ZeroWaste Switzerland

Non-profit association inspiring everyone in Switzerland to reduce waste.

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Le grand retour des bouteilles réutilisables 

Dans un monde où les matières premières deviennent toujours plus précieuses et où la réduction des émissions de CO2 devrait être un impératif, l’emballage joue un rôle crucial, comme le savent déjà les adeptes de l’approche Zéro Déchet. Et la bouteille, objet domestique par excellence, en fait justement partie !  

Comme nous le faisons tous régulièrement, nous déposons notre verre usagé dans les points de collecte et les déchèteries. Cette pratique est si développée qu’on pourrait la qualifier de « sport national » : avec un taux de collecte atteignant les 97%, peu de pays peuvent faire concurrence à la Suisse. Pourtant, malgré sa popularité, le recyclage a de nombreux défauts : fortes émissions de Co2, transport, exploitation de ressources non renouvelables, manque de circularité… le bilan du recyclage est loin d’être aussi écologique que nous le pensons.

Alors quelle alternative ?   

Il existe une solution que nos grands-parents connaissaient bien et qui pourrait faire son grand retour : la réutilisation des bouteilles en verre. Rien de révolutionnaire là-dedans mais une grande efficacité qui se rapproche de l’idéal « Zéro Déchet » et qui correspond parfaitement à la définition de l’économie circulaire : apprendre à réutiliser le plus possible la matière et l’énergie pour éviter que les produits ne deviennent des déchets.  

Le lavage des bouteilles s’effectue avec de l’eau à des températures d’environ 80°C contre une chauffe de plus de 1’500°C pour le recyclage du verre, température à laquelle les tessons (fragments de verre) doivent être fondus pour produire de nouvelles bouteilles. En termes d’énergie, chaque réutilisation permet donc de compenser un peu plus l’impact de l’étape première de fabrication de la bouteille. Plus elle est réutilisée, moins de nouveaux flacons doivent être produits et plus l’impact de sa fabrication initiale devient minime. Et quand on sait qu’une bouteille peut être lavée de nombreuses fois sans problèmes, à part quelques rayures qui peuvent apparaître au fil du temps, on a vite fait le calcul.  

Réutiliser une bouteille plutôt que la jeter après une seule utilisation, c’est aussi moins de gaz à effet de serre. Selon une étude de l’Agence de la transition énergétique en France (Ademe), la bouteille lavable génère 85% de gaz à effet de serre de moins que son équivalent à usage unique. 

Autre avantage, la réutilisation permet de préserver le sable, une ressource naturelle nécessaire à la fabrication du verre mais qui est limitée, et dont l’extraction – énergivore et polluante – fragilise les écosystèmes. 

Si les bouteilles réutilisables en verre présentent donc un meilleur bilan écologique que celles à usage unique, il faut toutefois être attentif à divers aspects qui pourraient réduire cet avantage. Il s’agit du mode de transport utilisé pour ramener les bouteilles lavées aux points de vente, de la distance parcourue par les bouteilles (elle doit rester inférieure à 250 km pour ne pas plomber le bilan) et de l’efficience du système de lavage, en termes notamment de consommation d’eau. Il est dès lors important de bien travailler sur la logistique lors de la mise en place d’une telle solution. 

Des initiatives prometteuses en Suisse romande 

En Suisse romande, l’un des pionniers de la réutilisation de bouteilles est le producteur de bières Docteur Gab’s. Depuis sa création en 2002, le brasseur vaudois récupère, lave et réutilise ses bouteilles en verre via des points de collecte, des déchèteries affiliées ou directement à la brasserie à Puidoux. Cette pratique lui permet de récupérer environ un cinquième des bouteilles qu’il vend.  

D’autres initiatives ont vu le jour plus récemment. L’association Réseau Consignes, créée par Hervé Le Pezennec à Gimel, s’est fait connaître en proposant un système de lavage et de récupération de bouteilles sur la base d’une consigne en collaboration avec des producteurs de lait du pied du Jura. Le succès de ce projet n’est pas passé inaperçu. Les Services industriels de Genève (SIG) s’en sont inspiré pour mettre en place le projet pilote J’la ramène. Ce dernier vise à mettre en place une filière cantonale de gestion et réemploi des contenants alimentaires – essentiellement les bouteilles et bocaux en verre – sur la base d’un système de consignes et de points de collecte.  

Il y a aussi l’initiative Ça vaut le retour, un projet lui aussi « qui vise à promouvoir l’économie circulaire à travers la mise en place d’une filière de réutilisation des emballages en verre en développant autour de Lausanne, Gland et Nyon un réseau de vente, de collecte (avec consigne) et de lavage à échelle réduite. Le but est de démontrer la faisabilité, l’efficacité et la rentabilité d’une telle organisation ». 

Chez les viticulteurs, une ambitieuse initiative a vu le jour : Bottle Back. Développée par l’association du même nom, basée à Echichens, elle vise à développer une filière cantonale, voire nationale, de réutilisation du verre. A l’origine de Bottle Back, un constat simple : le processus de fabrication des bouteilles en verre est l’un des plus grands contributeurs de gaz à effet de serre dans le secteur viticole. Selon les estimations reprises par Laurianne Altwegg de la FRC, entre 30 et 40% du bilan carbone d’un domaine provient du flacon. Mais pour concrétiser le potentiel d’une telle initiative, il faut que la réutilisation fonctionne à grande échelle et là de gros défis – en termes logistiques, industriels, culturels – doivent être surmontés. 

Il faut tout d’abord que les étiquettes puissent se décoller facilement sans laisser de résidus (passage des autocollants aux hydrosolubles). Il est nécessaire également de pouvoir garantir l’hygiène des bouteilles après le lavage et d’harmoniser les formats pour qu’elles puissent être traitées par les laveuses et interchangeables entre les producteurs. C’est à ce niveau qu’avec les consommateurs, ils doivent faire preuve de flexibilité en acceptant une certaine standardisation des formats. Parmi la grande diversité de modèles existants, Bottle Back a choisi d’en tester deux dans le cadre de son projet : le format bordelais et le bourguignon.  

Rendre le retour des bouteilles aussi simple que possible, c’est le plus grand défi auquel fait face cette nouvelle pratique. « Le pari est que les gens joueront le jeu si le système de récupération est aussi simple que celui du recyclage dans des points de collecte », estime Catherine Cruchon-Griggs vigneronne à Echichens et l’une des deux initiatrices de Bottle Back. « L’étape la plus cruciale, c’est d’arriver à avoir un nombre de bouteilles suffisamment grand sur le marché pour permettre de justifier d’avoir des points de collecte dans les déchèteries ». Car Bottle Back ne prévoit pas de consigne, misant au contraire sur la bonne volonté des gens, la consigne engendrant une bureaucratie lourde et une facturation supplémentaire car elle est soumise à la TVA. 

Contexte en évolution 

Si la fermeture de l’usine Vetropack à Saint-Prex, annoncée ce printemps, constitue une mauvaise nouvelle pour le recyclage du verre, elle pourrait inciter à davantage réemployer les bouteilles. Selon VetroSwiss (organisme qui prélève et gère les taxes d’élimination anticipées sur les emballages pour boissons en verre), l’usine de Saint-Prex traite plus de 80’000 tonnes de tessons chaque année, soit environ 26% du verre usagé suisse, le reste étant recyclé à l’étranger ou transformé en produits industriels (matériaux isolants et filtrants). Or, en dehors de Vetropack, il n’existe pas d’autres entreprises de recyclage capables de traiter de tels volumes. Lorsque l’usine de Saint-Prex aura fermé, ce sera donc presque l’intégralité du verre usagé suisse qui sera exportée. Les trajets supplémentaires engendrés par cette délocalisation auront forcément un impact à la hausse sur les émissions de CO2.  

Qui dit lavage dit également laveuse. La Suisse romande est chanceuse en la matière, la plus grande laveuse de bouteilles en verre du pays se trouvant à Sierre. C’est une PME locale, Univerre, qui l’exploite. Confiante dans le potentiel du marché de la consigne et de la réutilisation des bouteilles, l’entreprise vient d’investir dans de nouveaux types de caisses, plus maniables que les anciens modèles, et la mise au point d’une étiquette autoadhésive, qui ne laisse aucun résidu au lavage. Avec ces améliorations, l’entreprise espère convaincre de nouveaux vignerons d’adhérer au lavage. Et rêve par la même occasion de retrouver les niveaux qui étaient les siens au début des années 2000, avec 20 millions de bouteilles lavées par an, contre 8 millions aujourd’hui. 

En conclusion 

Pour finir, en y regardant de plus près, on constate que les choses bougent dans le bon sens. De nombreuses initiatives sont en train d’émerger dans le secteur des emballages en verre. Si les volumes concernés sont encore très faibles – sur l’ensemble du verre collecté en 2022 seulement 0,5% a été réutilisé, selon VetroSwiss - les consommateurs auront de plus en plus la possibilité de ramener leurs bouteilles, directement aux producteurs ou via des points de collecte (avec ou sans consigne). Gageons que les Suisses seront aussi bons dans la réutilisation du verre qu’ils l’ont été dans son recyclage ! 

