Adopter une démarche Zero Waste passe par tout un panel de différentes actions à mettre en place, mais qu’en est-il de nos animaux de compagnie ?
Avec 0,4 tonnes de EqCO2 par an en moyenne, les animaux de compagnie ont un impact non négligeable sur notre empreinte carbone.
Pour avoir un repère : les projections estiment qu’en 2040, avec environ 10 milliards d’être humain sur la terre), il sera impératif de ne pas dépasser 1T d’eq CO2 par personne … )
Quand on parle d’animaux domestique, nous pensons en premier lieu aux chiens et aux chats, car c’est la majeure partie de animaux domestiques, mais c’est aussi eux qui ont le plus d’impact environnemental.
Un chien provoque en moyenne une émission de 2,5T eq CO2 (nourriture, emballage, déjections et déchets, énergie) ! le chat quant à lui est à l’origine d’1T d’eq CO2…
Pour les chiens, l’impact principal est la ration de viande qu’ils absorbent chaque jour (soit en moyenne 0,9KG de viande). Plus le chien est grand et volumineux, plus il mange et son impact sera important. Autre impact, le chien fait ses besoins dehors, et chaque propriétaire est tenu d’emballer les déjections dans du plastique qui devra être incinéré…d’où une quantité de déchet organique et humide qui est incinéré à grand renfort d’énergie (pour les ramasser, les transporter, les bruler…)
Pour les chats, l’émission la plus importante est liées à ses déjections. Les chats d’appartement font leur besoin à l’intérieurs dans une litière qui représente un déchet important. Un chat qui vit dans un milieu où il peut sortir et faire ses besoins dehors aura un impact bien moindre.
Nous pourrions penser que le cheval s’en sort mieux avec son régime 100% végétarien. Toutefois, sa taille (> 500 KG en moyenne) fait qu’il consomme des quantités importantes de céréales et sa digestion émet du méthane, le positionnant à l’équivalent du chien à 2,5T d’eq CO2.
Enfin, les autres animaux type cochon d’Inde, canarie ou poissons exotiques s’en sortent mieux (selon la taille de l’aquarium chauffé) avec 0,1T eq CO2/an en moyenne.
Je ne pouvais pas terminer cette liste sans évoquer les poules !! Avec un impact également très faible, elles contribuent à réduire les déchets de cuisine et produisent des œufs archi locaux et frais !! c’est l’animal le plus écologique !
En Suisse, 50% des foyers possèdent 1 ou plusieurs animaux de compagnie. Et ce chiffre augmente. A l’heure ou la taille des foyers diminue et ou notre société est très individualiste, on peut se demander les vraies motivations à avoir un animal chez soi.
Avant de choisir un animal de compagnie, il est essentiel de vous interroger sur le bénéfice sur votre qualité de vie, votre réelle motivation et le besoin d’avoir un animal. Car il est indéniable que la présence d’animaux peut avoir un effet thérapeutique pour certaines personnes et qu’ils peuvent être très bénéfiques.
Si vous décidez finalement de choisir un compagnon, alors voici quelques astuces pour en limiter l’impact :
Pour commencer, et afin d’en réduire l’impact par habitant, tout en profitant du bénéfice, pourquoi ne pas envisager de le partager entre plusieurs personnes (familles, voisins). Et ce sera plus facile de le faire garder pour les vacances !?
Ensuite, vous l’aurez compris, la taille de votre animal va avoir de l’importance sur sa consommation de nourriture et production de déjections. Donc plus il sera petit, moins il sera polluant.
- Adopter plutôt qu’acheter : un geste qui compte
En 2017, 19’000 animaux ont été accueillis dans les refuges du pays, dont plus de 10’000 chats.
Adopter un animal plutôt qu’en acheter un est un geste qui compte puisqu’il s’agit de donner une seconde chance à un animal qui ne demande qu’à avoir un nouveau foyer. De plus, les refuges s’occupent de vermifuger, vacciner et pucer l’animal, et une visite annuelle du vétérinaire est faite afin de garder une trace de son état de santé.
Renseignez-vous sur les refuges d’animaux de votre canton.
