Un jardin Zéro Déchet et des économies !

C’est possible ?

Aujourd’hui, nous partageons avec vous nos 11 actions pour faire des économies avec un jardin Zéro Déchet. Alors vous pouvez être surpris, car le jardin évoque la nature, les végétaux… mais nullement les déchets… et pourtant ! Nos jardins et espaces verts sont des sources de gaz à effet de serre, de pollution des eaux et d’atteinte à la biodiversité. Il est urgent d’agir là aussi ! 

Action 1 : Composter 

Le compostage est un des gestes clef du mode de vie Zéro Déchet. C’est valable pour les déchets de cuisine, mais aussi les déchets verts ! Les déchets du jardin sont constitués des tontes de pelouse, des tailles d’arbustes et d’arbres, des végétaux morts… or ce sont des mines de matières organiques précieuses pour votre jardin. 

 Comment procéder ?  

  • La première action est de réduire les déchets verts :  
    • Broyer sa tonte de pelouse et la laisser sur place (possible avec certaines tondeuses). Sinon, la composter en la mélangeant à des petites branches pour équilibrer les apports en carbone / Azote et éviter le pourrissement. 
    • Stopper les engrais dans l’herbe pour freiner la pousse. 
    • Encore mieux, cesser de tondre en laissant une partie de la pelouse en prairie, à agrémenter éventuellement de graines de fleurs pour aider les insectes pollinisateurs.  
  • Choisir des essences d’arbustes dont les résidus de taille sont intéressants : des feuillus et des essences locales telles que l’Epine-vinette, l’amélanchier ovalis, l’argousier, ou le merisier. Éviter les résineux et les feuillages brillants qui se compostent mal. Cela vous évitera au passage de risquer d’acquérir des Laurelles, plante invasive à proscrire absolument ! Tailler en petit morceaux avec un sécateur ou un broyeur (que vous aurez emprunté ou loué) pour composter ou pailler (voir point suivant) 
  • Définir un espace pour établir son ou ses composts. Idéalement pas trop loin de la cuisine et un peu à l’écart pour l’aspect visuel. Pour la démarche sur comment réussir son compost domestique et valoriser ses biodéchets)Pensez à équilibrer les apports de carbone (les résidus bruns et secs tels que feuilles, branches,) et les apports en Azotes (les résidus verts, mous et humides tels que les épluchures de cuisines ou l’herbe) 

Économies à la clef : plus besoin d’acheter de terreau ni d’engrais. Gain de temps pour aller à la déchèterie, moins de temps à tondre la pelouse 

Action 2 : Pailler 

Pailler est l’action de couvrir les sols de matières végétales qu’on appelle le paillage ou le mulch. L’idée ici est de reproduire ce qui se fait naturellement dans une forêt : les feuilles et le bois morts tombent au sol, se décomposent, nourrissent toute une biodiversité et enrichissent les sols en matière organique. 

L’idéal est de pailler chaque centimètre-carré de terre nue pour la protéger des UV et du dessèchement. Le paillage va nourri les sols et éviter une partie des arrosages l’été en préservant de l’évaporation. Pour cela, inutile d’aller acheter de coûteux substrats à la jardinerie, vous avez normalement tout sous la main. 

 Comment procéder ? 

  • Récupérez les tontes, les tailles (éventuellement celles de voisins si vous en manquez), les adventices que vous aurez arrachés (appelées autrefois « mauvaises herbes »). Recouper si nécessaire : le diamètre des branchages ne dépasse pas 2 cm et la longueur 10 cm. Installez le paillage sur les zones de culture comme le potager, sous les haies, au pied des massifs, autour des arbres. Vous pouvez mettre entre 10 et 20 cm de hauteur de paillis sans problème 
  • Quelques précautions à prendre :  
    • A la mi-saison, le paillage peut héberger des mollusques (limaces, escargots voir focus en bas de page1) et ralentir le réchauffement du sol au printemps. Dans ce cas il peut être ôté un moment ou être remplacé par un paillis de branches sèches 
    • Pour les arbres et les plantes installés, le paillage ne doit pas toucher le tronc ou la tige pour éviter les maladies. Dans ce cas créer un petit cratère dans le paillis pour libérer le collet de la plante 
    • Pour les semis, écarter délicatement le paillis et semer directement en terre. Ne pas remettre tout de suite le paillage en place. Attendre la levée des semis.  