Sources 

Agence de la transition énergétique en France (Ademe), Rapport « Analyse de 10 dispositifs de réemploi-réutilisation d’emballages ménagers en verre », octobre 2018 

Blick : La fermeture de Vetropack à Saint-Prex aura des conséquences sociales dramatiques, 27.04.2024 

https://www.blick.ch/fr/news/suisse/cette-usine-cest-ma-vie-la-fermeture-de-vetropack-a-saint-prex-aura-des-consequences-sociales-dramatiques-id19682687.html

Fédération Romande des Consommateurs : 

Laurianne Altwegg : Bouteille en verre ou en plastique?, 05.07.24 

https://www.frc.ch/quel-bilan-ecologique-pour-une-bouteille-en-verre

Le Temps : 

Richard Etienne, Le Temps : Où recycler notre verre, 20.03.24 

Richard Etienne, Le Temps : Le retour vers le passé des bouteilles, 01.06.24 

Richard Etienne, Le Temps : Univerre veut relancer la consigne sur les bouteilles, 12.06.24 

RTS : Une association viticole développe une bouteille de vin réutilisable, 27.04.24 

https://www.rts.ch/info/regions/vaud/2024/article/une-association-viticole-developpe-une-bouteille-de-vin-reutilisable-28480292.html

Terre & Nature : La consigne sur les bouteilles en verre signe son grand retour, 22.06.2023 

https://www.terrenature.ch/la-consigne-sur-les-bouteilles-en-verre-signe-son-grand-retour

Vetro Swiss, rapport annuel 2022 : https://www.vetroswiss.ch/fr/vetroswiss/rapport-annuel/

Guide pratique de réduction des déchets à l’attention des communes de COSEDEC

La Suisse a l’un des plus hauts taux de déchets par habitant au monde, ce qui met une pression énorme sur les écosystèmes. Il est donc crucial de repenser nos modes de consommation et de gestion des déchets pour préserver les ressources. Avec des législations évoluant vers une gestion plus responsable, la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets (COSEDEC) a ainsi édité un guide proposant des solutions à l’échelle communale pour encourager la réduction des déchets, tant individuelle que collective.

Le guide aborde ces principaux enjeux :

  1. Déchets organiques et gaspillage alimentaire : Ils représentent encore 35% des poubelles.
  2. Consommation responsable : Réduction, réemploi et réparation sont essentiels pour prévenir les déchets.
  3. Lutte contre le littering : L’abandon sauvage des déchets est un problème majeur.

Il propose des actions concrètes pour les ménages, les écoles, les commerces et l’administration, en mettant en avant des projets inspirants de communes romandes engagées dans la prévention des déchets.

Vous pouvez le trouvez sur la page de COSEDEC dédiées aux guides communaux, ainsi qu’ici.

L’économie du partage : pour un avenir durable en Suisse 

De quoi parle-t-on ? 

L’économie du partage, ou économie collaborative, est partie intégrante de l’économie circulaire et regroupe les activités économiques qui reposent sur le partage ou la mutualisation de biens, de savoirs, de services ou d’espaces, ainsi que sur l’usage plutôt que la possession. 

Une économie florissante 

Démocratisée par l’avènement du digital et des plateformes en ligne, l’économie du partage a le vent en poupe. Pour preuve, les investissements mondiaux dans les start-up de l’économie du partage qui augmentent chaque année avec plus de 12 milliards de dollars investis à ce jour. 1

En Suisse, les consommateurs adhèrent et participent largement à ce nouveau modèle, avec 55% des consommateurs qui déclarent avoir un projet de location /partage de biens ou de services dans l’année.

Les pionniers mondiaux de cette économie, Airbnb et Uber, malgré des controverses d’ordre sociales (salaires et conditions des chauffeurs Uber), et économiques (pénurie de logement et hausse des loyers dus aux locations AirBnB), représentent à eux seuls 60% de la quantité totale de biens et services actuellement partagés en Suisse.

D’autres services se développent, tels que la mobilité, les espaces de coworking , les bibliothèques d’objets ou les matériauthèques, en alliant avantages économiques, environnementaux et sociaux. 

Les principaux acteurs de l’économie du partage en Suisse 

Transport Hébergement Biens Travail Services financiers 
Transport de personnes Espace personnel Occasion Financement participatif 
Uber Airbnb Kleiderkorb oDesk Cashare 
Sharoo Housetrip Preloved Jacando C-crowd 
Mobility  Ricardo   
Publibike  Anibis   
Places de stationnement Prêteur Espace de travail Prêt d’argent 
Shared Parking Pumpipumpe Instant Offices Bondora 
Sharely Gotham 
 La Manivelle   
   
    

Des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux

La mutualisation à grande échelle des biens et des services entraîne de multiples bénéfices : une affectation plus efficace des biens, une offre plus large, des prix moins élevés et souvent une meilleure qualité. Finalement, une économie de ressources et une satisfaction accrue des consommateurs.

La mobilité partagée : 100% efficacité énergétique

Alternative intéressante et pertinente en termes d’efficacité énergétique et d’économie des ressources, elle offre également une solution économique pour ses utilisateurs.

Avec 4,8 millions de voitures en Suisse 2 et un taux de remplissage moyen de 1,53 personne par véhicule 2, le potentiel d’amélioration du taux de remplissage par le co-voiturage est conséquent. Lorsque l’on sait qu’une voiture reste parquée 95% du temps, l’option du carsharing est on ne peut plus pertinente, en plus de réduire la pollution, le trafic et les déchets en fin de vie des véhicules.

Un modèle qui favorise la qualité et la réparabilité des objets

Une perceuse ne sert en moyenne que 13 minutes sur la totalité de sa durée de vie ! 3. Si elle est partagée, cela réduit la quantité d’objets produits et limite les déchets en fin de vie. Ce modèle incite également à la production d’objets de qualité, car ce qui est durable et réparable est également plus rentable dans le partage. Cela engendre un nouveau paradigme et un design des objets remodelé. 4

Des bénéfices sur le plan social

L’économie du partage répond également à une question d’égalité et « d’accès pour tous ». Elle permet à des personnes aux revenus modestes d’accéder à un service à moindre coût. Elle offre également des avantages pratiques, tels qu’un gain d’espace privé (chez soi) et public (nécessité de moins de place de parc), le développement de communautés collaboratives et un accès élargi à une variété de biens et services. De plus, elle permet de se décharger des coûts de maintenance, de réparation ou de recyclage liés à ces objets.5 

Des freins à lever

Force est de constater que malheureusement, la Suisse est encore à la traîne. En causes, un niveau de vie élevé qui n’incite pas au développement d’une économie du partage, une accessibilité insuffisante et une logistique encore lourde qui peinent à séduire un plus grand nombre de consommateurs.

Les réglementations et législations doivent aussi évoluer pour encourager l’économie circulaire en général, avec des propositions telles que le « droit à la réparation » déjà présent en France et dans l’union européenne.6 Ce droit est au cœur de la bataille de la révision de la Loi sur la protection de l’environnement et porté par la coalition « Longue Vie à nos Objets ».7

Conclusion

En conclusion, l’économie du partage représente une opportunité significative pour façonner un avenir durable en Suisse. Elle offre des solutions concrètes pour réduire les déchets, favoriser la qualité des produits et encourager une économie qui valorise le partage plutôt que la propriété pour un impact positif et durable sur l’environnement.

Sources :

  1. ↩︎
  2. RTS 2023, « Chaque Helvète parcourt en moyenne 30 kilomètres par jour, le plus souvent en voiture», ↩︎
  3. Ellen MacArthur Foundation 2021, « How tool sharing could become a public utility: Toronto Tool Library and Makerspace» ↩︎
  4. Wallenstein J. & Shelat U. 2017, « What’s Next for the Sharing Economy?», Published in BCG ↩︎
  5. Bahraini, A. 2023, « Sharing Economy: The Famous Circular Economy Solution», Published in Waste4Change ↩︎
  6. Enard L. 2022, « Et si la Suisse favorisait l’économie circulaire?», Published in Terre Nature ↩︎
  7. Lange leben unsere Produkte ↩︎

Chaleur : solutions Zéro Déchet

Faire face aux fortes chaleurs, tout en limitant son impact sur l’environnement : mode d’emploi

L’été commence enfin mais voici que nous avons trop chaud : nous vous proposons donc une liste de conseils simples et efficaces pour affronter cette chaleur, sans pour autant faire grimper votre consommation d’électricité. Car oui, c’est possible

💧 Alternative au climatiseur

Nous pouvons fermer les volets le jour et aérer la nuit, comme les habitants des pays méditerranéens en ont l’habitude.

Humidifier un linge et le suspendre devant nos fenêtres. Nous bénéficierons ainsi d’une brise fraîche et naturelle. 