2. Alimentation
Un moyen de réduire ses déchets est de faire soi-même la nourriture de votre animal, comme le propose par exemple Canine Journal, qui partage plusieurs recettes de cuisine pour chien. En effet, la nourriture des animaux de compagnie se compose principalement de 3 ingrédients : des protéines, des légumes crus ou cuits et des céréales (comme par exemple du riz). Afin de compléter l’apport nutritionnel en vitamines et en minéraux, vous pouvez également ajouter de l’huile de colza, de la levure de bière ou encore de la spiruline.
Vous pouvez également demander à votre boucher local s’il est possible de récupérer la viande non vendue pour votre chien ou votre chat. De nombreuses recettes pour chiens et chats sont disponibles sur internet. Demandez toujours conseil à votre vétérinaire selon les besoins spécifiques de votre animal.
Si vous préférez une méthode conventionnelle, renseignez-vous sur l’existence d’un magasin près de chez vous qui vendrait des croquettes en vrac. En Suisse, l’entreprise Crokeo (anciennement Hungry Pets) propose un service de livraison de croquettes 100% écologique, puisqu’elle livre mensuellement la dose de croquettes exacte dont votre animal a besoin dans des contenants en verre repris et nettoyés avant d’être réutilisés.
Enfin, si vous avez une possibilité pour le stockage (cave par exemple), pensez également à privilégier l’achat de gros volumes afin d’éviter de devoir faire plusieurs transports/déplacements polluants et de générer un surplus d’emballages en plastique. Pour cela aussi, il existe un certain nombre de magasins en ligne qui livrent en Suisse, tels que Zooplus ou iPet.
3. Litière végétale & cercles pour WC
a. Litière végétales
Le choix du type de litière est certainement très important afin de concilier au mieux le bien-être de votre animal avec l’écologie et le recyclage. En effet, un chat utilise annuellement près de 35 kg de litière.
A titre d’exemple, avec près de 100’000 chats genevois, ceux-ci génèrent près de 3.500 tonnes de déchets de litière par an. Ainsi, pour le canton de Genève, 10% des résidus de la combustion produits par l’usine d’incinération des Cheneviers sont composés de litière pour chats.
Dans les magasins, bon nombre de marques aux caractéristiques très variées sont proposées, à tel point qu’il est parfois compliqué de s’y retrouver et de fixer son choix sur un seul produit. Voici donc quelques éléments de base pour vous aiguiller.
Généralement, les litières sont composées soit de matière minérale, soit de matière végétale. Sans surprise, la litière minérale consomme plus de ressources non renouvelables puisqu’elle est faite d’argile ou de silice extraites de carrières. De plus, pour un rendu esthétique, celle-ci est souvent traitée chimiquement afin d’être blanchie, anti-odorante et même parfumée.
La litière la plus écologique est indéniablement la litière végétale, dont voici les nombreux avantages :
Caractéristiques | Explications |
100% naturelle | Issue de copeaux de bois certifié FSC. |
Incinérable | La litière végétale peut être entièrement incinérée afin de produire de l’énergie |
Non polluante | Elle est dépourvue de tout type d’additif, qu’il s’agisse d’insecticide ou de fongicide. |
Légère | Il est plus facile de transporter de gros volumes et de la manipuler. |
Anti-bactérienne & hygiénique | Le bois contribue à limiter la prolifération des bactéries par ailleurs responsables des effluves indésirables. |
Très absorbante | Absorbe au moins 1.5 fois son poids en liquide. |
Anti-odeurs | L’absorption optimale des liquides fait qu’elle retient bien les odeurs. |
Plus confortable | Les copeaux de bois sont plus doux pour les coussinets de vos animaux que les grains des litières minérales. |
Moins poussiéreuse | La litière minérale a tendance à dégager beaucoup de poussière et est donc à proscrire pour les chats et les humains sensibles et/ou souffrant de problèmes respiratoires. |
Format des copeaux variable | La forme des copeaux peut varier selon les produits, ce qui permet de choisir celle qui convient le mieux. |
Prix plus avantageux | Le prix des litières végétales est souvent plus avantageux que celui des minérales et peut être jusqu’à 3x plus rentable. |
La litière végétale est bien acceptée par les chats. N’oubliez pas que les animaux ont toujours besoin d’un certain temps d’adaptation face au changement, donc si vous constatez que votre animal est un peu réticent au début, encouragez-le et donnez-lui un peu de temps. Afin d’adoucir la transition, mélangez graduellement l’ancien type de litière avec le nouveau ; par exemple, commencez avec un mélange constitué de 75% de l’ancienne litière et de 25% de la nouvelle, ensuite de 50% chacune, jusqu’à arriver à 100% de litière végétale. Cela pourra être bénéfique pour tout le monde à long terme !