Le paillage va évoluer, vous y verrez sans doute aux beaux jours une myriade d’araignées s’en échapper quand vous arrosez… c’est très bon signe, car les araignées étant en haut de la chaine alimentaire des Arthropodes, cela signifie que votre sol grouille de vie ! 

Économies à la clef : plus besoin d’acheter d’engrais, pas besoin de substrats pour couvrir les sols, moins d’eau pour les arrosages 

Action 3 : Économiser l’eau et récupérer l’eau de pluie 

L’eau est précieuse et utiliser de l’eau potable pour arroser son jardin est une aberration de notre société. Les derniers étés (et très probablement les prochains) nous démontrent que l’eau fait de plus en plus défaut l’été. Des chaleurs de plus en plus intenses et de moins en moins de précipitations.  

Il est essentiel de réduire la consommation d’eau au jardin.  

Comment procéder :  

  • Sélectionner des essences rustiques et locales (voir méridionales) qui résistent mieux à la sècheresse.  
  • Renoncer aux systèmes d’arrosage à aspersions qui arrosent (trop) généreusement le jardin. Non sélectif ils dispersent une partie de l’eau sous forme d’évaporation et consomment trop d’eau 
  • Privilégier l’arrosage à l’arrosoir ou au goutte à goutte sur les plantes en pleine croissance (comme au potager par ex) 
  • Couvrir les bassins ou piscine pour éviter l’évaporation 
  • Créer des ombrières sur les parcelles les plus exposées au soleil avec des toiles, branchages, tresses, filet de camouflage 
  • Et bien sûr pailler ! 

En Suisse, l’eau est plutôt abondante à l’inter-saison (printemps et automne), il est donc recommandé de faire des réserves sur ces saisons.

Comment procéder :  

  • Des solutions de récup avec des cuves 1000l d’occasion sont le plus facile et le plus économique. Penser à surélever les cuves pour avoir une pression au tuyau d’arrosage ou mettre un arrosoir dessous.  
  • Installer une citerne. Plus onéreux et pas toujours possible, une citerne permet de stocker plusieurs centaines de litres d’eau. C’est l’idéal pour ne plus dépendre du réseau d’eau potable.  
  • Tout stockage est utile. Même un simple seau sous la gouttière permet d’arroser quelques jours vos pots aromatiques par exemple. 
  • Veiller à ne pas contribuer aux proliférations de moustiques. L’eau ne doit pas stagner plus de 48h. Dans ce cas la couvrir est une bonne option. 
  • En hiver, mettre hors gel les citernes exposées au froid en les vidant. 

Économies à la clef : Pas mal de mètres-cube d’eau en moins sur la facture et la satisfaction de ne pas contribuer à la pénurie d’eau estivale. 

Action 4 : Développer la biodiversité 

Les jardins peuvent héberger une quantité très importante d’espèces… ou quasiment aucune. Les pelouses aseptisées, les haies de tuyas, les allées parfaitement désherbées font fuir les micro-organismes, oiseaux, petits rongeurs, hérissons… Or, l’absence de ces animaux fragilise l’écosystème et le rend sensible aux infestations, maladies…  

Permettre à la biodiversité de s’installer est la clef pour rendre un jardin vivant et résilient. 

En effet, les population s’auto-régulent mieux s’il y a différents types d’animaux ou de plantes. En permaculture, il est admis que 10% à 20% de la production doit « être partagée » avec la nature. Une fois cela intégré, on est plus détendu face à quelques salades grignotées… 

Comment procéder :  