Si cela ne suffit pas, préférons le ventilateur qui est 20x moins énergivore que le climatiseur. De plus, un climatiseur peut nuire à l’environnement par d’éventuels rejets de fluides frigorigènes. Il peut également nuire à notre santé en provoquant des chocs thermiques ou des irritations des vies respiratoires. Certes, le ventilateur brasse de l’air chaud et n’a pas la possibilité de rafraîchir l’air de lui-même. La sensation de fraîcheur que nous ressentons est donc uniquement due au fait que l’air déplacé par les pales participe à l’accélération du processus d’évaporation de la sueur par le corps humain. Il ne faut dès lors pas oublier de s’hydrater un peu plus que d’habitude. D’ailleurs, nous pouvons pulvériser une tisane de menthe légère sur notre corps et constater lors du passage de l’air le bienfaisant rafraichissement

⚪️ Vêtements amples et clairs  

Privilégions les vêtements amples et clairs en fibres naturelles comme le coton ou le lin.

Les matières synthétiques font transpirer et créent de mauvaises odeurs. Elles peuvent être allergisantes à cause des frottements et provoquent une transpiration excessive. De plus, elles contiennent des perturbateurs endocriniens, des nanoparticules et des métaux lourds, utilisés lors de leur production. Ces substances se diffuseront ensuite dans l’eau de la lessive et sur notre peau.

Choisissons des vêtements de seconde main de préférence, afin de rentabiliser le bilan carbone de la culture du lin et du coton.

🥗 Cuisine sans four

Privilégions les plats froids et crus, comme les salades et les fruits de saison.

Moins de cuisson signifie moins de chaleur et d’énergie dépensée ! C’est également un bon moyen de se rafraîchir, tout en prenant soin de notre santé !

💧Hydratation

La transpiration nous permet de réguler notre température. Plus il fait chaud, plus nous transpirons. Nous devons donc régulièrement rééquilibrer notre apport d’eau. Tout cela en utilisant notre eau courante bien sûr, et non une eau aux particules de plastique, chère et Very Déchet. Si nous trouvons que notre “Château Lapompe”  a un léger goût de chlore qui ne nous plaît pas, pensons simplement à  remplir une bouteille en verre et laissons-la reposer. L’arrière-goût s’évaporera. Ajouter également des rondelles de concombre, des petits fruits ou des feuilles de menthe améliore le goût et amène une touche vitaminée !

Hydratons-nous également au travers de notre alimentation. Consommons des fruits et légumes riches en eau comme le concombre, le céleri branche, la courgette, les fraises et les tomates. C’est savoureux et hydratant !

🚿 Douche express

La solution pour se rafraîchir rapidement quand la chaleur devient trop lourde. En remplaçant la douche chaude du matin par sa version tempérée, nous évitons ainsi la consommation électrique liée au chauffage de l’eau, et qui représente 20% de notre consommation de chaleur. Mais attention, pas trop froide la douche. En effet, même si nous ressentons un mieux-être instantané, notre corps, surpris par ce froid, lutte pour se réchauffer. Contre-productif non ?

Si vous avez déjà changé de pommeau de douche, vous avez pu réduire votre consommation d’eau jusqu’à 75%. Si ce n’est pas le cas, ne le faites pas, mais privilégiez des options moins génératrices de déchet. Il y a le limiteur régulateur et le joint limiteur de débit. Ils se placent entre le pommeau et le flexible, et permettent jusqu’à 50% d’économie

💦 Brumisateur rechargeable

Sus aux brumisateurs jetables ! Plutôt que de céder aux injonctions publicitaires vous vantant un produit mono-usage rempli d’une eau minérale, réfléchissons ! Un simple vaporisateur tel que nous en utilisons pour les plantes, notre bonne eau du robinet, qui est également minérale, et nous avons un brumisateur éternel !

Sources :

 



Vous souhaitez abandonner le café ? 

Suivez nos conseils pour trouver votre alternative naturelle, sans caféine, écoresponsable et (si possible) locale ! 

Huit kilos. Huit kilos de café par an et par personne, c’est presque 3 tasses par jour et c’est la consommation individuelle annuelle moyenne en Suisse d’après Swiss Fair Trade. C’est beaucoup, la Suisse arrivant en deuxième position européenne après la Scandinavie. 

Pourquoi cela est-il problématique ?  

Une production loin d’être équitable  

80% de la production mondiale de café est le travail de petits producteurs dont les moyens techniques (avec les difficultés de la récolte manuelle) et financiers (les ventes couvrent à peine les coûts de production) imposent l’utilisation de produits phytosanitaires néfastes pour leur santé et leur environnement. En effet, les réglementations internationales visant à réguler ce marché ne sont pas toujours appliquées ou applicables par des paysans qui vivent à peine de leur production. 

Par ailleurs, originellement, le caféier grandit à l’ombre des forêts. Avec une demande mondiale toujours plus grande, les producteurs ont dû s’organiser et ont fabriqué des étendues dédiées à cette culture en déforestant massivement. Soumis aux fortes chaleurs, les champs nécessitent alors énormément d’eau et d’engrais, souvent peu naturels. 

Une empreinte carbone à faire pâlir 

Une étude de Bernard Killian réalisée en 2013 pour le Journal of Agricultural Science and Technology, a calculé l’empreinte carbone du café filtre du Costa Rica consommé en Europe : il a été estimé à 4,98kg d’équivalent CO2 par kg de café vert (c’est-à-dire avant torréfaction). Et lorsqu’on décortique son voyage, cela devient évident. 

Issu des graines torréfiées du caféier, le café nous vient de très loin ; le café arabica, qui compte pour 75% de la production mondiale, est cultivé dans les régions tropicales de l’hémisphère sud (Afrique, Amérique du Sud, Asie). 

Produit à des milliers de kilomètres de chez nous, le café, surnommé « l’or noir » subit alors de multiples variations et augmentations de prix du fait des variations climatiques subies par les récoltes et des divers intermédiaires et entreprises transformatrices. Ces nombreuses étapes de fabrication ont également leur part dans le calcul de son empreinte carbone. 

Du côté de la santé 

Outre son goût si spécifique, le café nous intéresse de par son effet « booster » pour lequel il est si prisé dans notre société moderne. Cependant, cet effet est aussi rapide à venir qu’il s’en va, d’où la sensation d’addiction pour tenir nos journées longues et stressantes ! Mais attention, au-delà de 4 tasses par jour l’effet devient contre-productif, empêchant un repos sain et entrainant possiblement des pics de nervosité, voire chez certaines personnes des problèmes de reflux gastrique, de brûlures d’estomac en plus d’un effet laxatif. Il est d’ailleurs déconseillé de consommer le café le matin à jeun pour éviter ce type de désagréments. 

Quelque peu psychotrope, le café nous rend dépendant, et ce aux dépens de notre santé et de celle de notre planète, comme présenté plus haut. De plus, si vous buvez votre café soluble, vous vous risquez aux effets secondaires de l’acrylamide, une substance cancérigène issue du procédé de fabrication. 

Alors, prêt.e pour se délivrer et vivre libéré.e de son emprise au café au bénéfice d’une consommation plus locale et respectueuse de soi et de l’environnement ? 

Les alternatives au café, sans caféine  

Sans être identique en goût, les alternatives suivantes s’en rapprochent et combinent ses bienfaits sur le long terme, sans la caféine ! Dans tous les cas, veillez à ne pas dépasser 4 tasses par jour. 

Les graines de lupin 

Question goût, le lupin est semble-t-il la céréale qui se rapproche le plus du café. Il a un petit goût de chocolat-noisette et, crème sur le café, se prépare comme vous préparez votre café ! C’est d’ailleurs l’alternative préférée des Italiens et des Allemands. En Suisse nous avons aussi des producteurs locaux et sa culture prend de l’ampleur grâce à tous ses aspects positifs. Vous retrouverez par exemple le café Lupin sur Rösterei Heer (cultivé dans le canton de Berne), Lupinen Kaffee (cultivé à Zürich) et Grüthof Bio  

Naturellement sans caféine, le lupin est déjà utilisé comme boisson au temps de l’Egypte ancienne ! Riche en protéines, il est respectueux de la flore intestinale et bourré de vitamines et minéraux – E, B2, B3 et B9, magnésium, calcium, zinc & fer.  

Par ailleurs, sa plante aux jolies grappes de fleurs bleues est une vraie mine d’or : ses graines sont comestibles ou utilisables de diverses manières (farine, cosmétiques, tofu, café !), ses racines nourrissent et structurent le sol, et sa culture ne nécessite aucun pesticide ni engrais pour une empreinte carbone imbattable. Bref, le lupin a tout bon ! 

Le café d’orge, ou malt d’orge torréfié 

Cette céréale très appréciée par nos amis américains est riche en vitamines, minéraux et fibres, elle favorise donc un bon transit intestinal. Ce sont ses mêmes fibres qui en font par ailleurs un bon coupe-faim. Culture locale, elle représentant la 2ème production céréalière en Europe. Au goût elle est assez proche du café, en étant plus suave grâce à une légère saveur noisette. 

