ZeroWaste Switzerland

Non-profit association inspiring everyone in Switzerland to reduce waste.

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Zéro Déchet avec bébé, c’est plus facile qu’on le pense!

Bienvenue dans l’aventure du zéro déchet avec bébé ! Que vous soyez en pleine grossesse ou déjà parent, découvrez comment chaque petit geste peut faire une grande différence. Des vêtements aux couches, en passant par les soins, plongez dans nos astuces et conseils pour un quotidien plus sain. Apprenez comment adapter votre routine et offrir à votre enfant un avenir plus durable ! 

La grossesse

Pendant la grossesse, il est essentiel de privilégier une alimentation locale, bio et de saison. Aller au marché ou directement chez des producteurs locaux permet non seulement de limiter les déchets d’emballage, mais aussi de garantir la qualité des produits que vous consommez, directement liés à la santé de votre bébé. Si vous ne pouvez pas vous rendre au marché, soyez attentive à l’origine des aliments et optez pour des produits peu transformés et sans additifs. 

Prenez soin de votre peau en l’hydratant régulièrement pour prévenir les vergetures, qui touchent environ une femme sur deux. Utilisez des huiles naturelles achetées en vrac, comme l’huile d’amande douce ou de coco, pour masser doucement votre ventre, ce qui favorisera l’élasticité de la peau. Les huiles en vrac, disponibles en quantité personnalisée, permettent de réduire les déchets tout en restant économiques et respectueuses de l’environnement. 

Côté vêtements, avant d’investir dans une garde-robe de grossesse, pensez à la location ou à la récupération d’habits auprès d’amies ou de la famille. La location de vêtements de maternité est un excellent moyen de réduire son impact écologique, tout en évitant l’achat de vêtements neufs qui ne seront portés que quelques mois. Quant à vos vêtements habituels, gardez-les, vous avez de grandes chances de retrouver votre taille initiale d’ici quelques mois ! 

Pour un accouchement respectueux de vos souhaits, explorez les alternatives comme les maisons de naissance, qui offrent un cadre plus naturel et personnalisé. Si ce n’est pas votre choix, vous pouvez tout de même opter pour l’accompagnement d’une sage-femme ou d’une doula, qui vous apportera un soutien tout au long de cette période clé. 

Bébé est là 

Après la naissance, l’allaitement maternel est encouragé par l’OMS pour ses nombreux bienfaits, tant pour la santé de votre bébé que pour sa simplicité et son aspect écologique. Le lait maternel s’adapte aux besoins de votre enfant, ne nécessite aucun emballage, et sera toujours à la bonne température. Les compresses d’allaitement lavables sont un accessoire indispensable pour éviter les fuites et protéger vos vêtements. Elles sont réutilisables, ce qui réduit notablement les déchets générés par les versions jetables. 

Si vous rencontrez des douleurs liées aux crevasses, les coquilles d’allaitement en argent ou en coquillage peuvent aider à la cicatrisation en créant un environnement antiseptique grâce au lait maternel. Bien que ces solutions ne soient pas locales, elles sont durables et peuvent être utilisées pendant de nombreuses années ou prêtées par la suite. 

Pour celles qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas allaiter, les biberons en verre sont une alternative écologique et saine, car le verre est non toxique, réutilisable et facile à stériliser. Pour les tétines, optez pour du caoutchouc naturel, une option plus sûre que les alternatives plastiques. 

Hygiène intime post-accouchement  

Après l’accouchement, pour faire face aux lochies (saignements post-partum), des solutions lavables comme les serviettes hygiéniques ou les culottes menstruelles sont recommandées. Si vous préférez une option jetable temporaire, pensez à choisir des protections exemptes de produits chimiques. 

Les vêtements pour bébé  

Pour habiller votre bébé, pensez aux vêtements de seconde main. Les bébés grandissent très vite, surtout dans les premiers mois, ce qui rend la réutilisation de vêtements écologique et économique. Vous pouvez également trouver des systèmes de location de vêtements pour bébés, un concept ingénieux et respectueux de l’environnement. Si vous devez acheter du neuf, choisissez des marques locales utilisant des matériaux bio et naturels, comme le coton biologique ou le lin. 

Les couches  

L’utilisation de couches lavables est un choix incontournable dans la démarche zéro déchet (plus de détails dans notre article sur le sujet). Bien que cela entraîne une augmentation des lessives, cela reste bien moins impactant que l’utilisation de couches jetables, qui contiennent souvent des produits chimiques et créent une quantité importante de déchets. Différents types de couches lavables existent, comme les “tout-en-1” (TE1) ou les “tout-en-2” (TE2), chacune ayant ses avantages. Pour faciliter leur usage, il existe des voiles de protection permettant de prélever la partie solide du contenu de la couche, et ainsi la rincer plus aisément. N’oubliez pas non plus d’utiliser des lingettes lavables pour nettoyer le petit postérieur. 

Si vous ne pouvez pas utiliser de couches lavables, choisissez des marques écologiques telles que Naty, Swilet ou Pingo, qui utilisent des matériaux plus respectueux de l’environnement, sans produits toxiques. 

Soins pour bébé  

Les produits de soin pour bébé peuvent se limiter à l’essentiel : un savon naturel comme le savon de Marseille, un liniment oléo-calcaire fait maison pour les irritations, et une crème solaire à filtre minéral. Les filtres chimiques des crèmes solaires sont à éviter, car ils pénètrent la peau et sont moins sûrs pour bébé. 

Alimentation  

Pour les premiers repas, préférez des aliments locaux, bio et de saison, cuits à la vapeur pour préserver leurs nutriments. Utilisez des contenants réutilisables pour stocker et transporter les purées maison. Si vous investissez dans des ustensiles de cuisine, privilégiez l’inox, un matériau durable et sûr. 

Fournitures

En matière de matériel de puériculture, tout peut être trouvé d’occasion : poussettes, lits, jouets, etc. L’achat de seconde main est une excellente manière de réduire les déchets, tout en économisant de l’argent. 

Avec quelques petits changements dans vos habitudes, vous pouvez accueillir bébé tout en respectant la planète et en réduisant les déchets, sans sacrifier le confort et le bien-être de votre famille.

Le grand retour des bouteilles réutilisables 

Dans un monde où les matières premières deviennent toujours plus précieuses et où la réduction des émissions de CO2 devrait être un impératif, l’emballage joue un rôle crucial, comme le savent déjà les adeptes de l’approche Zéro Déchet. Et la bouteille, objet domestique par excellence, en fait justement partie !  

Comme nous le faisons tous régulièrement, nous déposons notre verre usagé dans les points de collecte et les déchèteries. Cette pratique est si développée qu’on pourrait la qualifier de « sport national » : avec un taux de collecte atteignant les 97%, peu de pays peuvent faire concurrence à la Suisse. Pourtant, malgré sa popularité, le recyclage a de nombreux défauts : fortes émissions de Co2, transport, exploitation de ressources non renouvelables, manque de circularité… le bilan du recyclage est loin d’être aussi écologique que nous le pensons.

Alors quelle alternative ?   

Il existe une solution que nos grands-parents connaissaient bien et qui pourrait faire son grand retour : la réutilisation des bouteilles en verre. Rien de révolutionnaire là-dedans mais une grande efficacité qui se rapproche de l’idéal « Zéro Déchet » et qui correspond parfaitement à la définition de l’économie circulaire : apprendre à réutiliser le plus possible la matière et l’énergie pour éviter que les produits ne deviennent des déchets.  

