ZeroWaste Switzerland

Non-profit association inspiring everyone in Switzerland to reduce waste.

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Acheter des aliments dans ses propres récipients

L’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours!

Avez-vous déjà essayé d’acheter du fromage, du poisson ou de la viande dans vos propres récipients ? Ou, dans mon cas ces jours-ci, des quiches, des gâteaux ou des croissants au chocolat ?  

Quand on commence à le faire, cela change un peu la vie du point de vue des déchets, parce qu’il ne reste plus grand-chose dans la poubelle. Mais il faut un peu de courage la première fois qu’on le fait, c’est vrai!

Je me souviens être allée dans une petite boulangerie, ici à Versoix où j’habite, pour acheter un pâté. J’ai tendu mon récipient et j’ai dit : “Pourriez-vous le mettre directement là-dedans, s’il vous plaît ? … Parce que j’essaie de réduire mes déchets.”  

La dame m’a regardée pendant une seconde et s’est exclamée : “Oh, Madame ! … Si tout le monde faisait comme vous, ce serait merveilleux !”. Je dois avouer que j’ai ressenti un certain soulagement. Plusieurs mois plus tard, cette même dame a passé cinq minutes à raconter à ma mère que j’étais une cliente formidable parce que j’apportais toujours mon propre récipient! 

Aujourd’hui, je dirais que c’est l’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours! Dans 90 % des cas, les personnes répondent : “Oh, merci beaucoup de faire ça”, “c’est une très bonne idée “, “c’est génial, c’est bien pour la planète”. Je pourrais vous raconter pleins d’histoires avec des commentaires positifs, dont certaines de mes préférées sont présentées ci-dessous.  

Mais avant d’en arriver là, permettez-moi de souligner que tous les grands supermarchés de Genève – Migros, Coop, Manor, etc. – acceptent officiellement vos propres contenants si vous achetez du fromage, du poisson, de la viande à la coupe. Et presque toutes les boulangeries et boucheries de quartier sont très heureuses de le faire, car elles peuvent économiser beaucoup d’argent.  

Nous avons récemment discuté avec un boucher de Carouge qui nous a dit qu’il dépensait chaque année 3000 francs en sacs en plastique. Alors si les clients apportent leurs propres contenants, il sera certainement très content !  

Et pour répondre à une question fréquemment posée : à Genève, le chimiste cantonal a officiellement statué qu’au sujet de l’hygiène, le commerçant vous transfère la responsabilité au moment de l’achat, si vous apportez vos propres récipients. Si ceux-ci ne sont pas propres, il peut évidemment les refuser.  

D’un point de vue pratique, c’est une bonne idée de garder un contenant dans votre sac de courses, dans votre bureau au travail ou peut-être dans le coffre de voiture/panier de vélo. Ainsi, si vous oubliez d’en prendre un, vous en aurez toujours un à portée de main. Et de plus en plus, certains restaurants proposent un système de consigne pour la vente à emporter : la campagne du canton de Genève “Emportons malin”, dont vous retrouvez plus d’informations ici https://www.ge.ch/teaser/emportons-malin 

Revenons maintenant aux commentaires positifs : 

– Dans un café d’une gare à Paris, alors que j’achetais un soir un chocolat chaud dans mon propre mug et un cookie dans ma boîte, un jeune serveur m’a regardé et m’a dit: “Vous êtes ma meilleure cliente de la journée. Je vais vous donner un cookie supplémentaire”. C’était très gentil de sa part!  

– Dans un café à Versoix, alors que j’achetais une part de tarte aux fruits à emporter dans ma boîte, une enfant regardait le propriétaire la mettre dans mon récipient. Elle a demandé pourquoi je faisais ceci mais avant que je puisse dire un mot, il m’a pris de vitesse et lui a demandé de quoi était fait le carton, selon elle. Ensuite il a ajouté “Madame apporte ses propres récipients pour qu’il y ait encore assez d’arbres pour toi quand tu seras grande”. J’en avais presque les larmes aux yeux.

– Dans un take-away à Genève, le propriétaire, à qui l’on demandait s’il acceptait les contenants des clients, a répondu : “Je rêve que tous mes client.es apportent leurs propres récipients. Ainsi, je n’aurai plus jamais à acheter de barquettes en aluminium!”.  

Alors, si vous n’avez pas encore essayé, la prochaine fois que vous achèterez de la nourriture, prenez un contenant avec vous et demandez au commerçant de le mettre directement dans le récipient.  

Vous réduirez ainsi vos déchets, vous vous sentirez fier-ère d’avoir réduit un peu vos émissions de carbone et vous ferez plaisir à vos commerçants locaux ! 

Pour aller plus loin dans le Zéro Déchet lors de vos achats, consultez notre programme Le Zéro Déchet en 10 étapes, étape La démarche et les courses.

Des fêtes de Noël sans gaspillage alimentaire, c’est possible

Des conseils pour agir à notre échelle contre ce fléau mondial

“Ce qui me scandalise, ce n’est pas qu’il y ait des riches et des pauvres :
c’est le gaspillage”.

Mère Theresa, religieuse (1910 – 1997)

Si le gaspillage alimentaire n’est pas un phénomène nouveau dans les sociétés occidentales, ces dix dernières années, la thématique s’est imposée au cœur des réflexions sur la sécurité et la durabilité du système alimentaire mondial.

La mise en lumière des conséquences environnementales, économiques et sociales du gaspillage alimentaire soulève des questions éthiques et morales sur l’égalité d’accès à la nourriture dans le monde et l’impact de notre alimentation sur les ressources naturelles.

Les chiffres ont de quoi faire frémir. Un tiers de la production alimentaire destinée à la consommation humaine dans le monde est perdue ou gaspillée, alors que dans le même temps un milliard de personnes ne mange pas à sa faim…  En Suisse, ce sont environ 2,3 millions de tonnes d’aliments qui sont jetés chaque année. Cela représente le chargement de 150 000 camions, qui alignés les uns derrière les autres, constitueraient une colonne de Zurich à Madrid (source : savefood.ch).

La Suisse important 50% de ses aliments, elle contribue dès lors à mettre la pression sur le prix des matières premières dans le monde entier et rend ainsi plus difficile l’accès à la nourriture dans les pays pauvres.

Le gaspillage alimentaire signifie également une charge pour l’environnement, les sols, l’eau et le climat. Etant donné que l’agriculture est responsable de plus de 30% de la pollution de l’environnement, le gaspillage provoque une pression encore plus forte. Ce sont généralement les plus pauvres qui sont le plus touchés. Selon les chercheurs João Almeida et Claudio Beretta, 10% de l’empreinte écologique helvétique est due au gaspillage d’aliments.

Enfin, le gaspillage alimentaire contredit toutes les règles de l’éthique. Il est l’expression d’un mépris de la vie, du travail des paysans et de la nature qui nous offre les aliments. Il réduit les organismes vivants que sont les plantes et les animaux au statut de marchandises, exploitées pour produire plus et plus vite.