La chicorée 

Locale, de la même famille que les endives de votre maraîcher préféré, vous avez peut-être déjà testé cette céréale sous forme de boisson chaude chez votre grand-mère… Cultivée et utilisée comme breuvage depuis le XVIIème siècle en Europe, sa production est majoritairement française, du Nord-Pas-de-Calais. C’est la torréfaction de ses racines qui permet de la boire comme succédané au café. Oseriez-vous dépoussiérer ce souvenir ? Saviez-vous que la chicorée, au goût onctueux de caramel et légèrement amer, est votre alliée santé ? 

Eh oui, la chicorée a tout bon : elle fait le plein de vitamines (A, C, B9, K, C), de minéraux (phosphore, magnésium, fer), contient une grande quantité d’anti-oxydants (intéressants pour leurs effets anti-âge) et ses apports en fibres facilitent le bon fonctionnement du transit et de la flore intestinale. 

L’épeautre torréfié 

Produit en France, l’épeautre revient en force depuis quelques années en remplacement de parcelles de blé ou de maïs pour une agriculture locale plus respectueuse de l’environnement. Très digeste, riche en acides aminés, en calcium et magnésium, il est parfait pour donner énergie et sérénité ! Très doux au goût, c’est une boisson assez neutre mais réconfortante. 

Un mélange citron-gingembre 

Si vous êtes prêts à oublier le goût du café car vous le buvez principalement pour ses vertus énergisantes, alors testez ce mélange détonnant ! Vous ferez le plein de vitamine C dans cette boisson aux actions détoxifiantes, purifiantes, antibactériennes, antivirales, diurétiques, et antiseptiques, agissant comme une véritable barrière à virus tout en vous donnant l’effet coup de boost salvateur du matin ! 

Une infusion de menthe poivrée 

Facilement cultivée près de chez vous voire sur votre balcon, vous pouvez également compter sur cette plante au parfum puissant pour vous réveiller le matin ! La menthe est réputée pour faciliter la digestion et calmer les maux de ventre. Elle a par ailleurs le même effet que le café dans le traitement et la prévention des maux de tête grâce à la présence de menthol. La menthe possède par ailleurs une forte action antioxydante grâce à la combinaison de polyphénols et de vitamines antioxydantes (C, E et bêta-carotène). Attention toutefois à ne pas en abuser au risque de ressentir l’inverse de ses bienfaits ! 

Alors, qu’allez-vous tester demain matin pour une journée tonique et locale ? 

Si toutefois vous ne pouvez pas vous passer de café, préférez-le en vrac, bio et/ou équitable, et ne préparez que ce que vous allez consommer pour ne rien gaspiller de cet or noir ! 

Sources

Marché et consommation du café – Swiss Fair Trade 

Quelle est l’empreinte carbone du café et comment le remplacer ? (planetezerodechet.fr)  

Empreinte carbone du café, attention aux idées reçues – Transitions & Energies (transitionsenergies.com)  

Quel est l’impact écologique de la production de café ? | Sante et nutrition (sante-et-nutrition.com) 

Etude de Bernard Killian, « Carbon Footprint Across the Coffee Supply Chain:The Case of Costa Rican Coffee », Journal of Agricultural Science and Technology, vol. B, no 3,‎ 2013, p. 151-170 (lire en ligne [archive], consulté le 6 juillet 2016) 

Chicorée : bienfaits santé, minceur, effets secondaires (journaldesfemmes.fr)  

Menthe : bienfaits et méfaits pour la santé (journaldesfemmes.fr)  

9 Les bienfaits impressionnants de l’orge pour la santé (genialsante.com) 

Lupi coffee – Alternative au café à base de graines de fleurs de lupin

Encore une adresse : https://www.koro-shop.ch/fr/cafe-de-lupin-bio-1-kg 

Le réutilisable meilleur pour le climat que les emballages jetables ?

 

32 études ont été sélectionnées par les auteurs du rapport1 car elles répondaient à une série de critères attestant de leur sérieux : étude datant de moins de 20 ans, l’analyse du cycle de vie (ACV) réalisée selon les standards ISO 14040- 14044, et comparant deux systèmes d’emballages (jetable/réutilisable) répondant au même usage. 

Premier enseignement : parmi ces études, 23 sur 32 (soit 72%) concluent que les emballages réutilisables sont meilleurs pour l’environnement que leur équivalent jetable. Certaines montrent ainsi que les bouteilles en verre réutilisables produisent 85% d’émissions de gaz à effet de serre de moins que le verre à usage unique, 75% de moins que les bouteilles en PET et 57% de moins que les canettes aluminium.

Cependant, cette seule observation n’est pas suffisante pour affirmer que le réutilisable est toujours plus intéressant pour le climat que le jetable. En effet, les résultats, positifs ou négatifs, vont varier dans chaque étude analysée en fonction de différents facteurs clés listés ci-dessous. Pour les auteurs du rapport ce sont donc sur ces facteurs qu’il faut travailler pour s’assurer que la substitution d’un emballage jetable par un contenant réutilisable sera meilleur pour le climat. 

Le procédé de fabrication de l’emballage 

Pour les emballages jetables, c’est systématiquement la phase de production de l’emballage qui est la plus impactante d’un point de vue climatique. Ainsi, en fonction de sa matière et du procédé de fabrication, l’emballage jetable sera responsable de plus ou moins d’émissions de gaz à effet de serre. 
→ C’est ce qui explique par exemple que toutes les études analysées concluent que les emballages en verre réutilisables sont meilleurs pour le climat que les emballages en verre à usage unique, et ce même à partir d’une seule réutilisation. En effet, la fabrication du verre est fortement émettrice de gaz à effet de serre, qui sont donc évitées à chaque réutilisation d’un emballage; 

Le nombre de réutilisation

Pour les emballages réutilisables, un facteur important du bilan environnemental est bien sûr le nombre de réutilisation de celui-ci. Chaque réutilisation permet en effet de compenser un peu plus l’impact de l’étape première de fabrication de l’emballage. Plus il est réutilisé (évitant ainsi la production de nouveaux emballages), plus l’impact de sa fabrication initiale devient minime. 

 Certaines études analysées indiquent ainsi que substituer une bouteille en PET jetable par une bouteille en verre réutilisable devient intéressant d’un point de vue climatique au bout de 10 ou 20 réutilisations de la bouteille. Une autre étude estime que pour une distance de transport réduite (200km), la bouteille en verre réutilisable est moins impactante que la bouteille en PET jetable dès la troisième réutilisation. Une autre étude estime que pour les gobelets réutilisables, il faudrait 10 réutilisations pour avoir un bénéfice environnemental du réutilisable.

Photo by Cantilever Distillery on Unsplash
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L’impact du transport

Au-delà du nombre de réutilisation, l’analyse des études montre que c’est aussi le transport notamment entre le lieu de collecte, de lavage et de re-remplissage du contenant (émis à chaque cycle de réutilisation) qui est le plus impactant. La plupart des études qui concluent à un impact négatif des emballages réutilisables le font d’ailleurs pour cette raison : des distances de transport trop grandes. Les émissions de GES dues au transport des emballages réutilisables dépendent elles-mêmes de trois paramètres : les distances, le poids des emballages transportés, et le mode de transport (le transport par bateau est par exemple nettement moins émetteur que par camion).

→ Une des études analysées conclut ainsi que la réutilisation des emballages est intéressante d’un point de vue climatique jusqu’à 1200 km de distance. 

Ainsi, cette vaste analyse des études réalisées sur le sujet permet de conclure que la réutilisation des emballages est bien souvent très bénéfique pour le climat, d’autant plus lorsque les distances de transport sont réduites (ce qui sera typiquement le cas pour un système de consigne en suisse), ou que le système vient remplacer des emballages en verre jusque là jetés après la première utilisation. Pour les producteurs qui voudraient maximiser le bénéfice climatique de leur système de réutilisation, reste à travailler pour : 

  • Assurer un grand nombre de réutilisation, ce qui nécessite bien souvent de mettre en place des systèmes de consigne pour s’assurer un bon taux de retour de l’emballage.
  • Optimiser la logistique : standardiser les contenants, privilégier des emballages empilables et profiter des livraisons de contenants pleins pour reprendre les vides.
  • Réduire les distances de transport entre le lieu de remplissage, de consommation et de lavage. 

Les écueils des méthodes d’analyses comparant emballages jetables et réutilisables

L’analyse de plusieurs études comparant l’impact environnemental du jetable par rapport au réutilisable permet également de pointer certaines limites des méthodes d’analyse utilisées, qui conduisent à favoriser les emballages jetables.

La première est la mauvaise prise en compte, dans les Analyses de Cycle de Vie, des risques de “fuites” dans l’environnement des emballages plastiques, dont on sait qu’elles ont un impact catastrophique sur l’environnement et la biodiversité. Ces risques de fuite, par définition imprévisibles et dépendant fortement du contexte de consommation du produit, ne sont pas forcément comptabilisés.

Autre biais dans les études : les méthodes de comptabilisation des bénéfices du recyclage (qui ont pour effet de réduire l’impact environnemental des emballages jetables dont une partie sera recyclée).