  • Laisser les insectes tranquilles, les guêpes ne sont pas dangereuses (hormis en cas d’allergie) et très utiles. Laissez-les faire leurs nids. Elles nettoieront votre jardin gratuitement.
  • Observer le sol, des abeilles solitaires ont pu s’y installer. Laisser des zones du jardins « tranquilles » pour laisser les insectes faire leurs nids.
  • Planter des plantes mellifères pour nourrir les insectes butineurs : abeilles sauvages et domestiques, bourdons, guêpes, papillons, certains coléoptères ou diptères (mouches) et leur mettre à disposition un abreuvoir à insectes. Pour cela disposer dans une coupelle un morceau de bois ou de pot cassé pour leur faire une pente douce jusqu’au l’eau et éviter les noyades. Vous verrez qu’en pleine été, c’est un défilé permanent d’insectes !
  • Bien sûr : bannir les produits phytosanitaires. Dangereux pour l’homme la plupart du temps, ils polluent les sols et l’eau.
  • Laisser des zones avec du bois mort, des tas de feuilles pour laisser les hérissons s’installer. Ne pas clôturer tout le jardin. Laisser des passages au raz du grillage.
  • Éviter d’avoir un chat… et si c’est déjà trop tard, lui mettre une petite clochette pour réduire ses captures sur la faune sauvage.
  • Nourrir pendant la saison froide les oiseaux. Leur mettre à disposition toute l’année un abreuvoir. D’abord c’est magique de les observer (nous avons à côté de la fenêtre un guide pour les reconnaitre et des jumelles) et cela leur permet de trouver refuge dans un endroit sécurisé.
  • Installer des abris à oiseaux, insectes… même si souvent, ils se débrouillent très bien tout seul si vous laissez assez d’espaces sauvages.
  • Si le lieu vous le permet, installer une mare. Elles apportent une biodiversité incroyable, dont des libellules qui sont des prédateurs naturels de nombreux insectes nuisibles au jardin.

Économies à la clef : alors c’est plutôt un petit coût pour cette fois. Investir dans quelques graines pour les oiseaux, mais quel plaisir de les voir de si près !

Action 5 : Éviter les mauvaises herbes en préservant la biodiversité

Nos espace verts jardins, terrasses, allées sont l’objet de nos soins attentifs et constants. Pour beaucoup d’entre nous, il est impensable d’avoir des « mauvaises herbes » qui dénaturent les pelouses, les bordures et les terrasses

Comment procéder ?

  • En bannissant les désherbants, particulièrement dangereux pour l’environnement. Ils sont interdits depuis 2001 sur les surfaces à revêtement dur, telles que routes, chemins ou places, car les substances chimiques qu’ils contiennent ne sont pas retenues par le sol. Avec l’eau de pluie, ces substances sont lessivées dans les eaux souterraines jusque dans les rivières ou les lacs, où elles affectent les microorganismes, perturbent l’équilibre écologique et menacent les eaux souterraines.
  • La méthode la plus écologique reste l’huile de coude. Balayer régulièrement les terrasses disperse la terre végétale et empêche les plantes de germer
  • Sarcler est la méthode la plus efficace : arracher la plante entière avec ses racines. Râteau, sarcloir et binette faciliteront le travail
  • Lorsque les racines ne se laissent pas faire (racines pivotantes de la dent-de-lion ou traçante comme le chardon ou le liseron) il faut stopper la croissance de la plante en la coupant
  • Rien ne sert d’enlever la mousse des interstices entre les pavés, elle est inoffensive.
  • Arracher les jeunes pousses sans attendre, les plantes jeunes sont plus faciles à enlever
  • Aménager de manière naturelle des places et voies d’accès : grille gazon ou gazon empierré coutent peu à l’entretien (faucher une à deux fois par an suffit) et ils laissent passer l’eau de pluie qui va alimenter la nappe phréatique au lieu d’engorger les égouts.
  • Éviter les nettoyeurs haute pression et brûleurs à gaz qui sont de fausses solutions écologiques. Ils consomment de l’énergie et sont moins efficace que le sarclage.
  • Faite le deuil d’une pelouse verte l’été… Le gazon est un mélange de différentes espèces de graminées. Naturellement ces plantes sont en pleine croissance au printemps et en automne. Entre ces deux saisons, elles se mettent au repos et jaunissent, l’été parce que l’eau de pluie est rare, l’hiver à cause du froid et du gel. Mais même jaune en apparence, le gazon reste vivant pendant plusieurs semaines sans en souffrir. Dès le retour des pluies au mois de septembre ou octobre, la pelouse retrouve ainsi sa belle couleur verte.
  • Enfin, le plus radical est sans doute de réduire la surface de pelouse en semant des prairies fleuries et ne plus tondre de toute la saison !