C’est au cours des fêtes de fin d’année que le gaspillage alimentaire culmine. En effet, nous avons tendance à trop acheter lorsqu’on attend des convives. Aussi, à l’approche de celles-ci voici des conseils simples pour mettre un terme à cet adage « plutôt jeter de la nourriture que d’en manquer ».

Avant de faire les courses

  • Planifier les repas pour quelques jours à l’avance.
  • Estimer le nombre de personnes à chaque repas.
  • Contrôler les placards et le réfrigérateur pour voir s’il reste des aliments périssables ou déjà entamés à terminer rapidement.
  • Etablir des menus intégrant ces produits et rédiger une liste de commissions avec les produits manquants pour un plat précis

Au magasin

  • Respecter votre liste de commissions qui a été préparée d’après des besoins réels. Avec une liste de courses, vous faites vos achats de manière réfléchie et ciblée et évitez le gaspillage alimentaire dès le début. Vous gagnez ainsi du temps et de l’argent car vous achetez uniquement ce dont vous avez vraiment besoin.
  • Acheter plus souvent au lieu de grandes quantités en une fois, notamment pour les produits frais.
  • Acheter de grandes quantités uniquement si on est certain de tout consommer à temps. Réfléchir avant de choisir des produits en action, car ils poussent à acheter plus que nécessaire.
  • Privilégiez-le vrac pour prendre la quantité nécessaire. En plus, acheter en vrac évite la production de déchets d’emballage !
  • Préférer la vente directe (à la ferme, au marché), on y trouve également des fruits et légumes non calibrés écartés par les standards de la grande distribution. En achetant des produits avec de petites imperfections, vous contribuez à réduire la quantité de gaspillage alimentaire dans l’agriculture et le commerce. Les fruits et légumes marqués, tordus ou à la forme originale sont tout à fait comestibles et savoureux, leur qualité est irréprochable.
  • La proximité évite aussi le gaspillage dû aux longs transports et au stockage.
  • Bien vérifier la date limite de consommation des aliments.
  • Enfin, acheter les denrées alimentaires qui doivent être réfrigérées seulement à la fin et utiliser un sac isotherme ou de congélation si nécessaire.

De retour des courses

  • Ranger les aliments les plus frais dans le fond du réfrigérateur et placer devant ceux dont la date de péremption est plus proche.
  • Plusieurs datages se trouvent sur les emballages alimentaires. Bien savoir les interpréter permet de se nourrir en toute sécurité, sans jeter inutilement des aliments encore bons à la consommation. Voici ce qu’il faut retenir :
  • “à consommer jusqu’au” : Il en va ici de sécurité alimentaire. Cette date indique jusqu’à quand un produit peut être consommé lorsqu’il est stocké correctement. En vertu de la loi, elle doit apparaître sur les denrées alimentaires très périssables, par exemple la viande hachée ou le poisson frais. Astuce : Veillez à consommer ce type de produits dans les délais indiqués et à acheter seulement les quantités dont vous avez besoin. Si vous ne parvenez pas à les consommer à temps, cuisinez-les avant la date de péremption. Vous pouvez par exemple préparer des boulettes de viande avec la viande hachée, ou la congeler.
  • “à consommer de préférence avant le” : La date limite de conservation est une garantie de qualité du fabricant. Elle indique jusqu’à quand un produit conserve ses caractéristiques spécifiques s’il est stocké correctement. La plupart des produits se conservent cependant au-delà de cette date. Une fois la date limite de conservation dépassée, il se peut que la consistance ou le goût du produit change légèrement. Vous pouvez toutefois le consommer sans aucun risque pour votre santé.
  • Quid des aliments sans date limite de conservation ?  Pour certains groupes de denrées alimentaires, l’indication d’une date de péremption n’est pas obligatoire. Les fabricants ont le choix de l’apposer sur le produit ou non. Il s’agit notamment des fruits et légumes frais, du vinaigre, du sel, du sucre, de certaines boissons (alcoolisées en général) et des produits de boulangerie (à consommer normalement dans un délai de 24 heures). Soit ces aliments se détériorent à tel point que vous le saurez au premier coup d’œil (fruits, légumes, pain et pâtisseries), soit ils ne se gâtent jamais du fait de leur composition. Le sucre et le sel font partie de ces denrées qui se conservent presque indéfiniment.
  • Dates dépassées, que faire ? Faire preuve de bon sens en utilisant ses sens :  observer, sentir, goûter. La couleur et la consistance de l’aliment ou l’état de son emballage permettent d’évaluer s’il peut être ingéré. Les personnes à risque (femmes enceintes, jeune enfant, personne âgée, malade) doivent respecter strictement les dates limites de consommation des produits réfrigérés. Un aliment dont l’emballage est gonflé (sauf en altitude) ou qui présente des moisissures doit impérativement être jeté.
  • Quelles échéances respecter ?

Produits sensibles à consommer jusqu’au

Viande, plat cuisiné, salade coupéeRespecter la date si possible.
Viande hachée, volaille, poisson, fruits de merAu plus vite. Respecter la date rigoureusement.
Jambon cuit, terrine, pâtéUne fois ouvert, à consommer dans les deux ou trois jours. Respecter la date.
Fromage frais, lait pasteuriséDe deux jours à une semaine après la date

Produits peu périssables “à consommer de préférence avant”

Yogourt, beurreDe plusieurs jours à deux semaines après la date, parfois même plus.
Charcuterie sèche, fromage à pâte dureJusqu’à deux semaines après la date
ŒufJusqu’à deux semaines après la date : bien cuire.

Produits de garde “à consommer de préférence avant”

Pâtes sèches, riz, semoule, farine, café, épices, huile végétale, moutarde, sucre, sel, vinaigreSauf signe de dégradation, pas de limite : vérifier la texture (pas mouillée, pas agglomérée), ainsi que le goût et l’odeur (pas rance, sans poussière ni insecte).
Conserve, bocal, bouteille et tetra brikPlusieurs mois, voire années au-delà de la date : vérifier que l’emballage n’est pas endommagé (bombé, bosselé, rouillé, déchiré, ouvert).
Biscuits et chocolatPlusieurs mois après la date.
Lait UHTNon ouvert, jusqu’à 1 mois après la date.
SurgeléQuelques mois après la date.