Le lavage des bouteilles s’effectue avec de l’eau à des températures d’environ 80°C contre une chauffe de plus de 1’500°C pour le recyclage du verre, température à laquelle les tessons (fragments de verre) doivent être fondus pour produire de nouvelles bouteilles. En termes d’énergie, chaque réutilisation permet donc de compenser un peu plus l’impact de l’étape première de fabrication de la bouteille. Plus elle est réutilisée, moins de nouveaux flacons doivent être produits et plus l’impact de sa fabrication initiale devient minime. Et quand on sait qu’une bouteille peut être lavée de nombreuses fois sans problèmes, à part quelques rayures qui peuvent apparaître au fil du temps, on a vite fait le calcul.  

Réutiliser une bouteille plutôt que la jeter après une seule utilisation, c’est aussi moins de gaz à effet de serre. Selon une étude de l’Agence de la transition énergétique en France (Ademe), la bouteille lavable génère 85% de gaz à effet de serre de moins que son équivalent à usage unique. 

Autre avantage, la réutilisation permet de préserver le sable, une ressource naturelle nécessaire à la fabrication du verre mais qui est limitée, et dont l’extraction – énergivore et polluante – fragilise les écosystèmes. 

Si les bouteilles réutilisables en verre présentent donc un meilleur bilan écologique que celles à usage unique, il faut toutefois être attentif à divers aspects qui pourraient réduire cet avantage. Il s’agit du mode de transport utilisé pour ramener les bouteilles lavées aux points de vente, de la distance parcourue par les bouteilles (elle doit rester inférieure à 250 km pour ne pas plomber le bilan) et de l’efficience du système de lavage, en termes notamment de consommation d’eau. Il est dès lors important de bien travailler sur la logistique lors de la mise en place d’une telle solution. 

Des initiatives prometteuses en Suisse romande 

En Suisse romande, l’un des pionniers de la réutilisation de bouteilles est le producteur de bières Docteur Gab’s. Depuis sa création en 2002, le brasseur vaudois récupère, lave et réutilise ses bouteilles en verre via des points de collecte, des déchèteries affiliées ou directement à la brasserie à Puidoux. Cette pratique lui permet de récupérer environ un cinquième des bouteilles qu’il vend.  

D’autres initiatives ont vu le jour plus récemment. L’association Réseau Consignes, créée par Hervé Le Pezennec à Gimel, s’est fait connaître en proposant un système de lavage et de récupération de bouteilles sur la base d’une consigne en collaboration avec des producteurs de lait du pied du Jura. Le succès de ce projet n’est pas passé inaperçu. Les Services industriels de Genève (SIG) s’en sont inspiré pour mettre en place le projet pilote J’la ramène. Ce dernier vise à mettre en place une filière cantonale de gestion et réemploi des contenants alimentaires – essentiellement les bouteilles et bocaux en verre – sur la base d’un système de consignes et de points de collecte.  

Il y a aussi l’initiative Ça vaut le retour, un projet lui aussi « qui vise à promouvoir l’économie circulaire à travers la mise en place d’une filière de réutilisation des emballages en verre en développant autour de Lausanne, Gland et Nyon un réseau de vente, de collecte (avec consigne) et de lavage à échelle réduite. Le but est de démontrer la faisabilité, l’efficacité et la rentabilité d’une telle organisation ». 

Chez les viticulteurs, une ambitieuse initiative a vu le jour : Bottle Back. Développée par l’association du même nom, basée à Echichens, elle vise à développer une filière cantonale, voire nationale, de réutilisation du verre. A l’origine de Bottle Back, un constat simple : le processus de fabrication des bouteilles en verre est l’un des plus grands contributeurs de gaz à effet de serre dans le secteur viticole. Selon les estimations reprises par Laurianne Altwegg de la FRC, entre 30 et 40% du bilan carbone d’un domaine provient du flacon. Mais pour concrétiser le potentiel d’une telle initiative, il faut que la réutilisation fonctionne à grande échelle et là de gros défis – en termes logistiques, industriels, culturels – doivent être surmontés. 

Il faut tout d’abord que les étiquettes puissent se décoller facilement sans laisser de résidus (passage des autocollants aux hydrosolubles). Il est nécessaire également de pouvoir garantir l’hygiène des bouteilles après le lavage et d’harmoniser les formats pour qu’elles puissent être traitées par les laveuses et interchangeables entre les producteurs. C’est à ce niveau qu’avec les consommateurs, ils doivent faire preuve de flexibilité en acceptant une certaine standardisation des formats. Parmi la grande diversité de modèles existants, Bottle Back a choisi d’en tester deux dans le cadre de son projet : le format bordelais et le bourguignon.  

Rendre le retour des bouteilles aussi simple que possible, c’est le plus grand défi auquel fait face cette nouvelle pratique. « Le pari est que les gens joueront le jeu si le système de récupération est aussi simple que celui du recyclage dans des points de collecte », estime Catherine Cruchon-Griggs vigneronne à Echichens et l’une des deux initiatrices de Bottle Back. « L’étape la plus cruciale, c’est d’arriver à avoir un nombre de bouteilles suffisamment grand sur le marché pour permettre de justifier d’avoir des points de collecte dans les déchèteries ». Car Bottle Back ne prévoit pas de consigne, misant au contraire sur la bonne volonté des gens, la consigne engendrant une bureaucratie lourde et une facturation supplémentaire car elle est soumise à la TVA. 

Contexte en évolution 

Si la fermeture de l’usine Vetropack à Saint-Prex, annoncée ce printemps, constitue une mauvaise nouvelle pour le recyclage du verre, elle pourrait inciter à davantage réemployer les bouteilles. Selon VetroSwiss (organisme qui prélève et gère les taxes d’élimination anticipées sur les emballages pour boissons en verre), l’usine de Saint-Prex traite plus de 80’000 tonnes de tessons chaque année, soit environ 26% du verre usagé suisse, le reste étant recyclé à l’étranger ou transformé en produits industriels (matériaux isolants et filtrants). Or, en dehors de Vetropack, il n’existe pas d’autres entreprises de recyclage capables de traiter de tels volumes. Lorsque l’usine de Saint-Prex aura fermé, ce sera donc presque l’intégralité du verre usagé suisse qui sera exportée. Les trajets supplémentaires engendrés par cette délocalisation auront forcément un impact à la hausse sur les émissions de CO2.  

Qui dit lavage dit également laveuse. La Suisse romande est chanceuse en la matière, la plus grande laveuse de bouteilles en verre du pays se trouvant à Sierre. C’est une PME locale, Univerre, qui l’exploite. Confiante dans le potentiel du marché de la consigne et de la réutilisation des bouteilles, l’entreprise vient d’investir dans de nouveaux types de caisses, plus maniables que les anciens modèles, et la mise au point d’une étiquette autoadhésive, qui ne laisse aucun résidu au lavage. Avec ces améliorations, l’entreprise espère convaincre de nouveaux vignerons d’adhérer au lavage. Et rêve par la même occasion de retrouver les niveaux qui étaient les siens au début des années 2000, avec 20 millions de bouteilles lavées par an, contre 8 millions aujourd’hui. 

En conclusion 

Pour finir, en y regardant de plus près, on constate que les choses bougent dans le bon sens. De nombreuses initiatives sont en train d’émerger dans le secteur des emballages en verre. Si les volumes concernés sont encore très faibles – sur l’ensemble du verre collecté en 2022 seulement 0,5% a été réutilisé, selon VetroSwiss - les consommateurs auront de plus en plus la possibilité de ramener leurs bouteilles, directement aux producteurs ou via des points de collecte (avec ou sans consigne). Gageons que les Suisses seront aussi bons dans la réutilisation du verre qu’ils l’ont été dans son recyclage ! 