Économies à la clef : plus aucun produit chimique dans le jardin, une santé protégée

Action 6 : Récupérer des graines, bouturer

Si vous avez fait l’expérience d’un petit tour en jardinerie, vous pouvez être démoralisés par le prix de certains plantons… Pourtant, il est possible d’obtenir des plantes d’intérieur, d’extérieur ou potagères à moindre coût.

Comment procéder :

  • Bouturer des plantes d’intérieur : De nombreuses plantes se bouturent et peuvent refaire un plant avec un peu de patience. Par ex : Schlumbergera ou « cactus de Noël », ou le ceropegia woodii, surnommée « chaîne de cœurs », sont très faciles à multiplier. Faites le tour de vos connaissances qui ont ces plantes chez eux et peuvent vous en donner quelques tiges. Demandez dans les lieux publics si vous pouvez prélever une branche. Il suffit de couper proprement un morceau de tige et de le laisser dans  l’eau quelques jours à quelques semaines avant de voir apparaitre des racines. Il ne reste qu’à les planter dans un pot.
  • De même, de nombreuses plantes de jardin se multiplient facilement : les menthes qui drageonnent peuvent être simplement replantées (plutôt dans un pot pour éviter l’invasion), le romarin se bouture, les stolons de fraisiers se replantent aussi facilement…
  • Laisser monter en graines une partie de vos plantes pour récolter les graines.
  •  Partagez-les avec votre voisinage ou proposer les à une grainothèque. La fondation ProSpecieRara organise régulièrement des activités sur cette thématique.
  • Faites le tour des champs, il est facile de récolter des graines de pavot ou de coquelicot dans la nature et d’enrichir votre prairie fleurie dans le jardin.

Économies à la clef : des dizaines voire des centaines de francs / an en réutilisant vos plantes et semences et en les partageant gratuitement. Une profusion de plantes variées et locales.

Action 7 : S’équiper (raisonnablement)

Pour jardiner, il n’y a pas de secret, il faut du bon matériel. Mais pas forcément beaucoup de choses. Quelques outils bien choisis permettent de faire beaucoup.

Comment procéder :

  • Identifiez bien votre besoin. Méthode BISOU pour choisir en toute conscience d’acquérir du matériel : quelle fréquence d’utilisation ? quelle place pour le ranger ? quel budget investir ? est-ce vraiment un outil miracle dont j’ai besoin ?
  • Vérifiez auprès de vos voisins s’ils n’ont pas d’outillage à vous prêter (personnellement, nous troquons notre broyeur avec la tronçonneuse électrique de nos voisins). Inutile d’être tous équipé d’une tronçonneuse ou d’un taille haie…
  • Recherchez si vous ne trouvez pas d’occasion ou à la location pour les usages ponctuels
  • Enfin, si vous le jugez nécessaire : investissez ! Mais dans du matériel de bonne qualité, réparable, ergonomique et léger.  Éviter les appareils à moteur thermique (voir action Energie et bruit)

Économies à la clef : Moins d’outil, mais mieux équipé. L’économie peut aller à plusieurs centaines de francs si vous arrivez à partager le gros outillage ou le trouver d’occasion par exemple.

Action 8 : L’éclairage

Très tendance dans les pages déco des magazines, les éclairages de jardin, guirlandes sont très tentants…

Mais il faut le savoir : les éclairages nocturnes perturbent la vie des animaux tels que les chauves-souris, les hérissons ou les rapaces, ainsi que certains oiseaux qui ne comprennent plus qu’il fait nuit. Les insectes nocturnes tels les papillons y sont aussi particulièrement sensibles. Il est donc important de permettre une obscurité la nuit dans votre jardin.

