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Quelles solutions pour une crème solaire Zéro Déchet ?

Vers une interdiction des crèmes solaires « classiques » ?

« Une petite goutte de crème solaire sur la plage un après-midi d’été, multiplié par autant de séances de bronzage, c’est au final environ 25 000 tonnes de produits chimiques dans l’océan… ».

Effet bonne mine et capital soleil

L’effet bonne mine d’une peau bronzée fait du bien au moral. La luminosité du soleil que nous recevons en été nous aide aussi à synthétiser la précieuse vitamine D, bonne pour nos os, nos muscles, notre système cardiovasculaire, notre immunité et notre moral. Il est recommandé de s’exposer en été deux fois par semaine entre 15 et 30 min avant 11:00 ou après 16:00. On est loin des longues journées de bronzette ! Le second apport essentiel en vitamine D est notre alimentation.

Il a été démontré que pour éviter la dépression automnale nous devrions nous exposer le plus souvent possible à la lumière et au soleil, notamment pour induire la sécrétion de mélatonine, l’hormone qui régule notre cycle jour/nuit, via la sérotonine, aussi appelée « l’hormone du bonheur ».

Cependant, nous savons aussi qu’une mauvaise protection au soleil peut engendrer des cancers de la peau et que notre « capital soleil » n’est pas infini. En effet, les mélanosomes, cellules de notre épiderme, contiennent la mélanine qui nous fait bronzer et qui protège notre peau des agressions des UV.

Les dermatologues conseillent donc de plus en plus d’adopter une crème de jour avec une protection UV. Sous nos latitudes l’indice UV varie de 2 (faible) en hiver à 10 (très élevé) en altitude et durant l’été.

On dit que pour connaître le risque solaire, sans connaitre l’index UV, il suffit de planter un bâton dans le sol et d’observer la taille de l’ombre qu’il projette. Si l’ombre est plus courte que le bâton, il y a un danger !

Dans une démarche zéro déchet, il est légitime de se poser la question de comment se protéger du soleil sans produire de déchet.

Aujourd’hui, nous ne pouvons que vous déconseiller de fabriquer vous-même vos produits, car les filtres des huiles ne sont pas assez efficaces contre les rayons UV.

Nous avons recherché les solutions les plus acceptables d’un point de vue de l’environnement.

  1. Eviter le soleil

Eh bien, les meilleures solutions sont les plus simples. Le soleil est particulièrement nocif de 11h à 16h. Il faut éviter à ces heure-là de sortir. Privilégier de marcher à l’ombre dès qu’on peut (il y fait moins chaud en plus).

Particulièrement pour les personnes à risques (bébé, jeunes enfants, personnes âgées ou ayant épuisé son capital soleil, peau très claire…) éviter les heures où le soleil tape le plus protège la peau et évite les coups de chaleur.

Protection physique

Il existe tout un tas de solution pour se protéger : vêtements, chapeau, lunettes, casquette ! abuser de ces solutions ! elles ne produisent pas de déchets.

Par exemple ayez une chemise légère, ample  et claire que vous pouvez enfiler quand vous marchez au soleil pour protéger vos bras et épaules.

Equiper les enfants de lycra pour les baignades et d’une vieille  casquette qui ne craint plus l’eau

Remettez au goût du jour l’ombrelle !

Cherchez les parasols, les terrasses à l’ombre pour éviter de rester en plein soleil.

  • Utiliser une crème solaire. Mais laquelle adopter ?

Les produits de protection solaire doivent avoir une action suffisante contre les UVB (responsables des coups de soleil), mais aussi contre les UVA (qui provoquent le vieillissement prématuré de la peau et des troubles du système immunitaire humain). Tant les UVB que les UVA peuvent provoquer le cancer de la peau.

Il existe donc deux types de crèmes protectrices : celles à filtres chimiques et celles à filtres moléculaires.