Sources 

Agence de la transition énergétique en France (Ademe), Rapport « Analyse de 10 dispositifs de réemploi-réutilisation d’emballages ménagers en verre », octobre 2018 

Blick : La fermeture de Vetropack à Saint-Prex aura des conséquences sociales dramatiques, 27.04.2024 

https://www.blick.ch/fr/news/suisse/cette-usine-cest-ma-vie-la-fermeture-de-vetropack-a-saint-prex-aura-des-consequences-sociales-dramatiques-id19682687.html

Fédération Romande des Consommateurs : 

Laurianne Altwegg : Bouteille en verre ou en plastique?, 05.07.24 

https://www.frc.ch/quel-bilan-ecologique-pour-une-bouteille-en-verre

Le Temps : 

Richard Etienne, Le Temps : Où recycler notre verre, 20.03.24 

Richard Etienne, Le Temps : Le retour vers le passé des bouteilles, 01.06.24 

Richard Etienne, Le Temps : Univerre veut relancer la consigne sur les bouteilles, 12.06.24 

RTS : Une association viticole développe une bouteille de vin réutilisable, 27.04.24 

https://www.rts.ch/info/regions/vaud/2024/article/une-association-viticole-developpe-une-bouteille-de-vin-reutilisable-28480292.html

Terre & Nature : La consigne sur les bouteilles en verre signe son grand retour, 22.06.2023 

https://www.terrenature.ch/la-consigne-sur-les-bouteilles-en-verre-signe-son-grand-retour

Vetro Swiss, rapport annuel 2022 : https://www.vetroswiss.ch/fr/vetroswiss/rapport-annuel/

Guide pratique de réduction des déchets à l’attention des communes de COSEDEC

La Suisse a l’un des plus hauts taux de déchets par habitant au monde, ce qui met une pression énorme sur les écosystèmes. Il est donc crucial de repenser nos modes de consommation et de gestion des déchets pour préserver les ressources. Avec des législations évoluant vers une gestion plus responsable, la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets (COSEDEC) a ainsi édité un guide proposant des solutions à l’échelle communale pour encourager la réduction des déchets, tant individuelle que collective.

Le guide aborde ces principaux enjeux :

  1. Déchets organiques et gaspillage alimentaire : Ils représentent encore 35% des poubelles.
  2. Consommation responsable : Réduction, réemploi et réparation sont essentiels pour prévenir les déchets.
  3. Lutte contre le littering : L’abandon sauvage des déchets est un problème majeur.

Il propose des actions concrètes pour les ménages, les écoles, les commerces et l’administration, en mettant en avant des projets inspirants de communes romandes engagées dans la prévention des déchets.

Vous pouvez le trouvez sur la page de COSEDEC dédiées aux guides communaux, ainsi qu’ici.

Une grande injustice sociale en matière d’empreinte climatique 

Une enquête conjointe de Caritas Suisse et de la ZHAW (Haute école des sciences appliquées de Zurich) a analysé la corrélation entre le revenu des foyers et les émissions de gaz à effet de serre (GES). 

Ce résumé met en évidence les différences sociales en matière d’empreinte carbone et contient des propositions pour une politique climatique socialement responsable.  

Les 10% les plus aisés sont à l’origine de 50% des GES tandis que les 50% les moins fortunés ne contribuent qu’à hauteur de 8%. 

  1. Il est vérifié que plus un foyer est prospère, plus son empreinte carbone est conséquente. Les 10% les plus riches ont une empreinte carbone significativement supérieure, avec les 2% au sommet qui surpassent encore les 8% suivants. 
  1. La structure du ménage joue un rôle dans ce bilan carbone. 
  • Un foyer plus grand produit moins d’émissions par personne car il s’étend sur une surface moindre et partage davantage les véhicules. 
  • Les seniors ont tendance à émettre moins puisqu’ils se déplacent moins que les jeunes générations. 
  • Les propriétaires ont une empreinte plus grande que les locataires, du fait généralement de logements plus spacieux. 
  • Les urbains ont des émissions légèrement inférieures aux ruraux ou périurbains, particulièrement à cause des émissions du trafic routier. 
  1. Les principales sources d’émissions, indépendamment du niveau de revenus, sont les transports individuels, le chauffage, l’alimentation et les appareils électroniques. 
  • Toutefois, la catégorie de la consommation influe sur ces émissions. Avec plus de ressources, on tend à dépenser plus en chauffage et alimentation, mais c’est le transport qui marque la plus grande différence. Se nourrir et se loger sont essentiels, contrairement aux déplacements qui peuvent être minimisés avec des moyens financiers restreints. 
  • De surcroît, les plus riches ont accès à la consommation de luxe (voyages en avion, hébergements luxueux, loisirs etc.) tandis que les moins nantis émettent peu dans ces secteurs. 
  1. Les émissions liées au transport s’accroissent nettement avec le revenu. Le transport et le chauffage étant les catégories les plus polluantes, c’est sur celles-ci qu’il faut agir. 
  • Les personnes à hauts revenus voyagent davantage mais leur consommation en chauffage n’augmente pas autant proportionnellement, du fait des limites de taille des logements et du point de température optimale atteint. Par ailleurs, elles disposent souvent de logements mieux isolés. La mobilité n’est pas affectée de la même manière ; plus de moyens financiers permet de se déplacer plus loin et plus fréquemment. 
  • Ainsi, les foyers modestes souffrent davantage des hausses de coûts de chauffage que de celles du carburant. 

      Que conclure pour une politique climatique socialement attentive ? 

      1. Pour parvenir à un bilan carbone nul, tous doivent réduire leur empreinte, mais les plus riches bien davantage que les moins riches. 

      La majorité des ménages suisses émettent au-dessus de la norme, avec une moyenne de 5,2 tonnes d’équivalent CO2 (moyenne visée: 2 t CO2eq). Cependant, les riches impactent significativement plus que les pauvres, avec les 10% les plus riches ayant une empreinte 4 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres. 

      Dans une optique d’équité climatique, il convient de solliciter davantage les ménages aisés. 

      Transport, habitation, chauffage, alimentation, boisson et électronique sont les principaux contributeurs aux émissions. Pour les plus défavorisés, ces postes représentent une charge disproportionnée par rapport aux autres postes émissifs. Ainsi, taxer ces catégories toucherait inégalement les plus pauvres. Des compensations doivent donc être envisagées. 

      1. Pour une approche climatique et sociale responsable, une taxation sur le carburant serait plus juste et acceptable que la taxe actuelle sur le chauffage. 
      • Les foyers modestes bénéficieraient alors d’une redistribution mieux répartie. 
      • Cela serait aussi le cas si l’on considérait la totalité des nuisances environnementales causées par la Suisse mondialement. La ZHAW montre qu’en redistribuant intégralement les taxes d’une tarification globale, les moins aisés gagneraient plus qu’ils ne dépenseraient, vu leur moindre consommation, bien que cette projection soit à nuancer selon les particularités de certains foyers modestes qui ne peuvent réduire leur consommation. 

      L’actuelle fiscalité sur les systèmes de chauffage fossiles pratiquée par la Suisse est donc discutable. En tant qu’incitatif pour baisser ses émissions, elle fonctionne uniquement pour les propriétaires capables de changer leur système de chauffage. Les locataires, sans choix alternatifs, subissent néanmoins la taxe. 

      Taxer le carburant adresserait les pollueurs aptes à choisir des alternatives plus propres. 

      L’économie du partage : pour un avenir durable en Suisse 

      De quoi parle-t-on ? 