Certaines méthodes de comptabilisation des bénéfices du recyclage ne prennent pas en compte les pertes de matières ayant lieu au moment du recyclage ou l’impossibilité de recycler certaines matières pour fabriquer de nouveaux emballages, aboutissant en quelque sorte à “surestimer” les bénéfices environnementaux réels du recyclage. 

  1. Cette analyse a été menée par Reloop et Zero Waste Europe avec l’Université d’Utrecht. Elle a passé au crible plusieurs dizaines d’études comparant l’impact climatique des systèmes de réutilisation des emballages (souvent consignés) par rapport aux emballages jetables. Le sujet est âprement débattu depuis des années puisque les études menées en la matière donnent parfois des résultats contradictoires, en fonction des hypothèses posées au départ. L’ambition de cette recherche a été de compiler tous ces résultats pour comprendre à quelles conditions la réutilisation des emballages constitue un bénéfice climatique par rapport aux emballages jetables. ↩︎

On est tous dans la même barque : agriculteurs et consommateurs, de la fourche à la fourchette.

Nous avons rencontré Blaise Hofmann1, écrivain-vigneron né à Morges qui nous partage sa vision de l’agriculture et son avenir.

Respect, reconnaissance, rencontre, rémunération & responsabilité, encore 5 R

Quand dernièrement, j’ai demandé à mes parents quel avait été le meilleur souvenir de leur vie de paysanne, de paysan, tous deux m’ont répondu spontanément :

– Nos vingt-cinq années de vente directe avec le marché à la ferme.

Ils l’avaient ouvert dans les années 1990, à contrecœur, en réaction à une décision inattendue de leur coopérative fruitière : un employé refusa les plateaux de cerises de table que mon père lui livrait, sous prétexte que ses fruits avaient été cueillis sous la pluie. Il faut croire que sa colère fut bien vive, car il ne répondit rien, il referma simplement le coffre de son break et s’en alla.

De retour à la maison, en lançant quelques coups de fil, mes parents écoulèrent le stock auprès de leurs proches, s’aperçurent, d’une part, que les prix doublaient, d’autre part, que le lien avec le consommateur était renoué ; ils s’en trouvaient valorisés. Cette activité leur appartenait de bout en bout, ils maîtrisaient tous les maillons de la chaîne, de la plantation des arbres au prix de vente des fruits. L’idée germa ainsi d’écouler le reste des cerises sur un stand improvisé au bord de la route.

Quelques années plus tard, cette même coopérative décida de ne plus accepter non plus leurs pommes, pour la raison qu’ils étaient de trop petits exploitants : pas assez de surfaces, pas assez de rentabilité, pas assez de profits, trop de complexité logistique. À partir de ce jour, ils n’y remirent plus les pieds. Ils ouvrirent leur marché à la ferme tous les samedis, cela bien avant la tendance actuelle au circuit court. Ce fut un partage de compétence gagnant-gagnant entre le tempérament hyper social de ma mère, qui officiait comme vendeuse, et celui hyper actif de mon père, qui filait cueillir ce qu’il fallait en fonction de la demande. Ils trouvèrent ainsi, presque par hasard, le modèle de production qui leur convenait, qui leur ressemblait, qui leur apportait dignité et fierté.

Sans le savoir, mes parents commençaient ainsi à appliquer au quotidien la « règle des 5 R » de la géographe Sylvie Brunel :

RESPECT de ceux qui travaillent pour nous nourrir,

RECONNAISSANCE de leurs efforts,

RENCONTRE entre les mondes ruraux et urbains,

RÉMUNÉRATION digne des services accomplis,

RESPONSABILITÉ du consommateur.

Concernant ce dernier point, on dit souvent que le client est roi ; en vérité, tout est fait pour orienter ses choix, conditionner ses habitudes selon les souhaits des acteurs du marché agro-alimentaires.

En prenant par exemple l’habitude d’acheter sur les étals des pommes de terre propres, on impose sans le savoir aux producteurs de les traiter chimiquement pour raffermir leur peau et leur permettre d’être lavées, triées et transportées sans dommages ; c’est nous aussi qui imposons l’usage d’antigerminatifs car on n’achèterait jamais de tubercules couverts de végétation.

C’est aussi nous qui, poussés par une promotion exceptionnelle, souhaitons manger des tomates en plein hiver, et forçons ainsi les producteurs à acquérir des plants résistants, à les cultiver dans des serres chauffées, dans des terreaux hors-sols à base de fibre de coco sri-lankaise, à nourrir ces plants au goutte à goutte en eau, en phosphore, en phosphate et en oligo-éléments. C’est nous qui consommerons des tomates sans goût ni valeurs nutritives.

C’est nous enfin qui, en achetant des pommes parfaites, de taille moyenne, sans tavelure, sans défauts, déclassons indirectement les trois-quarts de la récolte de l’agriculteur ; nous qui imposons l’usage d’une trentaine de molécules chimiques pour obtenir des fruits aussi esthétiques que résistants ; nous qui forçons les producteurs à traiter avant la cueillette pour durcir les fruits, à cueillir trop tôt et conserver la récolte dans des chambres froides pour éviter le murissement…

On est tous dans la même barque : agriculteurs et consommateurs, de la fourche à la fourchette. Une décision impliquant l’un se répercute forcément sur l’autre ; on ferait mieux d’aborder l’avenir ensemble.

Pour cela, il faudrait que le monde agricole retrouve une voix, un visage, un corps, qu’il prenne le temps et trouve les moyens de se raconter, apprenne à le faire. Il ne sert à rien aujourd’hui d’aligner les chiffres alarmants (3 exploitations disparaissent en Suisse chaque jour), les pourcentages défaitistes (l’agriculture ne concerne plus que 1.7% de la population). Il faut remettre dans le débat de l’émotion, du dialogue, de la rencontre.

Réciproquement, il faudrait que la population citadine regarde un peu moins de tutoriels Youtube sur l’agroécologie, parte à la découverte des campagnes, sorte de sa zone de confort, ne considère plus uniquement la périphérie comme des zones de détente, de tranquillité. Elle apostropherait ceux qui dessinent et savent encore lire le paysage (étymologiquement, « paysan » signifie « gens du pays ») pour leur demander :

– S’il vous plaît, racontez-moi votre métier.

Hélas, l’alimentation n’est plus une préoccupation majeure et quotidienne ; on se soucie davantage de régimes amaigrissants que de sécurité alimentaire. Les dernières famines en Suisse remontent à deux siècles – en 1816, « l’année sans été », lorsque le climat mondial fut déréglé par l’éruption d’un volcan indonésien –, les survivants sont morts depuis longtemps et leurs cauchemars ne peuvent plus nous atteindre.

Trouver des denrées, les conserver et les cuisiner ne représente que quelques minutes de notre quotidien ; on commande en ligne des courses qui sont déposées devant la porte. Une fois toutes les deux semaines, on se gare dans un parking souterrain pour remplir un caddie, un frigo, un réfrigérateur : l’opération dure moins de deux heures.

Le budget nourriture a suivi la même tendance, ne constituant que 7% des dépenses d’un ménage (en Suisse en 2023). Une broutille en comparaison des sommes allouées aux hobbies, aux vacances, aux sorties. Ce faible pourcentage explique pourquoi tant de potagers ont disparus des alentours des fermes : les prix cassés des supermarchés rendent ces activités caduques. On en retrouve par contre de plus en plus sur les balcons des citadins, qui visent moins l’autonomie qu’un premier pas vers un retour à la terre, une sorte de hobbyfarming.

Pour remettre l’alimentation au centre des préoccupations, il faudrait d’abord rééduquer le goût du consommateur, ses connaissances des produits, ses aptitudes à les cuisiner.

S’il décidait de n’acheter que des produits locaux, de saison, s’il décidait de manger tous les morceaux d’un animal, de condamner les sucres ajoutés, les émulsifiants et autres additifs, s’il était d’accord de payer un petit peu plus cher, l’offre des magasins serait immédiatement bouleversée, sans que l’État, les grands distributeurs ou les multinationales agroindustrielles n’aient leur mot à dire.

En quelques années, la production s’alignerait comme par miracle sur les aspirations d’un consommateur éveillé.

L’État pourrait accélérer ce processus en sortant d’une gestion agricole exclusivement marchande, en remplaçant sa « politique agricole » par une « politique alimentaire », en remettant ainsi au centre du débat la production de nourriture, en cherchant à assurer, d’une part, de bons produits aux consommateurs, et d’autre part, aux paysans un revenu juste.

Durant la pandémie de coronavirus, il était si affligeant de voir le Conseil fédéral fermer tous les marchés de plein air et autoriser l’accès aux grandes surfaces. C’était la preuve d’un soutien très politique envers un système consumériste, l’aboutissement d’un demi-siècle d’hégémonie agro-industrielle sur l’approvisionnement alimentaire.

La terre, le végétal, l’animal ne constituent pas une industrie comme une autre. La production de nourriture ne doit pas obéir aux mêmes critères que la fabrication de gadgets. Il ne s’agit pas d’un métier de financiers, de communicants, d’ingénieurs.