Les filtres chimiques sont composés de molécules organiques (oxybenzone et autres) et pénètrent dans l’épiderme pour absorber les UV. Attention,  ils peuvent être des perturbateurs endocriniens, des allergènes et ont un impact écologique important, notamment en tuant les microalgues contenues dans les coraux.

Les filtres minéraux, en revanche, ne pénètrent pas l’épiderme. Ils se déposent sur la peau pour réfléchir les rayons UV, comme un écran. Les filtres minéraux sont généralement à base de dioxyde de zinc ou de dioxyde de titane.  Il faut choisir des crèmes solaires minérales sans nanoparticules, sans filtres chimiques ajoutés et bio si possible, car non nocive pour l’environnement. Les crèmes contenant des filtres minéraux ont comme désavantage de laisser souvent un film blanc sur la peau (on a testé !), mais aussi comme avantage d’être non-allergène.

Et l’huile de karanja ?

En 2017, l’ANSM (agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé) rappelle dans son avis aux fabricants de produits de protection solaire que :

« 1) Les produits de protection solaire contenant uniquement de l’huile de karanja en vue d’obtenir un facteur de protection ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur et ne doivent pas être mis à disposition sur le marché;

2) Dans le cas des produits de protection solaire composés de filtre(s) ultraviolet(s) autorisé(s) et d’huile de karanja, il est important de pouvoir démontrer que le facteur de protection solaire obtenu est dû au(x) filtre(s) ultraviolet(s) autorisé(s) présent(s) dans la formule. »

En bref, mieux vaut éviter cette huile encore controversée !

Vers une interdiction des crèmes solaires non bio ?

Quand on voit les dégâts que font le soleil sur la peau au fil des années, on peut aussi se dire que la mode asiatique d’une peau claire et laiteuse va peut-être arriver plus vite qu’on ne le croit en Europe. Les îles Palaos, dans l’océan Pacifique, a été le premier pays à interdire les crèmes solaires pour protéger les coraux le 1er janvier 2020. La Thaïlande lui a emboîté le pas le 4 août 2021. L’état de Hawaï, y songe très sérieusement. Pour Craig Downs, directeur général du Haereticus Environmental Laboratory de Hawaï : « Ils ne veulent pas devenir comme la Thaïlande, les Philippines ou l’Indonésie, où ils ont dû fermer des plages. Les récifs coralliens de ces plages sont morts. »

Comment préparer et protéger sa peau de l’intérieur ?

  • Boire beaucoup d’eau, car l’eau arrive aussi aux cellules de notre peau !
  • Manger des aliments de couleurs qui contiennent souvent des anti-oxydants : le lycopène dans la tomate, les flavonoïdes dans les noix, le vin rouge ou le carotène dans la carotte. Et privilégier les thés verts riches en antioxydants, en particulier le thé des Açores, seul thé européen certifié sans pesticides !
  • Privilégier les aliments riches en oméga-3 qui nourrissent en profondeur le derme de notre peau (pour éviter les rides) comme le thon à l’huile (surtout ne pas prendre le thon dans la saumure, car les oméga-3 partent avec la saumure) et certaines huiles comme celles de colza ou de noix.
  • Ne pas oublier la vitamine C, également anti-oxydante et présente dans le cassis, les baies, les framboises, les groseilles et les agrumes. 

Quelles solutions Zéro Déchet pour prolonger son bronzage et avoir une belle peau toute l’année ?

  • Exfolier sa peau avec du marc  de café, du sel avec de l’huile,  ou une éponge de loofah pour enlever les cellules mortes de surface et permettre à la peau de respirer.
  • Hydrater (beaucoup),  avec  des huiles végétales de type Oméga 3.
  • Avoir une alimentation adaptée.

Voilà, vous l’aurez compris, il existe des solutions simples Zéro Déchet pour avoir un beau bronzage et ne pas polluer la planète !

Les recommandations de la Commission européenne en matière de crèmes solaires