      L’économie du partage, ou économie collaborative, est partie intégrante de l’économie circulaire et regroupe les activités économiques qui reposent sur le partage ou la mutualisation de biens, de savoirs, de services ou d’espaces, ainsi que sur l’usage plutôt que la possession. 

      Une économie florissante 

      Démocratisée par l’avènement du digital et des plateformes en ligne, l’économie du partage a le vent en poupe. Pour preuve, les investissements mondiaux dans les start-up de l’économie du partage qui augmentent chaque année avec plus de 12 milliards de dollars investis à ce jour. 1

      En Suisse, les consommateurs adhèrent et participent largement à ce nouveau modèle, avec 55% des consommateurs qui déclarent avoir un projet de location /partage de biens ou de services dans l’année.

      Les pionniers mondiaux de cette économie, Airbnb et Uber, malgré des controverses d’ordre sociales (salaires et conditions des chauffeurs Uber), et économiques (pénurie de logement et hausse des loyers dus aux locations AirBnB), représentent à eux seuls 60% de la quantité totale de biens et services actuellement partagés en Suisse.

      D’autres services se développent, tels que la mobilité, les espaces de coworking , les bibliothèques d’objets ou les matériauthèques, en alliant avantages économiques, environnementaux et sociaux. 

      Les principaux acteurs de l’économie du partage en Suisse 

      Transport Hébergement Biens Travail Services financiers 
      Transport de personnes Espace personnel Occasion Financement participatif 
      Uber Airbnb Kleiderkorb oDesk Cashare 
      Sharoo Housetrip Preloved Jacando C-crowd 
      Mobility  Ricardo   
      Publibike  Anibis   
      Places de stationnement Prêteur Espace de travail Prêt d’argent 
      Shared Parking Pumpipumpe Instant Offices Bondora 
      Sharely Gotham 
       La Manivelle   
         
          

      Des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux

      La mutualisation à grande échelle des biens et des services entraîne de multiples bénéfices : une affectation plus efficace des biens, une offre plus large, des prix moins élevés et souvent une meilleure qualité. Finalement, une économie de ressources et une satisfaction accrue des consommateurs.

      La mobilité partagée : 100% efficacité énergétique

      Alternative intéressante et pertinente en termes d’efficacité énergétique et d’économie des ressources, elle offre également une solution économique pour ses utilisateurs.

      Avec 4,8 millions de voitures en Suisse 2 et un taux de remplissage moyen de 1,53 personne par véhicule 2, le potentiel d’amélioration du taux de remplissage par le co-voiturage est conséquent. Lorsque l’on sait qu’une voiture reste parquée 95% du temps, l’option du carsharing est on ne peut plus pertinente, en plus de réduire la pollution, le trafic et les déchets en fin de vie des véhicules.

      Un modèle qui favorise la qualité et la réparabilité des objets

      Une perceuse ne sert en moyenne que 13 minutes sur la totalité de sa durée de vie ! 3. Si elle est partagée, cela réduit la quantité d’objets produits et limite les déchets en fin de vie. Ce modèle incite également à la production d’objets de qualité, car ce qui est durable et réparable est également plus rentable dans le partage. Cela engendre un nouveau paradigme et un design des objets remodelé. 4

      Des bénéfices sur le plan social

      L’économie du partage répond également à une question d’égalité et « d’accès pour tous ». Elle permet à des personnes aux revenus modestes d’accéder à un service à moindre coût. Elle offre également des avantages pratiques, tels qu’un gain d’espace privé (chez soi) et public (nécessité de moins de place de parc), le développement de communautés collaboratives et un accès élargi à une variété de biens et services. De plus, elle permet de se décharger des coûts de maintenance, de réparation ou de recyclage liés à ces objets.5 

      Des freins à lever

      Force est de constater que malheureusement, la Suisse est encore à la traîne. En causes, un niveau de vie élevé qui n’incite pas au développement d’une économie du partage, une accessibilité insuffisante et une logistique encore lourde qui peinent à séduire un plus grand nombre de consommateurs.

      Les réglementations et législations doivent aussi évoluer pour encourager l’économie circulaire en général, avec des propositions telles que le « droit à la réparation » déjà présent en France et dans l’union européenne.6 Ce droit est au cœur de la bataille de la révision de la Loi sur la protection de l’environnement et porté par la coalition « Longue Vie à nos Objets ».7

      Conclusion

      En conclusion, l’économie du partage représente une opportunité significative pour façonner un avenir durable en Suisse. Elle offre des solutions concrètes pour réduire les déchets, favoriser la qualité des produits et encourager une économie qui valorise le partage plutôt que la propriété pour un impact positif et durable sur l’environnement.

      Sources :

      1. ↩︎
      2. RTS 2023, « Chaque Helvète parcourt en moyenne 30 kilomètres par jour, le plus souvent en voiture», ↩︎
      3. Ellen MacArthur Foundation 2021, « How tool sharing could become a public utility: Toronto Tool Library and Makerspace» ↩︎
      4. Wallenstein J. & Shelat U. 2017, « What’s Next for the Sharing Economy?», Published in BCG ↩︎
      5. Bahraini, A. 2023, « Sharing Economy: The Famous Circular Economy Solution», Published in Waste4Change ↩︎
      6. Enard L. 2022, « Et si la Suisse favorisait l’économie circulaire?», Published in Terre Nature ↩︎
      7. Lange leben unsere Produkte ↩︎

      Chaleur : solutions Zéro Déchet

      Faire face aux fortes chaleurs, tout en limitant son impact sur l’environnement : mode d’emploi

      L’été commence enfin mais voici que nous avons trop chaud : nous vous proposons donc une liste de conseils simples et efficaces pour affronter cette chaleur, sans pour autant faire grimper votre consommation d’électricité. Car oui, c’est possible

      💧 Alternative au climatiseur

      Nous pouvons fermer les volets le jour et aérer la nuit, comme les habitants des pays méditerranéens en ont l’habitude.

      Humidifier un linge et le suspendre devant nos fenêtres. Nous bénéficierons ainsi d’une brise fraîche et naturelle. 

      Si cela ne suffit pas, préférons le ventilateur qui est 20x moins énergivore que le climatiseur. De plus, un climatiseur peut nuire à l’environnement par d’éventuels rejets de fluides frigorigènes. Il peut également nuire à notre santé en provoquant des chocs thermiques ou des irritations des vies respiratoires. Certes, le ventilateur brasse de l’air chaud et n’a pas la possibilité de rafraîchir l’air de lui-même. La sensation de fraîcheur que nous ressentons est donc uniquement due au fait que l’air déplacé par les pales participe à l’accélération du processus d’évaporation de la sueur par le corps humain. Il ne faut dès lors pas oublier de s’hydrater un peu plus que d’habitude. D’ailleurs, nous pouvons pulvériser une tisane de menthe légère sur notre corps et constater lors du passage de l’air le bienfaisant rafraichissement

      ⚪️ Vêtements amples et clairs  

      Privilégions les vêtements amples et clairs en fibres naturelles comme le coton ou le lin.

      Les matières synthétiques font transpirer et créent de mauvaises odeurs. Elles peuvent être allergisantes à cause des frottements et provoquent une transpiration excessive. De plus, elles contiennent des perturbateurs endocriniens, des nanoparticules et des métaux lourds, utilisés lors de leur production. Ces substances se diffuseront ensuite dans l’eau de la lessive et sur notre peau.

      Choisissons des vêtements de seconde main de préférence, afin de rentabiliser le bilan carbone de la culture du lin et du coton.

      🥗 Cuisine sans four

      Privilégions les plats froids et crus, comme les salades et les fruits de saison.