Comment procéder :

  • Comme pour l’équipement, il est important de bien définir le besoin. Ai-je besoin d’éclairer mon jardin ? quand ? pour quel usage ?
  • Pour les alentours de la maison : supprimer les éclairages permanents, limiter les éclairages automatiques au strict nécessaire car ils s’allument au passage des animaux sauvages.
  • Pour les lieux de vie (terrasse par ex), si des éclairages existent déjà, s’assurer de les équiper d’ampoules à économie d’énergie. Ne pas hésiter à sortir vos éclairages intérieurs (lampe, guirlande de noël) pour égayer une soirée sans investir. Attention : les éclairages extérieurs répondent au minimum aux exigences de la normes IP 44 qui assurent qu’ils sont résistants à l’eau. Ne laissez jamais vos appareils électriques intérieur dehors. Ils sont sensibles à la pluie, mais aussi à la rosée du matin !
  • Enfin, les petits éclairages solaires sont en général très accessibles en prix, mais très peu durables, fabriqués dans des pays lointains et non réparables. Évitez de les acheter.

Économies à la clef : quelques KWh en moins sur la facture par an et la satisfaction de laisser la faune nocturne tranquille !

Action 9 : Lutter contre le bruit et réduire l’énergie !

Les espaces verts sont apaisants pour nous les Humains… mais ils deviennent dans certains quartiers une source de nuisance du fait de leur entretien : tondeuses chaque samedi, souffleurs tous les matins, tronçonneuses, Kärcher… peuvent faire de votre espace vert un vrai cauchemar !

Comment procéder ?

  • En réduisant le nombre de passage de la tondeuse par an, en adoptant une tondeuse mécanique idéalement ou électrique.
  • En acceptant un jardin qui ne soit pas parfait et laisser des zones plus sauvages. Cela réduit les utilisations de taille haie, débroussailleur…
  • Ne plus passer la terrasse ou le balcon au nettoyeur haute pression. Un coup de balais régulier évite que les salissures ne deviennent tenaces.
  • Respecter les horaires et jours d’utilisation des appareils bruyants. Voir se concerter pour faire du bruit le même week-end ! Respecter ses voisins.
  • Privilégier l’huile de coude quand c’est possible : ramasser ses feuilles mécaniquement plutôt qu’au souffleur/aspirateur (A garder précieusement pour le paillage et le compost !!), tailler les arbustes aux sécateurs…
  • Réduire les camions sur les routes en conservant les déchets verts dans votre jardin (pour le paillage et le compost)

Économie à la clef : quelques KWh/litre d’essence en moins sur la facture par an et la paix avec vos voisins

Action 10 : Cultiver son/un potager

Au-delà de la gratification extrême de manger sa propre production (les fruits et légumes de son jardin ont toujours une saveur exceptionnelle), produire sa nourriture est un acte écologique, économique et bon pour la santé physique et mentale.

Cultiver soi-même permet de se reconnecter plus intensément avec la nature, les saisons et vous garantit de manger local et de saison !

Comment procéder ?

  • Dans les principes de la permaculture, la première étape est d’observer, idéalement un cycle de saison entier, son jardin pour identifier les zones humides, ensoleillées, froides, exposées aux vents… afin de choisir le meilleur endroit pour commencer un potager. Il faut un ensoleillement d’au moins 6h à 8h par jour en été, et abrité du vent
  • Il existe bon nombre de méthodes et d’ouvrages traitant de comment cultiver son potager. Faite un tour à la bibliothèque, observez les autres jardins, demandez conseils. Entre la culture sur buttes, les carrés potagers, les jardins de curé, les potagers traditionnels, vous allez trouver ce qui convient le mieux à votre jardin.
  • Pensez à planter des légumes, mais aussi des petits fruits, des aromatiques, et pourquoi pas quelques fruitiers ou des plantes médicinales ! le choix est vaste

Action 11 : Se détendre et profiter !

Et oui, ne l’oublions pas, un jardin est avant tout une source de plaisir et de détente. Pensez à aménager des espaces de repos et d’observation dans votre petit coin de nature.

Aménagez votre agenda pour avoir du temps pour profiter d’être dehors et de contempler la nature. Apprenez à reconnaitre les oiseaux, les insectes que vous allez croiser. Réalisez un herbier avec les plantes sauvages. Dessinez votre jardin. Notez dans un joli cahier les réussites au potager. Avec tout ce que vous aurez accompli, prenez un repos bien mérité !