 En cuisine

  • Avant de cuisiner un nouveau plat, terminer d’abord vos restes ! Il existe de nombreuses recettes originales sur Internet à base de restes recettes antigaspi ou ici
  • Penser aussi à valoriser les fruits et légumes moins frais en faisant des soupes, compotes, … De même, récupérer le pain sec pour en faire des croûtons, de la chapelure, du pain perdu ou encore un gratin de vieux pain et légumes. Piocher des idées recettes sur le blog Carouge Zero Dechet
  • Quand on a l’habitude de cuisiner pour sa famille, il est difficile de choisir les quantités adaptées pour 8, 12 ou même 20 personnes. D’autant qu’un repas de fête va multiplier les plats (apéritif, potage, entrée, plat, dessert…) pour des convives dont on ne connaît pas nécessairement l’appétit ou les préférences alimentaires. Pour un repas de réveillon, on conseille de prévoir 600 à 700g de nourriture par personne, tous plats confondus. Répartis au cours du repas, cela peut donner par personne : 
  • À l’apéro, 4 à 6 bouchées apéritives ;
  • Pour l’entrée, 75 g de viande ou 100 g de poisson cuit. Ou encore 100 g d’un plat végétarien ;
  • Pour le plat : on reste à 75 g de viande ou 100 g de poisson. Si on fait un menu sans viande, on augmente légèrement les quantités, 150 g à 200 g de légumes cuits/préparés, 50 g de riz (sec),
  • Si on fait un plateau de fromage, compter 30 g – 50 g de fromage et 30 g -70 g de pain ;
  • Pour le dessert, 100 g à150 g.
  • Et pour les enfants ? Attention, les enfants mangent plutôt moins qu’un adulte mais les adolescents, plutôt… plus.
  • Parce que c’est la fête et parce qu’on a envie que chacun trouve quelque chose à son goût, c’est une bonne idée de prévoir de la variété. Par exemple plusieurs accompagnements, fromages, types de pain… Alors, on adapte les quantités au nombre de plats. S’il y a 10 personnes à table, il est conseillé de servir 2 kg de légumes en accompagnement. Mais si on propose 3 types de légumes, on ne propose plus que 660 g de chaque. Et non pas 2 kg de chaque « au cas où tout le monde voudrait la même chose et qu’il n’y en aurait pas assez ».

Au moment des repas de Fêtes

  • Permettre à chaque convive de se servir lui-même afin qu’il puisse choisir la quantité de nourriture qu’il désire.
  • Si on sert le repas directement sur une assiette, on reste raisonnable sur la quantité. Et on invite volontiers les convives à se resservir. Si on a prévu trop, les restes qui sont dans le plat seront conservés tandis que les restes des assiettes finissent en général à la poubelle…
  • On évite aussi de mélanger toute la salade. Une salade déjà vinaigrée se garde très mal, tandis que de la salade « brute » (même coupée et lavée) reste fraîche plusieurs jours.
  • Bien que vous ayez limité au minimum les restes, vous avez du surplus, incitez vos invités à en ramener chez eux.

Après le repas de fête

Conserver les restes : On garde les restes de repas ou d’aliments entamés, cuisinés ou non, au frigo ou au congélateur. Pour bien conserver les restes :

  • On les transfère dans un récipient propre et hermétique. On évite de garder la nourriture dans le plat qui a servi à la préparer ou à la servir. Ces plats sont souvent trop grands, ne se ferment pas et ont été en contact avec tout le monde.
  • On les met au frigo ou au congélateur le plus vite possible pour éviter les intoxications alimentaires. C’est-à-dire moins de deux heures après avoir été préparés ou entamés.
  • Si nécessaire, on portionne, puis on indiquer la date sur la boîte (surtout si on congèle).
  • Enfin, si on a vu trop grand au moment des courses et qu’on n’a pas tout cuisiné, beaucoup de choses se congèlent très bien : crème fouettée, beurre, légumes blanchis, fruits…

La fête est plus qu’un repas

Le repas de fin d’année est important. C’est souvent autour de lui qu’on se rassemble. Mais ce n’est pas une raison pour passer la soirée assis à table autour d’un menu gargantuesque. On peut créer des rituels de fête qui entrecoupent le repas : prendre des photos de famille (une sérieuse, une rigolote), raconter chacun un souvenir heureux de l’année… Préparer le repas ensemble est aussi une façon de passer un bon moment. Ou encore l’agrémenter de jeux de société. Et si on est moins lourds, on profitera d’autant mieux de la soirée tous ensemble 🙂

Et pour aller plus loin dans le Zéro Déchet lors de vos achats, consultez notre programme Le Zéro Déchet en 10 étapes, étape La démarche et les courses.

Bon appétit et belles fêtes de fin d’année !

Slow fashion, on s’y met ?

Bon, vous êtes comme moi et vous avez envie d’être bien apprêté.e tout en préservant la planète ? Alors voici quelques éléments sur la Fast Fashion et sur la Slow Fashion, ainsi que 5 étapes faciles pour une démarche vers la Slow Fashion ! 

Qu’est-ce que la  Fast Fashion ? 

Avant de se lancer dans la Slow Fashion, il est important de comprendre ce qu’est la Fast Fashion et ses enjeux ! Pour le dire simplement, la Fast Fashion comprend l’ensemble des marques de mode qui renouvellent régulièrement leurs collections en produisant  leurs vêtements à coût très bas afin de les vendre à bas prix pour inciter à l’achat. Pour ce faire, ces marques sous-traitent avec des prestataires à l’étranger, où les conditions de travail et le salaire de la main-d’œuvre sont moins voir pas réglementés. Mais dans tous les cas, celle-ci est loin du mouvement  ZeroWaste puisque l’objectif de la Fast Fashion est de (1) Produire (et même surproduire !), et ensuite, (2) de créer l’envie/le besoin chez le consommateur, ce qui pousse à la surconsommation. 

Derrière ce concept se cachent des chiffres inquiétants : 

  • Il y a environ 100 milliards de vêtements vendus dans le monde chaque année. 
  • Plus de 60 % des fibres textiles sont aujourd’hui synthétiques, donc sont dérivées de combustibles fossiles, qui en d’autres termes ne se décomposent pas. (Source : FairAct) 
  • L’industrie de la mode produit 80 milliards de vêtements par an, ce qui correspond à plus de 10 pour chaque personne sur terre. Et c’est 400% de plus que ce qu’elle produisait il y a 20 ans. (Source : Le Temps
  • L’industrie est responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, de 20 % de la pollution industrielle de l’eau au niveau mondial. (Source : WWF) 

En plus de l’aspect environnemental, l’industrie de la mode impacte aussi largement les domaines social et sanitaire. On se souvient par exemple de l’effondrement de l’usine Rana Plaza au Bangladesh en 2013, qui avait tué 1 100 personnes et en avait blessé 2 500 autres. Et ce n’est pas un cas isolé, puisqu’entre 2006 et 2012, plus de 500 travailleurs de l’habillement bangladeshi sont morts dans des incendies d’usine. 

Et avec la prise de conscience que font naître ces chiffres, se pose la question : qu’est-ce que je peux faire à mon niveau ? 

Qu’est-ce que la Slow Fashion ? 

La Slow Fashion est un mouvement qui consiste à concevoir, créer et acheter des vêtements de qualité qui durent longtemps. Il encourage une production découlant de la demande, des conditions de travail équitables, des matières éthiques, une empreinte carbone plus faible et (idéalement) le Zéro Déchet. 