      Moins de cuisson signifie moins de chaleur et d’énergie dépensée ! C’est également un bon moyen de se rafraîchir, tout en prenant soin de notre santé !

      💧Hydratation

      La transpiration nous permet de réguler notre température. Plus il fait chaud, plus nous transpirons. Nous devons donc régulièrement rééquilibrer notre apport d’eau. Tout cela en utilisant notre eau courante bien sûr, et non une eau aux particules de plastique, chère et Very Déchet. Si nous trouvons que notre “Château Lapompe”  a un léger goût de chlore qui ne nous plaît pas, pensons simplement à  remplir une bouteille en verre et laissons-la reposer. L’arrière-goût s’évaporera. Ajouter également des rondelles de concombre, des petits fruits ou des feuilles de menthe améliore le goût et amène une touche vitaminée !

      Hydratons-nous également au travers de notre alimentation. Consommons des fruits et légumes riches en eau comme le concombre, le céleri branche, la courgette, les fraises et les tomates. C’est savoureux et hydratant !

      🚿 Douche express

      La solution pour se rafraîchir rapidement quand la chaleur devient trop lourde. En remplaçant la douche chaude du matin par sa version tempérée, nous évitons ainsi la consommation électrique liée au chauffage de l’eau, et qui représente 20% de notre consommation de chaleur. Mais attention, pas trop froide la douche. En effet, même si nous ressentons un mieux-être instantané, notre corps, surpris par ce froid, lutte pour se réchauffer. Contre-productif non ?

      Si vous avez déjà changé de pommeau de douche, vous avez pu réduire votre consommation d’eau jusqu’à 75%. Si ce n’est pas le cas, ne le faites pas, mais privilégiez des options moins génératrices de déchet. Il y a le limiteur régulateur et le joint limiteur de débit. Ils se placent entre le pommeau et le flexible, et permettent jusqu’à 50% d’économie

      💦 Brumisateur rechargeable

      Sus aux brumisateurs jetables ! Plutôt que de céder aux injonctions publicitaires vous vantant un produit mono-usage rempli d’une eau minérale, réfléchissons ! Un simple vaporisateur tel que nous en utilisons pour les plantes, notre bonne eau du robinet, qui est également minérale, et nous avons un brumisateur éternel !

      Sources :

       



      Vous souhaitez abandonner le café ? 

      Suivez nos conseils pour trouver votre alternative naturelle, sans caféine, écoresponsable et (si possible) locale ! 

      Huit kilos. Huit kilos de café par an et par personne, c’est presque 3 tasses par jour et c’est la consommation individuelle annuelle moyenne en Suisse d’après Swiss Fair Trade. C’est beaucoup, la Suisse arrivant en deuxième position européenne après la Scandinavie. 

      Pourquoi cela est-il problématique ?  

      Une production loin d’être équitable  

      80% de la production mondiale de café est le travail de petits producteurs dont les moyens techniques (avec les difficultés de la récolte manuelle) et financiers (les ventes couvrent à peine les coûts de production) imposent l’utilisation de produits phytosanitaires néfastes pour leur santé et leur environnement. En effet, les réglementations internationales visant à réguler ce marché ne sont pas toujours appliquées ou applicables par des paysans qui vivent à peine de leur production. 

      Par ailleurs, originellement, le caféier grandit à l’ombre des forêts. Avec une demande mondiale toujours plus grande, les producteurs ont dû s’organiser et ont fabriqué des étendues dédiées à cette culture en déforestant massivement. Soumis aux fortes chaleurs, les champs nécessitent alors énormément d’eau et d’engrais, souvent peu naturels. 

      Une empreinte carbone à faire pâlir 

      Une étude de Bernard Killian réalisée en 2013 pour le Journal of Agricultural Science and Technology, a calculé l’empreinte carbone du café filtre du Costa Rica consommé en Europe : il a été estimé à 4,98kg d’équivalent CO2 par kg de café vert (c’est-à-dire avant torréfaction). Et lorsqu’on décortique son voyage, cela devient évident. 

      Issu des graines torréfiées du caféier, le café nous vient de très loin ; le café arabica, qui compte pour 75% de la production mondiale, est cultivé dans les régions tropicales de l’hémisphère sud (Afrique, Amérique du Sud, Asie). 

      Produit à des milliers de kilomètres de chez nous, le café, surnommé « l’or noir » subit alors de multiples variations et augmentations de prix du fait des variations climatiques subies par les récoltes et des divers intermédiaires et entreprises transformatrices. Ces nombreuses étapes de fabrication ont également leur part dans le calcul de son empreinte carbone. 

      Du côté de la santé 

      Outre son goût si spécifique, le café nous intéresse de par son effet « booster » pour lequel il est si prisé dans notre société moderne. Cependant, cet effet est aussi rapide à venir qu’il s’en va, d’où la sensation d’addiction pour tenir nos journées longues et stressantes ! Mais attention, au-delà de 4 tasses par jour l’effet devient contre-productif, empêchant un repos sain et entrainant possiblement des pics de nervosité, voire chez certaines personnes des problèmes de reflux gastrique, de brûlures d’estomac en plus d’un effet laxatif. Il est d’ailleurs déconseillé de consommer le café le matin à jeun pour éviter ce type de désagréments. 

      Quelque peu psychotrope, le café nous rend dépendant, et ce aux dépens de notre santé et de celle de notre planète, comme présenté plus haut. De plus, si vous buvez votre café soluble, vous vous risquez aux effets secondaires de l’acrylamide, une substance cancérigène issue du procédé de fabrication. 

      Alors, prêt.e pour se délivrer et vivre libéré.e de son emprise au café au bénéfice d’une consommation plus locale et respectueuse de soi et de l’environnement ? 

      Les alternatives au café, sans caféine  

      Sans être identique en goût, les alternatives suivantes s’en rapprochent et combinent ses bienfaits sur le long terme, sans la caféine ! Dans tous les cas, veillez à ne pas dépasser 4 tasses par jour. 

      Les graines de lupin 

      Question goût, le lupin est semble-t-il la céréale qui se rapproche le plus du café. Il a un petit goût de chocolat-noisette et, crème sur le café, se prépare comme vous préparez votre café ! C’est d’ailleurs l’alternative préférée des Italiens et des Allemands. En Suisse nous avons aussi des producteurs locaux et sa culture prend de l’ampleur grâce à tous ses aspects positifs. Vous retrouverez par exemple le café Lupin sur Rösterei Heer (cultivé dans le canton de Berne), Lupinen Kaffee (cultivé à Zürich) et Grüthof Bio  

      Naturellement sans caféine, le lupin est déjà utilisé comme boisson au temps de l’Egypte ancienne ! Riche en protéines, il est respectueux de la flore intestinale et bourré de vitamines et minéraux – E, B2, B3 et B9, magnésium, calcium, zinc & fer.  

      Par ailleurs, sa plante aux jolies grappes de fleurs bleues est une vraie mine d’or : ses graines sont comestibles ou utilisables de diverses manières (farine, cosmétiques, tofu, café !), ses racines nourrissent et structurent le sol, et sa culture ne nécessite aucun pesticide ni engrais pour une empreinte carbone imbattable. Bref, le lupin a tout bon ! 

      Le café d’orge, ou malt d’orge torréfié 

      Cette céréale très appréciée par nos amis américains est riche en vitamines, minéraux et fibres, elle favorise donc un bon transit intestinal. Ce sont ses mêmes fibres qui en font par ailleurs un bon coupe-faim. Culture locale, elle représentant la 2ème production céréalière en Europe. Au goût elle est assez proche du café, en étant plus suave grâce à une légère saveur noisette. 