L’agriculture est le dernier secteur à avoir intégré la société industrielle ; elle sera peut-être, il faut l’espérer, le premier à s’en affranchir.

  1. Blaise Hofmann
    Écrivain-vigneron suisse né à Morges en 1978, auteur, entre autres, d’Estive (Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival des Étonnants voyageurs de Saint Malo) et de Faire Paysan (éditions Zoé, 2023). ↩︎

Un état d’esprit Zéro Déchet pour se mettre en action ?

Cela peut se travailler, avec plaisir et bonne humeur !

Vous vous intéressez aux pratiques de Zéro Déchet ? Vous avez lu notre site internet de fond en comble, vous avez acheté des livres sur le sujet, vous connaissez par cœur les conseils de Béa Johnson, de Jérémie Pichon et de sa famille … et pourtant, vous n’arrivez pas à vous y mettre.

Vous continuez à vous questionner sur toutes les difficultés que vous risquez de rencontrer et, avec la peur de ne pas bien faire, vous finissez par n’entreprendre aucune pratique Zéro Déchet. Et, cerise sur le gâteau, vous entretenez un jugement négatif à votre égard car, au fond, ça a l’air facile pour les autres, alors pourquoi diable n’arrivez-vous pas à démarrer ?

Ces mécanismes sont bien connus, de nous tous ici, et par la plupart des personnes membres de notre Association. En effet, il est plus que normal de résister au changement, notamment les changements qui touchent à nos habitudes quotidiennes. C’est un phénomène bien identifié en psychologie !

Mais si c’est normal et que cela arrive souvent, quelle est donc la raison de cette résistance et comment en arrive-t-on à bout ?

La raison de cette résistance et sa solution réside principalement…dans vos émotions !

Il faut en effet savoir que tout ce que nous faisons est le résultat de nos pensées (plus ou moins conscientes) et des émotions qui y sont attachées. Mais aussi, tout ce que nous faisons, c’est pour éprouver des émotions … que l’on souhaiterait toujours agréables !

Vos émotions sont donc centrales dans la mise en place de nouvelles habitudes.

Or, une émotion est la réaction physiologique qui est provoquée par un état mental, et principalement par nos pensées. Généralement, nos pensées sont « automatiques », dans le sens où pour 95% d’entre elles, vous n’avez pas conscience de penser, notamment dans tout ce que vous entreprenez en mode « quotidien ».

Ces pensées génèrent donc toujours le même type d’émotions chez vous, plus ou moins sympathiques, et votre cerveau ne questionne plus ces mécanismes.

En effet, le cerveau est très efficace lorsqu’il fonctionne dans ses habitudes, ses croyances, ses schémas de pensées courants, qui vous poussent à agir comme vous le faites. Pour vous rendre au travail, de manière générale, vous partez à une heure définie, vous prenez un transport, très souvent le même, vous suivez le même chemin.

Le trajet ne vous demande plus d’effort particulier, remplit très bien votre besoin de vous rendre au travail (pour faire ce que vous souhaitez ou devez faire et en retirer les fruits que vous attendez), et le rapport entre l’efficacité et l’effort fourni pour le trajet est optimale.

C’est exactement selon ce schéma que votre cerveau fonctionne le plus efficacement :

  • Atteindre le maximum de plaisir ou de votre besoin (« réussite »)
  • Eviter la douleur et / ou l’inconfort         
  • Fonctionner dans le moindre effort / Conserver l’énergie

Et ce schéma a un nom : « la triade motivationnelle ». Grâce à ce fonctionnement très encré dans le cerveau humain, vous minimisez les émotions « difficiles » comme l’effort, l’inconfort, l’incertitude du résultat, le jugement négatif de vous-même. Or toute nouvelle habitude que l’on souhaite mettre en place vient heurter la triade motivationnelle : passer au Zéro Déchet, on peut croire que c’est difficile quand on ne l’a jamais fait, on va donc devoir apprendre, se tromper, y passer du temps, y consacrer de l’énergie… Le cerveau aura vite fait de vous en dissuader !

Donc pour mettre en place de nouvelles habitudes dans vos vies, comme le Zero Déchet, il va falloir :

  • D’une part jouer avec votre cerveau et tout faire pour remplir au maximum les conditions de cette triade pour démarrer et installer ces nouvelles actions au quotidien dans le plaisir et la réussite
  • D’autre part, augmenter votre tolérance aux émotions difficiles, comme celles mentionnées ci-dessus notamment : en vous pardonnant quand vous faites « mal », en analysant objectivement et avec curiosité ce qui s’est joué pour vous au moment de ne pas faire le choix Zéro Déchet

Ainsi, nos conseils autour des émotions sont les suivants :

  1. Avant d’entreprendre une démarche Zéro Déchets, définissez précisément les raisons qui vous y poussent. Les raisons devront vous « parler » profondément à vous, créer une émotion de plaisir, si possible, ou de fierté, ou d’utilité, etc… Elles doivent vous aider à reprendre le chemin du Zéro Déchet à chaque fois que vous aurez la flemme ou que vous serez découragés par votre entourage, ou à cause de « comment va le monde ».
    • Par exemple, l’autrice de cet article déteste sortir la poubelle, laver le linge et faire du tri, donc moins elle consomme de déchets, moins elle achète d’habits, moins elle doit s’adonner à ces activités, et a tout le loisir de faire autre chose… Cela semble futile ? Souvent, des idées plus « nobles » comme « préserver la Terre des microplastiques » ne vous aideront pas forcément à générer l’émotion qui surpassera votre impuissance ou votre fatigue et pour faire l’action Zéro Déchet au moment M.Allez chercher dans vos fonctionnements profonds pour savoir ce qui vous fera tenir et trouvez-vous un petit arsenal de raisons qui vous font plaisir, pas seulement celles qui viennent vous dire que tout va mal et que vous êtes responsables de sauver la planète…
  2. Décidez entre une et trois actions Zéro Déchet que vous allez mettre en place de suite. N’essayez pas de tout changer dans votre vie en même temps (courses, cosmétiques, loisirs, lessives, vacances, achats divers, consommation énergétique, transports etc) : lorsque le quotidien va vous empêcher de tout faire parfaitement, vous vous sentirez échec. Et pour ne pas ressentir cette émotion désagréable, vous allez tout arrêter ou alors vous forcer, ce qui n’est pas un carburant émotionnel durable. Choisissez des actions qui vous semblent possibles à intégrer de suite dans votre quotidien.
  3. Toute action est bonne pour démarrer, ne jugez pas la qualité ou la quantité de votre impact, décidez simplement ce qui est faisable pour vous, fixez un objectif mesurable, et prévoyez de le faire avec le maximum de plaisir possible.
  4. Mettez en place des stratégies pour vous rappeler ce que vous avez décidé de faire. Plusieurs pistes possibles, selon vos habitudes de vie :
    • Mettre des rappels sur votre téléphone pour penser à faire une fournée de goûters pour les enfants à un moment où vous perdriez du temps sur les réseaux sociaux
    • Vous réveiller 30 minutes plus tôt pour passer par le marché et acheter des produits frais non emballés avant d’aller au travail
    • Accrocher un sac de courses réutilisable à la poignée de votre porte d’entrée pour ne pas l’oublier en sortant
    • Customisez votre gourde pour avoir envie de l’utiliser et de la montrer à vos amis
    • Prévoyez une sortie en forêt avec votre famille pour trouver du matériel de bricolage et prévenez tout le monde du rendez-vous, en créant une histoire autour de cet évènement, etc.
  5. Lorsque vous avez un moment de « relâche », faites en sorte de ne pas vous juger. En revanche, installez-vous quelques minutes, et tentez d’analyser avec curiosité ce qui s’est passé pour vous en termes émotionnels. Pourquoi ai-je renoncé à mon action Zéro Déchet ? Etais-je fatigué.e, pressé.e, découragé.e, autre? Est-ce le jugement d’autrui qui m’a gêné ? Comment je me sens maintenant que je n’ai pas rempli mon objectif ? Qu’est-ce que je peux mettre en place pour éviter de me sentir comme ça ? comment dois-je me sentir pour faire les choses comme je les avais imaginées malgré les circonstances compliquées? Ici aussi, déterminez vos stratégies et prévoyez celles qui vous font sentir le mieux possible dans la réalisation de votre projet Zéro Déchet
  6. Enfin, et c’est très important pour installer vos habitudes, célébrez vos réussites. Alors non, cela ne veut pas dire déboucher le champagne à chaque paille que vous refuserez 😊

Cela peut prendre la forme d’une petite danse de la joie lorsque vous aurez vu que votre poubelle se remplit deux fois moins vite qu’avant, de vous applaudir (vraiment) lorsque vous aurez préparé vos repas à partir de produits frais et bruts tous les jours pendant une semaine, de noter dans votre journal votre fierté d’avoir demandé à vos proches des cadeaux de Noël « expériences » au lieu d’objets qui vont s’accumuler dans vos armoires et de vous réjouir de ces surprises.