Les 5 étapes pratiques 

1. Faire un tri dans son dressing 

Premièrement, trier ce que vous avez déjà peut être beaucoup plus intéressant que ce que vous pensez. Déjà parce que vous trouverez sûrement des pièces que vous avez oubliées et que vous aimeriez bien porter à nouveau. En plus, cela permet d’y voir plus clair et de savoir ce qu’on a déjà, avant peut-être d’aller acheter une pièce similaire. 

Alors, quelles sont les questions que vous pouvez vous poser afin de vous aider à faire le tri ? Ça peut être : 

  1. Est-ce que ce vêtement me va toujours ? 
  1. Est-ce que ce vêtement est confortable ? 
  1. Est-ce que je l’ai porté ces 12 derniers mois ? 
  1. Est-ce que ce vêtement est en bon état ? 
  1. S’il est abîmé (peluches, déchirure, fermeture cassée, etc.), est-ce que je veux faire l’effort de le faire retoucher ou de le retoucher moi-même ? (Trouvez ici la liste des bonnes adresses pour réparer
  1. Pourquoi est-ce que je voudrais garder ce vêtement ? 

Afin de faciliter le tri, une démarche efficace est de sortir tous les vêtements du dressing, et de les organiser en tas – aidez-vous des questions ci-dessus.  Vous pouvez par exemple faire  

  • Un premier tas avec “les vêtements que j’adore et que je porte souvent”. Ceux-ci reprennent donc leur place dans votre dressing. 
  • Un deuxième tas avec “les vêtements que je ne porte jamais (taille qui ne va plus, style/couleur qui ne me convient plus ou ne m’avantage pas, …)”.  Vous pouvez alors leur dire “au revoir” sans regret en les vendant, en les donnant ou en les recyclant. 
  • Un troisième tas avec “les vêtements que je porte rarement mais que j’aime bien malgré tout”, et vous pouvez donc leur laisser une dernière chance, jusqu’au prochain tri. Idéalement, vous arrivez à répartir les habits de ce tas entre les deux autres tas. 

Maintenant que le tri est fait, qu’est-ce que vous pouvez faire des vêtements dont vous ne voulez plus ? Il existe une série d’alternatives. Vous pouvez par exemple en trouver ici: https://www.texaid.ch/fr/ ou ici chez Textura (Textura fait partie de Démarche, société coopérative. Une organisation apprenante œuvrant dans le domaine socioprofessionnel, ayant pour projet la formation et l’accompagnement à la réinsertion de professionnels en situation de recherche d’emploi.) Vous pouvez aussi vous renseigner sur les magasins autour de chez vous, puisque de plus en plus, ceux-ci récupèrent des vêtements. 

  1. On peut les mettre dans des containers de récupération, ou les donner à des magasins de seconde main. Selon lesquels, le magasin touchera une petite commission sur le prix total de la vente. En plus, certains gros magasins donnent des bons d’achat en échange de vos vieux vêtements (ceci est possible par exemple avec Vögele, Schild, H&M, ou C&A). Mais souvent, les vêtements sont repris gratuitement, puisque notre avantage découle du fait que le magasin nous facilite la vie en nous débarrassant de ces vêtements qui prennent de la place dans notre garde-robe. 
  1. Il est possible de les vendre sur des applications ou des sites internet. Par exemple, Teorem est une application suisse sur laquelle vous pouvez « vendre les vêtements que vous ne portez plus et trouver les pépites dont vous rêviez tant ». 
  1. Une autre manière de se débarrasser de ces vêtements est d’organiser quelques fois par année des journées entre copines où chacune amène les vêtements qu’elle ne veut plus. Ainsi, il est possible d’échanger parmi tout cela et de faire un « mini vide dressing » avec ses proches. 

Il est important de rappeler que même si on peut être tenté de vouloir se débarrasser de ses vêtements achetés à H&M, Zalando, ou autres, il faut garder en tête que l’objectif n’est pas de jeter les vêtements issus de la Fast Fashion que l’on possède déjà ! 

Si vous avez des vêtements abîmés, à la place de les jeter, vous pouvez les réparer vous-mêmes (ou les faire réparer). Internet est rempli de tutos pratiques et faciles, même pour les couturiers amateurs. Vous pouvez aussi les réutiliser pour en faire autre chose (upcycling), comme des sacs en tissu, des pochettes, ou encore même les utiliser pour des bricolages ou comme furoshiki. (la technique qui consiste à utiliser du tissu réutilisable à la place du papier cadeau. ZeroWaste Switzerland organise régulièrement de tels ateliers) 

S’ils sont trop abîmés, ces vêtements sont des ressources précieuses qui pourront être recyclées. En effet, vous pouvez les poser dans des conteneurs, dans certaines boutiques « relais », antennes d’associations, ou encore dans des déchèteries. 

De plus, il y a parfois simplement des vêtements qui ne nous vont plus, ou que vous n’aimez plus tels qu’ils sont. Alors vous pouvez faire de petites retouches qui peuvent parfois complètement changer le vêtement. Cela est même devenu la mode, voire la marque de fabrique, de certaines influenceuses. Si vous tapez « thrift flip » sur YouTube ou Pinterest, vous trouverez de nombreux exemples qui peuvent vous inspirer. 

La Slow Fashion est un processus. Il faut y aller à son rythme, et faire au mieux selon ses valeurs et ses moyens. Mais la règle d’or à garder en tête est : acheter peu, acheter mieux et utiliser plus souvent ce qu’on a déjà. 

  2. Acheter selon ses besoins, acheter moins !

Avant de passer à l’achat, rappelez-vous du vrai coût qui se cache derrière un vêtement. En effet, nous sommes habitués à ne pas vouloir mettre plus de 10 francs pour un t-shirt, alors que de l’idée du vêtement, au transport, en passant par la teinture, il y a tout un monde !! Mais si on fait le choix conscient de vouloir moins acheter, alors lorsque l’on achète, il est aussi intéressant/pertinent d’être prêt à mettre plus, pour avoir un produit éthique et de meilleure qualité

Si vous êtes curieux, vous pouvez calculer votre empreinte carbone « mode » : https://www.thredup.com/fashionfootprint. Vous l’avez compris, les achats compulsifs sont à éviter. 

Pour avoir une idée du prix réel d’un vêtement : https://www.bonnegueule.fr/dossier-quel-est-le-prix-reel-dun-vetement-et-quels-sont-ses-couts-caches/).  

 3. Mais quand il faut acheter, il faut acheter mieux !

Maintenant, voici quelques recommandations à garder en tête lorsqu’on décide de sortir ses sous : 

a. Soutenir l’économie circulaire 

Si l’on peut, c’est toujours mieux d’acheter local afin de valoriser les commerces et l’artisanat de la région. 