Pour vous engager et aller plus loin : signez et affichez la Charte des Jardins www.charte-des-jardins.ch

  1. Focus Limaces et escargots
     
    Quel plaisir de démarrer son potager et de mettre en terre ses premiers plantons… et à la première pluie, c’est le désastre, tout a été mangé par des limaces et des escargots. Grosse déception et folle envie de répandre de l’anti-limace dans tout le jardin…
    Quel est le problème ?
    Les limaces se nourrissent principalement durant la nuit. Voraces, elles sont capables de dévorer 50 % de leur poids en une seule nuit. Le jour, elles sont plus actives lorsque le climat est humide. L’accouplement s’effectue le plus souvent en été ou durant l’automne. La limace pond ses œufs par dizaines dans la terre au cours de l’automne. Les œufs éclosent généralement au mois d’avril si les conditions climatiques sont favorables. D’ailleurs, pendant toute sa vie – c’est-à-dire environ 18 mois – la limace est très sensible aux températures et au taux d’humidité.
    Elle est particulièrement friande de jeunes pousses car elles sont plus tendres. Une perte totale de la culture est souvent due à une invasion de ces gastéropodes, lorsque les végétaux sont encore au stade de semis ou de plantules. Les risques d’attaques les plus courants concernent la betterave, les céréales, la pomme de terre, le trèfle, la luzerne.
    Comment procéder ?

    Bannir les Limacides, même bio :
    o    Les traitements chimiques contenant du métaldéhyde présentés sous forme de granulés. Quelques applications sont nécessaires pour anéantir les zones infestées. Ce traitement est dangereux pour l’homme et pour les animaux domestiques ainsi que pour les prédateurs qui consomment des limaces.
    o    Le phosphate de fer : présenté comme écologique il est contenu dans les appâts. Lorsque les limaces ingurgitent cette préparation, elles finissent par se dessécher. Contrairement au métaldéhyde, le phosphate de fer n’est pas dangereux pour l’homme ni pour les animaux domestiques. Mais cela reste un produit chimique, irritant et emballé…

    Éloigner les limaces
    o    Le son : il attire les gastéropodes. Il suffit d’en déposer quelques tas au sol pour permettre d’attirer les limaces et de les éloigner des cultures.
    o    Arrosez les plantations avec des extraits de plantes détestées par les limaces comme le bégonia, la campanule, la capucine, le cyclamen, la menthe ou encore la lavande. Il suffit de laisser macérer l’une ou plusieurs de ces plantes dans dix litres d’eau puis d’arroser les zones à traiter avec la potion obtenue. On peut également planter ces végétaux à proximité des plantes dont les limaces raffolent
    o    Le marc de café : il est efficace lorsqu’il est répandu à proximité des végétaux attaqués.
    o    Les coquilles d’œufs
    o    Un paillage piquant dans les zones infestées afin de gêner la circulation des gastéropodes.  (Rosiers, ronces, …)

    Créer des pièges
    o    Fonctionne par temps humide : déposer une soucoupe retournée ou une planche de bois contre la terre ou un carton humide. Les limaces s’y reposent la journée. Il suffit de la retirer régulièrement et d’éliminer les indésirables très loin du potager.
    o    Moins sympa pour la limace, c’est la fameuse coupelle de bière de nos grand-mères. Enterrer jusqu’au niveau du sol un récipient et y mettre un peu de bière. Les limaces viendront s’y noyer (âmes sensibles s’abstenir)

    Attirer des prédateurs :
    o    Carabes, staphylins, crapauds, hérissons, orvets, et oiseaux en tout genre, pour une régulation naturelle des gastéropodes au sein du système-jardin.

    Astuce : pour éviter que les limaces ne circulent trop la nuit dans le jardin, mieux vaut arroser les plantations le matin tôt plutôt que le soir ↩︎

Références

https://inf-eau.ch

https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/environnement/faune_nature/fichiers_pdf/Boîte_à_outils_pour_les_communes/Fiche_C10_haies_essences_indigenes.pdf

https://jardinage.ooreka.fr/astuce/voir/667555/limaces

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/le-jardin-climatique.html