Envie d’en savoir plus? Consultez notre agenda, nous animons régulièrement des ateliers.

Rien de neuf pendant 2 mois 

Renoncer à acheter des vêtements neufs et privilégier une démarche « Slow Fashion » 

Saviez-vous qu’il faut 10’000 litres d’eau pour fabriquer un seul jean ? Nous ne le savions pas non plus, mais c’est apparemment assez d’eau potable pour une personne pendant 10 ans ! Un T-shirt, c’est 2,5 ans. 

 Une recherche rapide sur le web permet de découvrir de nombreux autres faits inquiétants concernant l’industrie du textile :  

  • Elle est responsable de 10 % des émissions de CO2 mondiales, et pourrait absorber jusqu’à 25 % de notre budget carbone restant d’ici 2050, si rien ne change 
  • C’est le deuxième plus gros consommateur et pollueur d’eau au monde (produits chimiques, micro-plastiques)  
  • Elle est responsable d’un gaspillage massif des ressources naturelles – 40 % de tous les vêtements produits n’arrivent même pas jusqu’au consommateur.trice – ils sont détruits avant car “la mode a changé”.  

La liste est longue. Si vous ne l’avez pas encore vu, il existe un excellent film documentaire qui explique tout cela et qui vaut vraiment la peine d’être regardé : The True Cost (Le Vrai Coût).

Apparemment, nous achetons de plus en plus de vêtements – aux États-Unis, 5 fois plus par personne que dans les années 1980 (ce n’est probablement pas très différent en Suisse). Et nous les gardons beaucoup moins longtemps – en Suisse, on se débarrase de 60 % des vêtements achetés dans l’année.

C’est un fait sur lequel nous pouvons agir. Le défi de ce mois est donc “Pas de nouveaux vêtements pendant 2 mois”.

Il y a plusieurs façons de procéder :

Faites un tour dans votre penderie : si vous n’achetez plus de nouveaux vêtements pour les 2 prochains mois, amusez-vous à redécouvrir des articles de votre garde-robe que vous n’avez pas portés depuis longtemps ! 

Achetez des vêtements d’occasion : Si vous décidez que vous avez vraiment besoin de vêtements différents pendant cette période, orientez-vous vers le marché de la deuxième main et surtout le recyclage. Le canton de Genève offre de bonnes adresses de boutiques de seconde-main ou plus communément appelées “friperies”. Nombreuses sont celles que l’on peut suivre sur Instagram : @woodfriperie, @boutiquefringantes, @recycleriesolidaire ou encore @affaireasuivre_carouge. Les vêtements d’occasion sont de plus en plus populaires. D’après ThredUp, le marché de la seconde-main devrait passer à 13% de part de marché d’ici 2028 contre 9% pour le “Fast Fashion”. Et ce qui est formidable, c’est que vous pouvez réaliser de vraies économies lorsque vous commencez à acheter des produits d’occasion. 

Prêter ou louer plutôt que posséder : Avez-vous déjà pensé à louer ou emprunter certains types de vêtements ? Il existe de nombreuses possibilités de le faire ici, à Genève. 

  • les costumes et les accessoires de carnaval (p. ex. prêt de costumes) 
  • les tenues de soirée (la Garde-Robe Genève, style-story.ch
  • les habits de grossesse et les vêtements de bébé (vetlok.ch, biboutic.ch, lesptitslouent.ch
  • les vêtements de sport et de loisirs : chaussures de ski, lunettes de protection, gants de jardinage, sacs de voyage, etc. (voisins, amis ou La Manivelle

Réutiliser: D’autres options sont la réutilisation, la réparation ou la rénovation. .

  • don (particuliers, brocantes, collectes de vêtements) 
  • échange, bourses aux vêtements (bourses de la FRC : frc.ch
  • vente (vide-dressing, boutiques de seconde main, réseaux sociaux) 

Réparer/ Rénover : 

  • Raccommoder trous et déchirures, recoudre les boutons, poser des coudières 
  • Remplacer les lacets ou les talons, ressemeler 
  • Transformer, moderniser, teindre 
  • Upcycler les vieux vêtements (en pochettes, sacs, bonnets, housse de coussin) 
  • Couper le tissu pour en faire des chiffons

Plus d’information sur ces sites Internet : Fair’Act, Greenpeace, Public Eye, La Fédération Romahttp://La Fédération Romande des Consommateurs ou encore http://the goodgoods

Et quand (si ?) vous recommencerez à acheter de nouveaux vêtements il est préférable d’éviter les tissus synthétiques. Préférez les matières tels le coton bio, le coton recyclé, la laine, l’alpaga, la laine recyclée, le lin, le chanvre, la soie, l’ortie, le cupro ou encore la fibre d’ananas ! En misant sur la qualité et les labels (Bio, GOTSetc), les textiles s’usent beaucoup moins vite et ne polluent pas l’environnement. Outre la matière, faîtes attention aux pays de production et privilégiez le “Made in Europe” en général. Cela permet d’éviter aux pièces textiles des allers-retours inutiles et polluants à travers la planète. 

Sources : 

https://unfccc.int/news/un-helps-fashion-industry-shift-to-low-carbon

https://www.businessinsider.com/fast-fashion-environmental-impact-pollution-emissions-waste-water-2019-10?r=US&IR=T

https://www.wsj.com/articles/the-high-price-of-fast-fashion-11567096637

https://www.nature.com/articles/s41558-017-0058-9

https://www.thegoodgoods.fr/media/reglementation/destruction-invendus-marques-mode-luxe-sera-interdite-2022/

Acheter des aliments dans ses propres récipients

L’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours !

Avez-vous déjà essayé d’acheter du fromage, du poisson ou de la viande dans vos propres récipients ? Ou, dans mon cas ces jours-ci, des quiches, des gâteaux ou des croissants au chocolat ?  

Quand on commence à le faire, cela change un peu la vie du point de vue des déchets, parce qu’il ne reste plus grand-chose dans la poubelle. Mais il faut un peu de courage la première fois qu’on le fait, c’est vrai!

Je me souviens être allée dans une petite boulangerie, ici à Versoix où j’habite, pour acheter un pâté. J’ai tendu mon récipient et j’ai dit : “Pourriez-vous le mettre directement là-dedans, s’il vous plaît ? … Parce que j’essaie de réduire mes déchets.”  

La dame m’a regardée pendant une seconde et s’est exclamée : “Oh, Madame ! … Si tout le monde faisait comme vous, ce serait merveilleux !”. Je dois avouer que j’ai ressenti un certain soulagement. Plusieurs mois plus tard, cette même dame a passé cinq minutes à raconter à ma mère que j’étais une cliente formidable parce que j’apportais toujours mon propre récipient! 

Aujourd’hui, je dirais que c’est l’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours! Dans 90 % des cas, les personnes répondent : “Oh, merci beaucoup de faire ça”, “c’est une très bonne idée “, “c’est génial, c’est bien pour la planète”. Je pourrais vous raconter pleins d’histoires avec des commentaires positifs, dont certaines de mes préférées sont présentées ci-dessous.  

Mais avant d’en arriver là, permettez-moi de souligner que tous les grands supermarchés de Genève – Migros, Coop, Manor, etc. – acceptent officiellement vos propres contenants si vous achetez du fromage, du poisson, de la viande à la coupe. Et presque toutes les boulangeries et boucheries de quartier sont très heureuses de le faire, car elles peuvent économiser beaucoup d’argent.  

Nous avons récemment discuté avec un boucher de Carouge qui nous a dit qu’il dépensait chaque année 3000 francs en sacs en plastique. Alors si les clients apportent leurs propres contenants, il sera certainement très content !  

Et pour répondre à une question fréquemment posée : à Genève, le chimiste cantonal a officiellement statué qu’au sujet de l’hygiène, le commerçant vous transfère la responsabilité au moment de l’achat, si vous apportez vos propres récipients. Si ceux-ci ne sont pas propres, il peut évidemment les refuser.  

D’un point de vue pratique, c’est une bonne idée de garder un contenant dans votre sac de courses, dans votre bureau au travail ou peut-être dans le coffre de voiture/panier de vélo. Ainsi, si vous oubliez d’en prendre un, vous en aurez toujours un à portée de main. Et de plus en plus, certains restaurants proposent un système de consigne pour la vente à emporter : la campagne du canton de Genève “Emportons malin”, dont vous retrouvez plus d’informations ici https://www.ge.ch/teaser/emportons-malin 

Revenons maintenant aux commentaires positifs : 

– Dans un café d’une gare à Paris, alors que j’achetais un soir un chocolat chaud dans mon propre mug et un cookie dans ma boîte, un jeune serveur m’a regardé et m’a dit: “Vous êtes ma meilleure cliente de la journée. Je vais vous donner un cookie supplémentaire”. C’était très gentil de sa part!  