Quelques adresses : 

Mode pour enfants: 

b. Privilégier les magasins de seconde main 

Les magasins de seconde main peuvent être en ligne, comme : l’application suisse “Teorem, l’application française “Vinted”, Vide dressing, ou Etsy Vintage

En ville, il existe de nombreux magasins de seconde main. Vous pouvez notamment aller dans des CSP (Centre Social Protestant), Caritas, Croix-Rouge, Emmaüs, Ateapic (dans le canton de Vaud) et des boutiques spécialisées. 

c. Se renseigner sur les marques qui se disent éthiques 

Si vous décidez d’acheter en ligne, alors il est important de vous renseigner sur la marque. Il existe des annuaires proposés par d’autres gens qui ont effectué leur recherche. Un aspect à garder en tête est que l’éthique d’une marque se remarque par sa transparence, soit sa façon de communiquer sur la provenance des matériaux, la conception des vêtements (les usines), etc. 

Vous pouvez vous aider à l’aide de ce moteur de recherche de marques engagées (choix selon critères (site français)) : 

  

d. Décrypter les labels 

Il existe une série de labels dans le monde et il n’est pas toujours évident de comprendre ce qu’ils impliquent. Voici un très bon article décrivant les garanties de chacun d’entre eux : https://www.iznowgood.com/?s=label

Mais de manière simplifiée, voici quelques labels qui se concentrent sur différents aspects : 

Éthique, impact environnemental & Toxicité 

  • GOTS 
  • Global Recycled Standard 
  • Certification B Corp 

Éthique 

  • Fair Wear Foundation 
  • Max Havelaar 
  • Origine France garantie 
  • Entreprise du Patrimoine vivant 

Éthique animale 

  • Peta 

Impact environnemental et toxicité 

  • Cradle to Cradle 
  • Bluesign 

Impact environnemental 

  • Better Cotton Initiative 
  • EU Ecolabel 

Non-toxicité 

  • OEKO-TEX Standard 100 
  • OEKO-TEX Leather Standard 

e. Regarder la composition du vêtement 

La production des matières premières représente une grande partie de l’empreinte carbone d’un vêtement ; c’est pourquoi il est important de regarder les étiquettes lorsque l’on veut en acheter. Voici une liste des  matières les plus écolos (source : happynewgreen )  

  1. Le lin 
  1. Le chanvre 
  1. Le lyocell (ou tencel) 
  1. Les matières recyclées 
  1. Le modal 
  1. La viscose « LENZING™ ECOVERO™ » 
  1. Le coton bio labellisé GOTS 
  1. Le Pinatex 

Voici quelques marques éthiques qui proposent des matières écolos : Organic Basics, Simplement lingerie, Armed Angels , Kipluzet, Les Récupérables, Le T-shirt propre, Aatise, Gaya Skin, Patagonia

f. Valoriser les basiques et éviter les pièces à usage unique 

Pour éviter de devoir vendre un rein pour une robe que vous ne mettrez qu’une fois pour le mariage d’une tante, vous pouvez louer le vêtement ! En ligne, il existe par exemple la boutique Saint Frusquin pour les grandes occasions, sharealook, Ragfair entre autres. 

Par ailleurs, quand vous faites les magasins, il est plus intéressant de vous focaliser sur des vêtements basiques, qui sont souvent intemporels et qui peuvent être portés toute l’année. Par exemple, on peut penser à la petite robe noire qui peut être mise en été ou en hiver avec des collants. 

g. Quelles questions se poser à l’achat ? 

Et finalement, il peut être  intéressant d’avoir quelques questions en tête lorsqu’on achète un vêtement  

  • Est-ce que je possède des pièces que je pourrais porter avec ? 
  • Aurai-je l’occasion de porter cette pièce ? 
  • L’entretien de cette pièce ne va-t-il pas être trop galère ? 
  • Est-ce que ça me correspond vraiment ? 
  • Est-ce que j’aime cette pièce de tout mon cœur ? 

  Complément : whowhatwear   

 4. Attention à l’entretien des vêtements !

Le cycle de vie d’un vêtement est en réalité plus long que l’on peut imaginer, et il existe des enjeux à chaque étape de celui-ci (mode responsable : prise de conscience). On estime même que la moitié de l’impact écologique d’un vêtement a lieu après l’achat ! 

En effet, la cinquième phase du vêtement, soit son utilisation, est majeure. Par exemple, elle représente plus de 38% de l’impact environnemental d’un t-shirt. C’est pourquoi il faut changer d’habitude concernant l’entretien de ses vêtements : 

  • Faire moins de machines, et plus remplies : Par exemple, vous pouvez essayer de faire une grosse lessive par semaine plutôt que 2 petits cycles, car cela permet d’économiser énormément d’énergie et d’eau. 
  • Faire ses lessives à basse température (30 degrés) ou à froid
  • Faire ses lessives avec des produits écologiques(comme du bicarbonate de soude). 
  • Faire sécher ses habits à l’air libre : en effet, cela permet de réduire considérablement la quantité d’énergie utilisée lors de de vos lessives. 
  • Éviter de repasser : Comme le séchage en machine, voici l’étape qui fait exploser le compteur de l’empreinte carbone de votre lessive. Pour compenser, vous pouvez étendre correctement vos vêtements, ou les suspendre sur un cintre pour les pièces légères : de cette manière, ils sécheront tout seuls et sans trop de plis. 
 5. S’instruire et faire des recherches

Et finalement, l’étape la plus importante est de faire ses propres recherches ! 

Voici quelques suggestions qui peuvent vous aider à mieux comprendre la problématique et vous accompagner lors de ce processus de dé-fast-fashionisation. 

“C’est pour inviter à la réflexion sur notre façon de consommer la mode que FAIR’ACT a été créée. Alors que la transition est en marche dans de nombreux domaines, il est temps qu’elle le soit aussi dans la mode. Il est temps de remettre la vraie valeur des vêtements au cœur de l’attention.” 
C’est une association suisse qui met tout en œuvre pour pousser le consommateur vers la Slow Fashion

Blog tenu par une femme de 29 ans et qui tend à « aider à faire le tri entre les marques éthiques et les autres, et à découvrir tout plein de créateurs beaux et écolos ». 

Blog tenu par une jeune femme qui se décrit comme ayant une « raisonnable addiction pour la mode éthique, les voyages responsables et la beauté naturelle, et la quête d’un mode de vie plus sensé… ». 

« Global Fashion Agenda est à l’origine du principal événement commercial sur la durabilité dans la mode, le Sommet de la mode de Copenhague, qui dirige le mouvement depuis plus d’une décennie. Chaque année, le Sommet de la mode de Copenhague réunit des membres de l’industrie de la mode, des organisations multilatérales, des associations industrielles, des décideurs politiques, parmi beaucoup d’autres, afin de trouver des solutions communes pour accélérer la durabilité sociale et environnementale. » 

Cette organisation est très bien documentée et sourcée, et permet de suivre de près l’actualité concernant la slow et la Fast Fashion

Cette organisation travaille de près avec son public visé afin d’éveiller une prise de conscience, mais aussi auprès des entreprises en les poussant à changer de comportement. 