b. Cercles pour WC
Une autre solution intéressante est le système de cercles pour WC développé par Little Kwitter. Celui-ci est très simple : il s’agit d’un ensemble de 3 cercles à poser sur le siège des toilettes. L’idée est d’enlever progressivement chaque cercle jusqu’à atteindre le point où l’animal s’habitue à faire ses besoins directement dans la cuvette ! L’histoire ne dit pas si le chat arrive même à activer la chasse d’eau, mais cette solution présente l’avantage d’être complètement exempte de déchets ! Cependant, il paraît instinctivement plus facile d’entraîner un chaton à cette solution plutôt qu’un chat déjà habitué à la caisse. Vous pouvez aussi essayer de bricoler ces cercles pour WC par vous-mêmes, ou tenter d’habituer votre animal à utiliser directement la cuvette, mais nous ne nous portons pas garants de la réussite… : )
4. Leur sommeil
Nos animaux consacrent beaucoup de temps à dormir et il est naturel de vouloir leur offrir le meilleur confort possible. Ainsi, il est normal de vouloir leur créer un espace de repos douillet dans lequel ils se sentent bien et en confiance.
Il peut être ludique de créer une niche ou un panier soi-même avec des matériaux recyclés ! Avant tout achat, pensez à faire un tour dans votre cave/garage (ou celui du voisin, des grands-parents…) afin de dénicher un panier ou une ancienne caisse. De même, pour la fabrication du coussin, prenez un drap ou un vêtement que vous n’utilisez plus. Celui-ci aura déjà votre odeur et votre animal sera très heureux de s’endormir avec le sentiment de vous avoir à ses côtés ! Pour le garnissage, prenez de la ouate bio ou un coussin de garnissage inutilisé.
5. Activités & jeux
Les jouets peuvent aussi parfois poser des problèmes ; s’ils ne se cassent pas, ils se perdent, et c’est pourquoi il est mieux d’utiliser des objets qui ont plus de chances de durer, comme des bâtons ou des cordes.
Les magasins de seconde main vendent souvent des jouets pour enfants et pour animaux, ce qui représente une solution économique et écologique.
Il est également très facile de fabriquer des jouets soi-même avec d’anciens habits, des draps ou même des anciens bouchons de vin en liège et un peu de laine ! Il suffit d’entailler les deux extrémités du bouchon avec un couteau et d’y enrouler la laine sur toute la surface pour la rendre plus bombée. Vous pouvez ensuite y attacher un bout de corde assez long afin de faire jouer votre chat !
Il est aussi facile de faire des pompons en laine ou de récupérer des anciennes peluches de petite taille.
6. Accessoires et soins
Les colliers, laisses, brosses et gamelles sont des accessoires indispensables pour votre animal. Ne céder au marketing du rayon avec des objets utiles, mais beaucoup sont superflus.
Limiter vos achats à l’essentiel. Essayer de trouver d’occasion, faite de la récup ou choisissez des matériaux durables.
Pour la toilette, il est parfaitement suffisant de laver son animal avec uniquement de l’eau. En effet, les chats et les chiens ont des systèmes autonettoyants et les laver au savon peut leur être nuisible.
En conclusion, les animaux de compagnie peuvent être un bénéfice mais avec eux aussi, nous pouvons changer notre comportement afin d’impacter le moins possible sur notre impact carbone
Références :
Pourquoi les cochons d’inde vont-ils sauver la planète – Christophe DREXEL – Edition Marabout