      La chicorée 

      Locale, de la même famille que les endives de votre maraîcher préféré, vous avez peut-être déjà testé cette céréale sous forme de boisson chaude chez votre grand-mère… Cultivée et utilisée comme breuvage depuis le XVIIème siècle en Europe, sa production est majoritairement française, du Nord-Pas-de-Calais. C’est la torréfaction de ses racines qui permet de la boire comme succédané au café. Oseriez-vous dépoussiérer ce souvenir ? Saviez-vous que la chicorée, au goût onctueux de caramel et légèrement amer, est votre alliée santé ? 

      Eh oui, la chicorée a tout bon : elle fait le plein de vitamines (A, C, B9, K, C), de minéraux (phosphore, magnésium, fer), contient une grande quantité d’anti-oxydants (intéressants pour leurs effets anti-âge) et ses apports en fibres facilitent le bon fonctionnement du transit et de la flore intestinale. 

      L’épeautre torréfié 

      Produit en France, l’épeautre revient en force depuis quelques années en remplacement de parcelles de blé ou de maïs pour une agriculture locale plus respectueuse de l’environnement. Très digeste, riche en acides aminés, en calcium et magnésium, il est parfait pour donner énergie et sérénité ! Très doux au goût, c’est une boisson assez neutre mais réconfortante. 

      Un mélange citron-gingembre 

      Si vous êtes prêts à oublier le goût du café car vous le buvez principalement pour ses vertus énergisantes, alors testez ce mélange détonnant ! Vous ferez le plein de vitamine C dans cette boisson aux actions détoxifiantes, purifiantes, antibactériennes, antivirales, diurétiques, et antiseptiques, agissant comme une véritable barrière à virus tout en vous donnant l’effet coup de boost salvateur du matin ! 

      Une infusion de menthe poivrée 

      Facilement cultivée près de chez vous voire sur votre balcon, vous pouvez également compter sur cette plante au parfum puissant pour vous réveiller le matin ! La menthe est réputée pour faciliter la digestion et calmer les maux de ventre. Elle a par ailleurs le même effet que le café dans le traitement et la prévention des maux de tête grâce à la présence de menthol. La menthe possède par ailleurs une forte action antioxydante grâce à la combinaison de polyphénols et de vitamines antioxydantes (C, E et bêta-carotène). Attention toutefois à ne pas en abuser au risque de ressentir l’inverse de ses bienfaits ! 

      Alors, qu’allez-vous tester demain matin pour une journée tonique et locale ? 

      Si toutefois vous ne pouvez pas vous passer de café, préférez-le en vrac, bio et/ou équitable, et ne préparez que ce que vous allez consommer pour ne rien gaspiller de cet or noir ! 

      Sources

      Marché et consommation du café – Swiss Fair Trade 

      Quelle est l’empreinte carbone du café et comment le remplacer ? (planetezerodechet.fr)  

      Empreinte carbone du café, attention aux idées reçues – Transitions & Energies (transitionsenergies.com)  

      Quel est l’impact écologique de la production de café ? | Sante et nutrition (sante-et-nutrition.com) 

      Etude de Bernard Killian, « Carbon Footprint Across the Coffee Supply Chain:The Case of Costa Rican Coffee », Journal of Agricultural Science and Technology, vol. B, no 3,‎ 2013, p. 151-170 (lire en ligne [archive], consulté le 6 juillet 2016) 

      Chicorée : bienfaits santé, minceur, effets secondaires (journaldesfemmes.fr)  

      Menthe : bienfaits et méfaits pour la santé (journaldesfemmes.fr)  

      9 Les bienfaits impressionnants de l’orge pour la santé (genialsante.com) 

      Lupi coffee – Alternative au café à base de graines de fleurs de lupin

      Encore une adresse : https://www.koro-shop.ch/fr/cafe-de-lupin-bio-1-kg 

      On est tous dans la même barque : agriculteurs et consommateurs, de la fourche à la fourchette.

      Nous avons rencontré Blaise Hofmann1, écrivain-vigneron né à Morges qui nous partage sa vision de l’agriculture et son avenir.

      Respect, reconnaissance, rencontre, rémunération & responsabilité, encore 5 R

      Quand dernièrement, j’ai demandé à mes parents quel avait été le meilleur souvenir de leur vie de paysanne, de paysan, tous deux m’ont répondu spontanément :

      – Nos vingt-cinq années de vente directe avec le marché à la ferme.

      Ils l’avaient ouvert dans les années 1990, à contrecœur, en réaction à une décision inattendue de leur coopérative fruitière : un employé refusa les plateaux de cerises de table que mon père lui livrait, sous prétexte que ses fruits avaient été cueillis sous la pluie. Il faut croire que sa colère fut bien vive, car il ne répondit rien, il referma simplement le coffre de son break et s’en alla.

      De retour à la maison, en lançant quelques coups de fil, mes parents écoulèrent le stock auprès de leurs proches, s’aperçurent, d’une part, que les prix doublaient, d’autre part, que le lien avec le consommateur était renoué ; ils s’en trouvaient valorisés. Cette activité leur appartenait de bout en bout, ils maîtrisaient tous les maillons de la chaîne, de la plantation des arbres au prix de vente des fruits. L’idée germa ainsi d’écouler le reste des cerises sur un stand improvisé au bord de la route.

      Quelques années plus tard, cette même coopérative décida de ne plus accepter non plus leurs pommes, pour la raison qu’ils étaient de trop petits exploitants : pas assez de surfaces, pas assez de rentabilité, pas assez de profits, trop de complexité logistique. À partir de ce jour, ils n’y remirent plus les pieds. Ils ouvrirent leur marché à la ferme tous les samedis, cela bien avant la tendance actuelle au circuit court. Ce fut un partage de compétence gagnant-gagnant entre le tempérament hyper social de ma mère, qui officiait comme vendeuse, et celui hyper actif de mon père, qui filait cueillir ce qu’il fallait en fonction de la demande. Ils trouvèrent ainsi, presque par hasard, le modèle de production qui leur convenait, qui leur ressemblait, qui leur apportait dignité et fierté.

      Sans le savoir, mes parents commençaient ainsi à appliquer au quotidien la « règle des 5 R » de la géographe Sylvie Brunel :

      RESPECT de ceux qui travaillent pour nous nourrir,

      RECONNAISSANCE de leurs efforts,

      RENCONTRE entre les mondes ruraux et urbains,

      RÉMUNÉRATION digne des services accomplis,

      RESPONSABILITÉ du consommateur.

      Concernant ce dernier point, on dit souvent que le client est roi ; en vérité, tout est fait pour orienter ses choix, conditionner ses habitudes selon les souhaits des acteurs du marché agro-alimentaires.

      En prenant par exemple l’habitude d’acheter sur les étals des pommes de terre propres, on impose sans le savoir aux producteurs de les traiter chimiquement pour raffermir leur peau et leur permettre d’être lavées, triées et transportées sans dommages ; c’est nous aussi qui imposons l’usage d’antigerminatifs car on n’achèterait jamais de tubercules couverts de végétation.

      C’est aussi nous qui, poussés par une promotion exceptionnelle, souhaitons manger des tomates en plein hiver, et forçons ainsi les producteurs à acquérir des plants résistants, à les cultiver dans des serres chauffées, dans des terreaux hors-sols à base de fibre de coco sri-lankaise, à nourrir ces plants au goutte à goutte en eau, en phosphore, en phosphate et en oligo-éléments. C’est nous qui consommerons des tomates sans goût ni valeurs nutritives.