Leur vision : Une industrie mondiale de la mode qui préserve et restaure l’environnement et valorise les gens avant la croissance et le profit. 

Pour conclure, la Slow Fashion – comme le Zéro Déchet – est un processus, donc vous n’avez pas besoin de vous lancer directement dans le grand bain en voulant tout faire en même temps. Rappelez-vous que chaque geste que vous faites sera déjà plus bénéfique que si vous n’essayiez même pas. Allez-y pas à pas, en adaptant vos décisions au fur et à mesure de votre progression, avec une bonne dose de tolérance envers vous-mêmes. Parfois vous pourrez accélérer, parfois vous aurez besoin de ralentir ou de revenir en arrière de quelques pas.  

Le principal est de s’amuser et de trouver du plaisir dans cette démarche de Slow Fashion

Et pour d’autres pistes dans le Zéro Déchet lors de vos achats vestimentaires, consultez notre programme Le Zéro Déchet en 10 étapes, étape Le Zéro Déchet et les vêtements.

Merci à Anouk de ZeroWaste Carouge 

Comment soutenir l’économie locale ?

Le virus du Corona et maintenant la crise de l’énergie, ont chamboulé toute l’organisation de la société. Les temps sont difficiles pour tout le monde, et plus particulièrement pour les petit.es commerçant.es, artisan.nes locaux et les producteurs/trices régionaux. Ils sont pourtant l’essence même de l’économie locale, sont un tissu économique et un lien social important.

En haut lieu, ils réfléchissent pour améliorer la situation, mais chacun et chacune peut être solidaire de l’économie locale afin qu’elle survive à cette période. Car comme qui dirait « chaque franc dépensé est un vote » et nous sommes donc responsable de notre façon de dépenser notre argent.

Il existe plusieurs options pour agir, comme :

  • aller chercher les producteurs-trices locaux, du marché : proposent-ils un abonnement de corbeille de légumes hebdomadaire, est-il possible de passer commande en ligne ? Quelques clics sur la toile vous renseigneront bien vite et vous pourrez certainement trouver une solution agréable et pratique. Ont-ils passé un partenariat avec un magasin du quartier ? En regroupant des commandes, nous allons éviter d’aller chacun notre tour en périphérie de la ville. Et ainsi éviter des trajets.
  • En achetant à la ferme directement quand c’est possible. Les légumes ont meilleur goût car cueillis à maturité, pas de  transport, plus de choix dans la variété et qui sait, peut-être allez-vous découvrir de nouvelles saveurs ? Certaines variétés de produits supportent mal le transport et ne pourraient pas voyager. Les producteurs locaux n’ont pas ce souci, ils sont donc plus enclins à tester de nouvelles plantations. Et certains d’entre eux accompagnent même leurs paniers de recettes pour vous permettre de diversifier ou faire connaissance avec des légumes d’antan !
  • En se demandant s’il existe une solution locale à un produit que vous achetez habituellement dans une grande surface. Certaines fois, c’est juste une question d’habitude qui nous fait choisir un produit plutôt qu’un autre. N’y a-t’il pas une alternative locale ? Par exemple, avez-vous déjà entendu parlé du guacamole de brocoli. Magnifique exemple d’adaptation au « plus local ». Non seulement cette recette nous permet d’utiliser une partie du légume que nous avons tendance à mettre de côté mais en plus, le brocoli, nous pouvons l’avoir dans notre jardin. Nous vous avons mis notre meilleure recette sur notre blog et promis, elle a été testée et approuvée cet été par nos équipes !
  • En achetant en ligne aux magasins qui le proposent : savonnerie régionale, shop en ligne de couches et culottes menstruelles lavables, libraire de quartier par exemple. En consultant notre page « nos membres » vous aurez un aperçu des shop partageant notre vision du Zéro Déchet.
  • En achetant auprès des petites structures, comme les épiceries de quartier, les boulangeries, les magasins en vrac, les indépendant.es

En commandant à l’emporter à votre restaurant de quartier. Et là, n’oubliez pas d’amener votre contenant. Depuis plus d’un an, ZeroWaste Switzerland développe le réseau « Adoptons le Zéro Déchet » et prend contact avec tous les commerces concernés afin que ceux-ci apposent sur leur porte le sticker « ici on accepte votre contenant »

Ainsi, leur identification est facilitée par les clients soucieux d’utiliser le moins possible les emballages à usage unique. Sur notre page « Adoptons le Zéro Déchet ! » vous trouverez toutes les informations qui pourront vous être utiles, en tant que consommateurs ou même en tant de commerçant !

  • En utilisant l’une des applications développées pour soutenir les producteurs/trices et commerçant.es du coin

Parlez de toutes ces initiatives autour de vous afin d’inspirer votre entourage : passez le mot et ne craignez pas de contaminer vos amis !

Voici quelques applications pour vous aider

Plus d’adresses sur notre page « carte des adresses Zéro Déchet » qui est une carte participative : si vous connaissez une bonne adresse qui ne se trouve pas encore sur notre carte, merci de l’ajouter !!

Et pour aller plus loin dans le Zéro Déchet lors de vos achats, consultez notre programme Le Zéro Déchet en 10 étapes, étape La démarche et les courses.

Démystifier les alternatives aux plastiques

La démarche zéro déchet permet d’éviter bon nombre d’emballages, mais il arrive parfois que nous devions choisir un produit emballé. Comment s’y retrouver ?

Le verre est-il mieux que le plastique ? Les sacs en papier du magasin vrac sont-ils écologiques ? Ma boisson a été servie avec une paille en carton… c’est bien ou pas ?

Pour vous aider à démêler tout cela, nous allons vous donner quelques pistes pour faire les bons choix !!

1.1       C’est quoi le problème avec le plastique?

Cette photo, prise sur le site d’une grande marque Suisse orange bien connue, illustre bien à quelle point les plastiques sont présents partout, et de façon parfois injustifiée. Mais pourquoi est-ce un problème ?

marchandises sous plastique, étales grandes surfaces
photo : www.migros.ch

Dans le monde, 78 millions de tonnes de plastiques sont fabriquées chaque année (chiffres 2017) dont 98% à partir de matières vierges. Le recyclage ne représente que 2% de la masse de plastique fabriquée. Près de 32% du plastique se retrouve dans l’environnement sous forme de fuite (rejets faute de moyen de traitement local, accidents, méconnaissance, incivilités)

La Suisse, malgré son haut niveau de collecte (53% des déchets sont recyclés en Suisse – 2019 – source : https://www.swissrecycling.ch/fr), n’est pas épargnée.