– Dans un café à Versoix, alors que j’achetais une part de tarte aux fruits à emporter dans ma boîte, une enfant regardait le propriétaire la mettre dans mon récipient. Elle a demandé pourquoi je faisais ceci mais avant que je puisse dire un mot, il m’a pris de vitesse et lui a demandé de quoi était fait le carton, selon elle. Ensuite il a ajouté “Madame apporte ses propres récipients pour qu’il y ait encore assez d’arbres pour toi quand tu seras grande”. J’en avais presque les larmes aux yeux.

– Dans un take-away à Genève, le propriétaire, à qui l’on demandait s’il acceptait les contenants des clients, a répondu : “Je rêve que tous mes client.es apportent leurs propres récipients. Ainsi, je n’aurai plus jamais à acheter de barquettes en aluminium!”.  

Alors, si vous n’avez pas encore essayé, la prochaine fois que vous achèterez de la nourriture, prenez un contenant avec vous et demandez au commerçant de le mettre directement dans le récipient.  

Vous réduirez ainsi vos déchets, vous vous sentirez fier-ère d’avoir réduit un peu vos émissions de carbone et vous ferez plaisir à vos commerçants locaux ! 

ZeroWaste Switzerland s’engage avec la coalition “Longue vie à nos objets!”

La coalition “Longue vie à nos objets!” a été créée pour résoudre le problème du gaspillage de ressources dû à l’obsolescence prématurée des biens de consommation. Malgré un consensus sur la nécessité de prolonger la durée de vie des produits, de nombreux obstacles persistent. Par exemple, un sondage récent indique que 97% des répondants ont dû jeter des objets en bon état parce que les réparations étaient coûteuses, ou que les pièces de rechange n’étaient pas disponibles. La mise au rebut annuelle de produits courants, tels que les appareils électroménagers, les vêtements et les appareils électroniques, contribue à la pollution et au gaspillage.

Le problème réside dans le fait que de nombreux produits sur le marché sont conçus de manière à être irréparables, avec des boîtiers scellés et l’absence de pièces de rechange. Les coûts de réparation sont souvent dissuasifs, et les produits deviennent obsolètes en raison de l’incompatibilité technologique, ou du manque de mises à jour logicielles. Malgré l’envie du public de réparer davantage, les incitations actuelles favorisent davantage le recyclage que la réparation.

Des rapports et enquêtes récents ont confirmé ces obstacles à la réparation et au réemploi. Les entreprises de détail et de réparation sont en retard en matière d’économie circulaire. Le projet de révision de la Loi sur la protection de l’environnement en réponse à une initiative parlementaire vise à lutter contre l’obsolescence précoce des objets.

La coalition “Longue vie à nos objets!” soutient ce projet en encourageant les acteurs économiques et politiques à améliorer l’offre du marché et à faciliter les réparations, afin que les consommateurs aient d’autres options que de jeter leurs biens. L’objectif est de favoriser une transition vers une économie circulaire à grande échelle, où les objets durent plus longtemps et sont réparables.

La coalition “Longue vie à nos objets!” a les objectifs suivants :

  1. Lutter contre le gaspillage et la pollution en prolongeant la durée de vie des objets de consommation.
  2. Influencer les conditions-cadres du marché pour encourager la conception d’objets conformes à l’économie circulaire et promouvoir la durabilité dans divers domaines politiques.
  3. Faciliter l’accès des consommateurs à la réparation et à la réutilisation comme alternatives à l’achat de neuf.
  4. Soutenir le développement d’entreprises innovantes dans les secteurs de la réparation, de la réutilisation et du partage d’objets, ainsi que mettre en avant les initiatives existantes.

Pour atteindre ces objectifs, la coalition réunit les acteurs impliqués dans la réparation et la réutilisation en Suisse pour partager des informations et mener des actions politiques communes. Ils visent à compléter le travail parlementaire en cours et à maintenir la question de la durabilité en haut de l’agenda politique. De plus, ils prévoient des actions de communication pour sensibiliser le grand public à l’importance de la consommation durable et expliquer les solutions spécifiques adaptées à la Suisse.

En résumé, la coalition s’engage à promouvoir une transition vers une économie circulaire à grande échelle en Suisse et à faire en sorte que la durabilité ne soit pas simplement un marché de niche.

Dans la droite ligne du mouvement Zéro Déchet, nous ne pouvions qu’y adhérer!

Schéma de l’économie circulaire. OFEV

Schéma de l’économie circulaire. OFEV

Plus d’infos sur longuevieanosobjets.ch

Le cuir végétalien, bonne idée ?

Alternatives vertes aux produits en cuir

Le cuir est respirant, durable et relativement imperméable à l’eau. Mais son origine animale – le cuir est la peau de bœuf, d’âne ou de porc – ne plaît pas à tout le monde. D’un point de vue écologique, des alternatives sont également souhaitées. Il existe aujourd’hui d’innombrables alternatives végétaliennes.

Pour que nous puissions porter des vestes ou des chaussures en cuir chic, un animal doit mourir. Alors qu’il y a des centaines d’années, nous n’avions besoin que de quelques animaux pour cela – et nous utilisions ensuite entièrement l’animal -, il en va autrement aujourd’hui.

L’élevage bovin est critiqué dans le monde entier, car il consomme énormément de matières premières et d’eau. Les végétaliens refusent en outre les produits d’origine animale, y compris le cuir.

Les alternatives au cuir ne datent pas d’aujourd’hui.

Au 19e siècle déjà, il existait le tissu pressé, un tissu de remplacement du cuir fabriqué à partir de cellulose stratifiée et traitée de manière particulière. Le tissu compressé était durable et pouvait être utilisé à la place du cuir, mais il avait tendance à se dégrader lorsqu’il était mouillé. Il n’était pas adapté aux chaussures ou à une utilisation sous la pluie.

Au milieu du 20e siècle, avec l’apparition du plastique, les cuirs synthétiques à base de PVC ont vu le jour. Les avantages sont vite apparus : le cuir synthétique est bon marché, le processus de fabrication est nettement plus court, la qualité reste toujours la même et il n’est pas nécessaire de disposer de surfaces pour l’élevage des animaux.

Les simili-cuirs modernes sont désormais recouverts de polyuréthane plutôt que de PVC. Pour conférer plus de confort au matériau, il est en outre expansé chimiquement. Ainsi, le similicuir fini est plus souple et plus doux.


Du point de vue des végétaliens, c’est un produit idéal.


D’un point de vue écologique, les similicuirs en plastique posent problème – car le plastique est, d’une part un produit issu du pétrole et d’autre part non dégradable. Certes, certains cuirs synthétiques sont aujourd’hui composés de matériaux recyclés, mais il s’agit néanmoins d’un matériau qui ne disparaît pas de l’environnement.

Avec l’émergence du véganisme, le terme “cuir végétalien” a rapidement fait son apparition. Celui-ci vise en premier lieu les défenseurs des animaux parmi les consommateurs, mais le terme n’est pas tout à fait correct : souvent, le cuir synthétique nécessite lui aussi des produits chimiques ou des colles et des plastifiants qui pourraient éventuellement contenir des composants d’origine animale.

Le choix d’alternatives en cuir artificiel est aujourd’hui énorme.

Outre les cuirs synthétiques en plastique déjà mentionnés, il existe également des alternatives à base de plantes, par exemple de fruits ou de feuilles :

Le plus connu est certainement le piñatex, un cuir fabriqué à partir des fibres des feuilles du palmier ananas. Les feuilles sont un sous-produit de la production d’ananas, l’empreinte écologique du cuir d’ananas est donc très faible et le cuir très robuste.

Une autre alternative est le cuir de feuilles de teck. Pour la fabrication, les feuilles de teck sont ramassées à la main, séchées et cousues avec du coton. Lors du traitement, la structure des feuilles est conservée, ce qui fait de chaque produit une pièce absolument unique.

Entre-temps, il existe également d’autres cuirs de fruits, par exemple à base de fibres de mangue, de pomme, de concombre et de banane. Dans notre pays, les produits en cuir de pomme sont de plus en plus présents sur le marché, mais ces alternatives à base de plantes et de feuilles sont également mélangées avec du plastique ou recouvertes d’une couche afin d’obtenir une sensation similaire à celle du cuir. Même la dernière alternative, le cuir en papier SnapPap, ne peut pas encore se passer de plastique. Il est obtenu à partir d’un mélange de papier (cellulose) et de plastique (latex) et est absolument indéchirable et lavable. Il en va de même pour les alternatives à base de raisins, de cactus, de liège, de kombucha ou de fimo.

La situation est différente pour le cuir de champignons, également appelé trama. Pour le fabriquer, de petits morceaux de racines de champignons d’amadouvier sont entrelacés avec des restes de maïs, de la sciure ou des fibres de chanvre ; cela le rend très résistant, respirant, flexible et même biodégradable.

Alors que les alternatives en cuir sont certainement plus écologiques que les cuirs traditionnels fabriqués à partir de peaux animales, elles sont encore loin d’être parfaites. L’option la plus durable est d’utiliser les produits en textile et en cuir aussi longtemps que possible et de ne pas les remplacer à chaque saison.