      C’est nous enfin qui, en achetant des pommes parfaites, de taille moyenne, sans tavelure, sans défauts, déclassons indirectement les trois-quarts de la récolte de l’agriculteur ; nous qui imposons l’usage d’une trentaine de molécules chimiques pour obtenir des fruits aussi esthétiques que résistants ; nous qui forçons les producteurs à traiter avant la cueillette pour durcir les fruits, à cueillir trop tôt et conserver la récolte dans des chambres froides pour éviter le murissement…

      On est tous dans la même barque : agriculteurs et consommateurs, de la fourche à la fourchette. Une décision impliquant l’un se répercute forcément sur l’autre ; on ferait mieux d’aborder l’avenir ensemble.

      Pour cela, il faudrait que le monde agricole retrouve une voix, un visage, un corps, qu’il prenne le temps et trouve les moyens de se raconter, apprenne à le faire. Il ne sert à rien aujourd’hui d’aligner les chiffres alarmants (3 exploitations disparaissent en Suisse chaque jour), les pourcentages défaitistes (l’agriculture ne concerne plus que 1.7% de la population). Il faut remettre dans le débat de l’émotion, du dialogue, de la rencontre.

      Réciproquement, il faudrait que la population citadine regarde un peu moins de tutoriels Youtube sur l’agroécologie, parte à la découverte des campagnes, sorte de sa zone de confort, ne considère plus uniquement la périphérie comme des zones de détente, de tranquillité. Elle apostropherait ceux qui dessinent et savent encore lire le paysage (étymologiquement, « paysan » signifie « gens du pays ») pour leur demander :

      – S’il vous plaît, racontez-moi votre métier.

      Hélas, l’alimentation n’est plus une préoccupation majeure et quotidienne ; on se soucie davantage de régimes amaigrissants que de sécurité alimentaire. Les dernières famines en Suisse remontent à deux siècles – en 1816, « l’année sans été », lorsque le climat mondial fut déréglé par l’éruption d’un volcan indonésien –, les survivants sont morts depuis longtemps et leurs cauchemars ne peuvent plus nous atteindre.

      Trouver des denrées, les conserver et les cuisiner ne représente que quelques minutes de notre quotidien ; on commande en ligne des courses qui sont déposées devant la porte. Une fois toutes les deux semaines, on se gare dans un parking souterrain pour remplir un caddie, un frigo, un réfrigérateur : l’opération dure moins de deux heures.

      Le budget nourriture a suivi la même tendance, ne constituant que 7% des dépenses d’un ménage (en Suisse en 2023). Une broutille en comparaison des sommes allouées aux hobbies, aux vacances, aux sorties. Ce faible pourcentage explique pourquoi tant de potagers ont disparus des alentours des fermes : les prix cassés des supermarchés rendent ces activités caduques. On en retrouve par contre de plus en plus sur les balcons des citadins, qui visent moins l’autonomie qu’un premier pas vers un retour à la terre, une sorte de hobbyfarming.

      Pour remettre l’alimentation au centre des préoccupations, il faudrait d’abord rééduquer le goût du consommateur, ses connaissances des produits, ses aptitudes à les cuisiner.

      S’il décidait de n’acheter que des produits locaux, de saison, s’il décidait de manger tous les morceaux d’un animal, de condamner les sucres ajoutés, les émulsifiants et autres additifs, s’il était d’accord de payer un petit peu plus cher, l’offre des magasins serait immédiatement bouleversée, sans que l’État, les grands distributeurs ou les multinationales agroindustrielles n’aient leur mot à dire.

      En quelques années, la production s’alignerait comme par miracle sur les aspirations d’un consommateur éveillé.

      L’État pourrait accélérer ce processus en sortant d’une gestion agricole exclusivement marchande, en remplaçant sa « politique agricole » par une « politique alimentaire », en remettant ainsi au centre du débat la production de nourriture, en cherchant à assurer, d’une part, de bons produits aux consommateurs, et d’autre part, aux paysans un revenu juste.

      Durant la pandémie de coronavirus, il était si affligeant de voir le Conseil fédéral fermer tous les marchés de plein air et autoriser l’accès aux grandes surfaces. C’était la preuve d’un soutien très politique envers un système consumériste, l’aboutissement d’un demi-siècle d’hégémonie agro-industrielle sur l’approvisionnement alimentaire.

      La terre, le végétal, l’animal ne constituent pas une industrie comme une autre. La production de nourriture ne doit pas obéir aux mêmes critères que la fabrication de gadgets. Il ne s’agit pas d’un métier de financiers, de communicants, d’ingénieurs.

      L’agriculture est le dernier secteur à avoir intégré la société industrielle ; elle sera peut-être, il faut l’espérer, le premier à s’en affranchir.

      1. Blaise Hofmann
        Écrivain-vigneron suisse né à Morges en 1978, auteur, entre autres, d’Estive (Prix Nicolas Bouvier 2008 au festival des Étonnants voyageurs de Saint Malo) et de Faire Paysan (éditions Zoé, 2023). ↩︎

      Rien de neuf pendant 2 mois 

      Renoncer à acheter des vêtements neufs et privilégier une démarche « Slow Fashion » 

      Saviez-vous qu’il faut 10’000 litres d’eau pour fabriquer un seul jean ? Nous ne le savions pas non plus, mais c’est apparemment assez d’eau potable pour une personne pendant 10 ans ! Un T-shirt, c’est 2,5 ans. 

       Une recherche rapide sur le web permet de découvrir de nombreux autres faits inquiétants concernant l’industrie du textile :  

      • Elle est responsable de 10 % des émissions de CO2 mondiales, et pourrait absorber jusqu’à 25 % de notre budget carbone restant d’ici 2050, si rien ne change 
      • C’est le deuxième plus gros consommateur et pollueur d’eau au monde (produits chimiques, micro-plastiques)  
      • Elle est responsable d’un gaspillage massif des ressources naturelles – 40 % de tous les vêtements produits n’arrivent même pas jusqu’au consommateur.trice – ils sont détruits avant car “la mode a changé”.  

      La liste est longue. Si vous ne l’avez pas encore vu, il existe un excellent film documentaire qui explique tout cela et qui vaut vraiment la peine d’être regardé : The True Cost (Le Vrai Coût).

      Apparemment, nous achetons de plus en plus de vêtements – aux États-Unis, 5 fois plus par personne que dans les années 1980 (ce n’est probablement pas très différent en Suisse). Et nous les gardons beaucoup moins longtemps – en Suisse, on se débarrase de 60 % des vêtements achetés dans l’année.

      C’est un fait sur lequel nous pouvons agir. Le défi de ce mois est donc “Pas de nouveaux vêtements pendant 2 mois”.

      Il y a plusieurs façons de procéder :

      Faites un tour dans votre penderie : si vous n’achetez plus de nouveaux vêtements pour les 2 prochains mois, amusez-vous à redécouvrir des articles de votre garde-robe que vous n’avez pas portés depuis longtemps ! 

      Achetez des vêtements d’occasion : Si vous décidez que vous avez vraiment besoin de vêtements différents pendant cette période, orientez-vous vers le marché de la deuxième main et surtout le recyclage. Le canton de Genève offre de bonnes adresses de boutiques de seconde-main ou plus communément appelées “friperies”. Nombreuses sont celles que l’on peut suivre sur Instagram : @woodfriperie, @boutiquefringantes, @recycleriesolidaire ou encore @affaireasuivre_carouge. Les vêtements d’occasion sont de plus en plus populaires. D’après ThredUp, le marché de la seconde-main devrait passer à 13% de part de marché d’ici 2028 contre 9% pour le “Fast Fashion”. Et ce qui est formidable, c’est que vous pouvez réaliser de vraies économies lorsque vous commencez à acheter des produits d’occasion. 