Preuve en est le développement ces dernières années d’évènements de ramassage de déchets dans la nature, tels que le world clean up day, Océan clean-up de l’association de Slat, Net’Léman en Suisse Romande…

1.1.1      Les impacts

1.1.1.1     Impact sur la biodiversité : pollutions maritimes, sols et airs

13 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année (source ONU) et plusieurs centaines de kg par seconde. Les conséquences : près de 100 000 animaux marins sont tués chaque année par ingestion de plastique. Pour d’autres, des mutations sont observées, ainsi que des changements de comportements, ou de la bio accumulation (dans le plancton notamment).

Ces constats sont préoccupants car la pollution généralisée, celle des océans mais aussi des sols agricoles, des rivières, jusqu’aux sommets des montagnes impossibles à “nettoyer”. Le plastique déjà présent dans notre environnement y restera pour des centaines d’années. L’enjeu est d’arrêter au plus vite l’accumulation. Une étude publiée récemment par Oceaneye, met en évidence la présence de particules de plastique dans le Léman dans des proportions similaires à celles des océans. 50 tonnes de plastique finiraient dans le lac chaque année.  L’étude estime que plus de 600 tonnes de plastique dorment dans le lac Léman. Seuls 10% de la matière qui vient souiller le lac ressort par le Rhône. Savoir ce que le reste devient est difficile.

1.1.1.2 Impact sur le climat

Nous n’allons rien vous apprendre, le plastique est issu de matière fossile : le pétrole qui a mis des milliers d’années à se créer. Selon l’IAE, 2030 plus de 30% du pétrole aura comme débouché l’industrie de la pétrochimie plutôt que le carburant, et 50% en 2050 (pétrochimie = plastique et pesticides notamment)

1.1.1.3    Impact sur la Santé

Pour avoir les propriétés nécessaires à leur utilisation, les plastiques ne sont jamais purs. Des additifs sont ajoutés alors même qu’ils ont été reconnus comme perturbateurs endocriniens (phtalates ou retardateurs de flammes). Certaines de ces substances peuvent migrer dans les aliments : notamment avec la chaleur, des aliments gras ou la réutilisation d’un emballage à usage unique. Il n’y a aujourd’hui pas d’obligation légale de renseigner la liste complète des additifs, qui constituent en moyenne 7 % de la masse des plastiques.

Du plastique a ainsi été retrouvé dans le sang des êtres humains (bébés compris), du phtalates chez 99,6% des femmes enceintes, des retardateurs de flamme chez 100% et du BPA chez 70%.  Les bébés d’aujourd’hui naissent déjà pré-pollués !

1.2       Quelles sont les alternatives ? et comment choisir les bonnes ?

Revenons à nos courses et aux alternatives au vrac…

1.2.1        Le sac papier

De plus en plus fréquemment proposé dans des commerces qui veulent offrir une alternative plus écologique au plastique, les sacs en kraft fleurissent sur les étals. Sont-ils si écologiques que cela ?

comparaison sac en papier et sac en plastique

Même si le papier est biodégradable, il dérape sur sa consommation d’eau et le risque d’eutrophisation des milieux naturels.  Le meilleur sac est celui qu’on réutilise ! Pensez à avoir un petit sac léger pour les achats imprévus. Faites vos courses avec des sacs en tissus, une cagette, un panier ! Cela reste de loin les meilleures options.

1.2.2 Les canettes et boites de conserves

Deux types de métaux principalement utilisés pour les emballages métalliques : l’aluminium (canette, petites boites de conserves) et le fer blanc (mélange d’acier et d’étain)

1.2.2.1     Aluminium

Il est issu de l’extraction de la bauxite, qui provient principalement d‛Australie, de Chine, du Brésil et d’Inde. Pour être transformée en aluminium métallique, la bauxite doit être débarrassée des autres minéraux (fer, étain, silicium), puis déshydratée. Elle est d‛abord concassée et attaquée à la soude pour en extraire l‛oxyde d‛aluminium. La solution obtenue est refroidie, provoquant la précipitation d‛oxyde d‛aluminium hydraté qui est alors chauffé pour obtenir l‛alumine anhydre, une poudre blanche. Celle-ci, mélangée à de la cryolithe3, est mise dans un bain à 1000° C dans lequel on fait passer un courant électrique de haute intensité (électrolyse4) ce qui permet de séparer l‛oxygène de l‛aluminium.  Il faut en moyenne 5,25 tonnes de bauxite et 200 kg de soude pour obtenir moins d’ 1 tonne d’aluminium.

Les Impacts de ce processus sont nombreux :  

– lors de l’extraction, atteinte à la biodiversité (déforestation), pollution des rivières et des sols. Puis lors de la fabrication, production de déchets issus du processus : les fameuses “boues rouges” (pour en savoir plus)

– Emission de Co2 : les très hautes températures nécessaires à la fabrication, les différentes montées et descentes en température consomment énormément d’énergie. Ainsi, l’énergie nécessaire à la production d’aluminium (primaire et recyclage) représenterait 1% de la production mondiale. Dans le cas d’une canette de boisson, cela représente 10 fois plus que la production du contenu.

Le processus de production de la matière première étant très énergivore et polluant, le recyclage est un réel bénéfice par rapport à l’utilisation de matière vierges.  Le recyclage d’aluminium permet de diminuer de 95 % les émissions de CO2 par rapport à la fabrication d’aluminium à partir de bauxite.

L’ordonnance sur les emballages pour boissons (OEB) prescrit un taux de valorisation d’au moins 75 %. Si ce taux n’est pas atteint, la Confédération peut instaurer le prélèvement d’une consigne. Le taux de recyclage des canettes alu en suisse en 2019 est de 94%.

1.2.2.2    Fer Blanc

C’est un mélange d’acier (lui-même un alliage de fer et carbone) et d’étain.

La fabrication émet des pollutions liées aux activités d’extraction, à l’énergie nécessaire à l’extraction et au transport. Le fer étant très présent dans la couche terrestre, c’est cependant un des métaux qui demande le moins d’énergie à produire.

La production à partir de matériaux recyclés réduit la consommation d’énergie de plus de 60 %, et la pollution de l’air de 30 %. Le taux de recyclage des emballages en fer-blanc en suisse est de 86%. Pour permettre leur recyclage, l’acier et l’étain sont séparés et recyclés séparément. L’étain peut être réutilisé comme étain (soudure, etc), l’acier une fois fondu peut être utilisé pour des câbles, tuyaux, tôles et “en partie” dans de nouveaux emballages.  

Bilan : Vous l’aurez compris, un emballage métallique a un impact sur le climat. Le choisir recyclé et veiller à bien le trier restent des gestes essentiels. Réduire leur utilisation est la meilleure option.

1.2.3          Le verre

Chouchou des écolos « no plastic », le verre a la cote !

D’un point de vue santé, c’est la meilleure matière :  c’est la plus « inerte », cela signifie que les migrations de l’emballage vers le produit sont quasi inexistantes. Recyclable, solide, transparent, sain, facilement lavable, le verre semble idéal.

C’est oublier que les matières premières du verre ne sont pas illimitées et son extraction et son recyclage sont très énergivores. Il faut chauffer à plus de 1000°C à chaque cycle de recyclage (1600°C à la fabrication).

Le verre reste un des recyclages le plus performant, toutefois, chaque cycle perd environ 10% de matière. Il faut donc réinjecter de la matière pour avoir la même quantité de verre. Il y a peu de verrerie en Europe, le verre à recycler et le verre neuf voyagent beaucoup !

explication du chemin du verre de la production à la réutilisation

Bilan : L’utilisation du verre comme « verre perdu » est une aberration. Le verre doit être réutilisé au maximum avant d’être recyclé. Le développement de la consigne, la plus locale possible est la meilleure solution. Il existe déjà des produits laitiers, des bières ou des jus en verre consignés. Trouvez les bonnes adresses sur notre carte

1.3      Les fausses solutions « écologiques » à fuir absolument

D’autres emballages coexistent dans les rayonnages des magasins, certains se targuant d’être écologiques… décryptages de ces emballages “pas vraiment” écologiques.

1.3.1      Les briques  « Tetra Pack »

Constituées d’un assemblage de plusieurs couches (75% de carton, 20% de polyéthylène et 5% d’aluminium), les briques sont présentées comme une alternative assez écologique et recyclable.

Le processus de recyclage consiste à tremper les briques dans de l’eau, extraire les 75% de pulpe de papier. Le reste, composé de plastique et d’aluminium, est incinéré. Le carton ne peut pas être réutilisé pour fabriquer des briques. Il servira à faire du carton ondulé.
Peu de point de collecte en Suisse, et une seule usine de traitement. Il s’agit de l’usine Model AG, située à Weinfelden, qui a la capacité de valoriser les 20 000 tonnes de briques consommées chaque année en Suisse, et même beaucoup plus. Toutefois elle tourne à vide faute de collecte.

Bilan : un recyclage loin du modèle de l’économie circulaire et qui nécessiterait des investissements importants des collectivités… Est-ce vraiment une solution à soutenir ?

1.3.2   Les “Bioplastiques”

Issus de matières premières renouvelables (maïs), ou de bio déchets (canne à sucre par ex) les bio plastiques se sont généralisés ces dernières années sous forme de gobelets, barquettes pour les fruits et légumes, emballages à jeter pour la vente à emporter…

Quel est le bilan de ces bioplastiques ?

Utiliser des terres agricoles pour reproduire et maintenir une économie du jetable est aberrant.  Cela encourage les monocultures intensives, nuit à la biodiversité et est source de pollutions. Confondu avec du vrai plastique, ils peuvent être mal triés et dégrader le recyclage du plastique.

Bilan : C’est une fausse bonne solution à éviter

1.3.3     Les sacs oxo-biodégradables

Composés de plastique traditionnel (à base de pétrole) auquel a été ajouté un additif, le sac, sous l’action de la lumière, de l’oxygène et de la chaleur, se réduit en milliers de particules de plastiques. Il faudra des centaines, voire des milliers d’années avant qu’il ne se décompose réellement. Le risque de dispersion dans l’environnement est majeur.

Pourquoi les fabricants les présentent-ils comme étant bons pour l’environnement alors ?

Parce qu’ils se fragmentent rapidement (y compris lorsqu’ils sont abandonnés dans la nature). Même si on ne le voit plus, le plastique est toujours là, sous forme de microparticules, et se retrouve alors disséminé dans l’environnement. Il peut ainsi être absorbé par certains animaux et aboutir dans la chaîne alimentaire.

Recyclables ou compostables ?

Ni l’un ni l’autre ! Les sacs oxobiodégradables sont constitués de plastique, donc dérivés des produits pétroliers. Alors malgré ce que plusieurs fabricants prétendent, ils ne se compostent pas. Les véritables sacs compostables sont constitués de matières végétales (cellulose et autres végéplastiques).

Attention à ne pas les confondre !

Bilan : Plusieurs pays Européens déjà ont interdit ce type de sacs… En Suisse, ils sont toujours autorisés, toutefois de nombreux commerçants y ont déjà renoncés face aux remontées de leurs clients ! A fuir !!

1.3.4      Le Bambou

Plante à faible impact écologique en soi, son succès provoque des effets néfastes sur l’environnement : déforestation, monoculture intensive et usage de pesticides pour répondre à la demande mondiale.  L’impact CO2 du bambou est plus élevé que le plastique (Il faut réutiliser une paille en bambou 27 fois pour un impact favorable par rapport à la paille plastique

La vaisselle jetable à base de bambou est recouverte d’une couche imperméabilisante à base de plastique. Il arrive que certains produits d’importation contiennent également de la mélamine, toxique pour la santé particulièrement si l’aliment mis dans le contenant est chaud.

Bilan : la vaisselle en bambou (ou autres fibres végétales), même compostable, reste du jetable qui est la majeure partie du temps incinérée faute de tri.

Les seules solutions acceptables sont des contenants réutilisables. Des solutions de consignes existent chez de nombreux restaurateurs Recircle ou leurs propres solutions de bocaux. Vous pouvez aussi apporter vos boites et tasses pour vos plats à l’emporter !

Pour finir, il n’y a pas de matériaux « miracle » qui n’aurait pas d’impact. En être conscient est une première étape essentielle pour faire les bons choix.

Les principes du Zéro Déchet s’appliquent aussi aux emballages :

Refuser (les sacs oxo compostables, les bioplastiques, le bambou jetable), Réduire (le métal), Réutiliser (le verre), Recycler (tous les matériaux) et Composter.

Références

Source : Louise Allavoine

1. Etude d’évaluation des impacts environnementaux des sacs distribués en boutique, réalisée par Ecobilan, en mars 2008, pour Sacs Papiers de France et Procelpac, groupement français des fabricants de matériaux d’emballage à base de cellulose. Les résultats sont donnés pour un sac plastique courant de 25 litres et un sac papier courant de 36 litres.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boue_rouge)

https://ferrorecycling.ch/fr/recyclage/le-circuit/

https://www.letemps.ch/economie/suisse-rechigne-recycler-berlingots

https://www.swissrecycling.ch/fr/substances-valorisables-savoir/substances-valorisables/briques-a-boisson

https://www.frc.ch/plastique-le-greenwashing-nuisible-de-loxo/

https://www.tdg.ch/economie/tromperie-sachet-plastique-oxodegradable/story/10937872

/ hhttps://www.60millions-mag.com/2020/01/27/prudence-avec-la-vaisselle-en-bambou-17130

ttps://www.20min.ch/fr/story/600-tonnes-de-plastique-dorment-dans-le-lac-leman-887533430906

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/10/10/pour-l-arabie-saoudite-le-plastique-c-est-fantastique_5367033_3234.html?xtmc=plastique&xtcr=41

https://www.lemonde.fr/le-rechauffement-climatique/article/2009/12/03/le-match-du-jour-sac-plastique-ou-sac-papier-par-terra-eco_1275819_1270066.html