      Prêter ou louer plutôt que posséder : Avez-vous déjà pensé à louer ou emprunter certains types de vêtements ? Il existe de nombreuses possibilités de le faire ici, à Genève. 

      • les costumes et les accessoires de carnaval (p. ex. prêt de costumes) 
      • les tenues de soirée (la Garde-Robe Genève, style-story.ch
      • les habits de grossesse et les vêtements de bébé (vetlok.ch, biboutic.ch, lesptitslouent.ch
      • les vêtements de sport et de loisirs : chaussures de ski, lunettes de protection, gants de jardinage, sacs de voyage, etc. (voisins, amis ou La Manivelle

      Réutiliser: D’autres options sont la réutilisation, la réparation ou la rénovation. .

      • don (particuliers, brocantes, collectes de vêtements) 
      • échange, bourses aux vêtements (bourses de la FRC : frc.ch
      • vente (vide-dressing, boutiques de seconde main, réseaux sociaux) 

      Réparer/ Rénover : 

      • Raccommoder trous et déchirures, recoudre les boutons, poser des coudières 
      • Remplacer les lacets ou les talons, ressemeler 
      • Transformer, moderniser, teindre 
      • Upcycler les vieux vêtements (en pochettes, sacs, bonnets, housse de coussin) 
      • Couper le tissu pour en faire des chiffons

      Plus d’information sur ces sites Internet : Fair’Act, Greenpeace, Public Eye, La Fédération Romahttp://La Fédération Romande des Consommateurs ou encore http://the goodgoods

      Et quand (si ?) vous recommencerez à acheter de nouveaux vêtements il est préférable d’éviter les tissus synthétiques. Préférez les matières tels le coton bio, le coton recyclé, la laine, l’alpaga, la laine recyclée, le lin, le chanvre, la soie, l’ortie, le cupro ou encore la fibre d’ananas ! En misant sur la qualité et les labels (Bio, GOTSetc), les textiles s’usent beaucoup moins vite et ne polluent pas l’environnement. Outre la matière, faîtes attention aux pays de production et privilégiez le “Made in Europe” en général. Cela permet d’éviter aux pièces textiles des allers-retours inutiles et polluants à travers la planète. 

      Sources : 

      https://unfccc.int/news/un-helps-fashion-industry-shift-to-low-carbon

      https://www.businessinsider.com/fast-fashion-environmental-impact-pollution-emissions-waste-water-2019-10?r=US&IR=T

      https://www.wsj.com/articles/the-high-price-of-fast-fashion-11567096637

      https://www.nature.com/articles/s41558-017-0058-9

      https://www.thegoodgoods.fr/media/reglementation/destruction-invendus-marques-mode-luxe-sera-interdite-2022/

      Acheter des aliments dans ses propres récipients

      L’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours !

      Avez-vous déjà essayé d’acheter du fromage, du poisson ou de la viande dans vos propres récipients ? Ou, dans mon cas ces jours-ci, des quiches, des gâteaux ou des croissants au chocolat ?  

      Quand on commence à le faire, cela change un peu la vie du point de vue des déchets, parce qu’il ne reste plus grand-chose dans la poubelle. Mais il faut un peu de courage la première fois qu’on le fait, c’est vrai!

      Je me souviens être allée dans une petite boulangerie, ici à Versoix où j’habite, pour acheter un pâté. J’ai tendu mon récipient et j’ai dit : “Pourriez-vous le mettre directement là-dedans, s’il vous plaît ? … Parce que j’essaie de réduire mes déchets.”  

      La dame m’a regardée pendant une seconde et s’est exclamée : “Oh, Madame ! … Si tout le monde faisait comme vous, ce serait merveilleux !”. Je dois avouer que j’ai ressenti un certain soulagement. Plusieurs mois plus tard, cette même dame a passé cinq minutes à raconter à ma mère que j’étais une cliente formidable parce que j’apportais toujours mon propre récipient! 

      Aujourd’hui, je dirais que c’est l’un des meilleurs moyens d’obtenir des compliments tous les jours! Dans 90 % des cas, les personnes répondent : “Oh, merci beaucoup de faire ça”, “c’est une très bonne idée “, “c’est génial, c’est bien pour la planète”. Je pourrais vous raconter pleins d’histoires avec des commentaires positifs, dont certaines de mes préférées sont présentées ci-dessous.  

      Mais avant d’en arriver là, permettez-moi de souligner que tous les grands supermarchés de Genève – Migros, Coop, Manor, etc. – acceptent officiellement vos propres contenants si vous achetez du fromage, du poisson, de la viande à la coupe. Et presque toutes les boulangeries et boucheries de quartier sont très heureuses de le faire, car elles peuvent économiser beaucoup d’argent.  

      Nous avons récemment discuté avec un boucher de Carouge qui nous a dit qu’il dépensait chaque année 3000 francs en sacs en plastique. Alors si les clients apportent leurs propres contenants, il sera certainement très content !  

      Et pour répondre à une question fréquemment posée : à Genève, le chimiste cantonal a officiellement statué qu’au sujet de l’hygiène, le commerçant vous transfère la responsabilité au moment de l’achat, si vous apportez vos propres récipients. Si ceux-ci ne sont pas propres, il peut évidemment les refuser.  

      D’un point de vue pratique, c’est une bonne idée de garder un contenant dans votre sac de courses, dans votre bureau au travail ou peut-être dans le coffre de voiture/panier de vélo. Ainsi, si vous oubliez d’en prendre un, vous en aurez toujours un à portée de main. Et de plus en plus, certains restaurants proposent un système de consigne pour la vente à emporter : la campagne du canton de Genève “Emportons malin”, dont vous retrouvez plus d’informations ici https://www.ge.ch/teaser/emportons-malin 

      Revenons maintenant aux commentaires positifs : 

      – Dans un café d’une gare à Paris, alors que j’achetais un soir un chocolat chaud dans mon propre mug et un cookie dans ma boîte, un jeune serveur m’a regardé et m’a dit: “Vous êtes ma meilleure cliente de la journée. Je vais vous donner un cookie supplémentaire”. C’était très gentil de sa part!  

      – Dans un café à Versoix, alors que j’achetais une part de tarte aux fruits à emporter dans ma boîte, une enfant regardait le propriétaire la mettre dans mon récipient. Elle a demandé pourquoi je faisais ceci mais avant que je puisse dire un mot, il m’a pris de vitesse et lui a demandé de quoi était fait le carton, selon elle. Ensuite il a ajouté “Madame apporte ses propres récipients pour qu’il y ait encore assez d’arbres pour toi quand tu seras grande”. J’en avais presque les larmes aux yeux.

      – Dans un take-away à Genève, le propriétaire, à qui l’on demandait s’il acceptait les contenants des clients, a répondu : “Je rêve que tous mes client.es apportent leurs propres récipients. Ainsi, je n’aurai plus jamais à acheter de barquettes en aluminium!”.  

      Alors, si vous n’avez pas encore essayé, la prochaine fois que vous achèterez de la nourriture, prenez un contenant avec vous et demandez au commerçant de le mettre directement dans le récipient.  

      Vous réduirez ainsi vos déchets, vous vous sentirez fier-ère d’avoir réduit un peu vos émissions de carbone et vous ferez plaisir à vos commerçants locaux ! 

      ZeroWaste Switzerland s’engage avec la coalition “Longue vie à nos objets!”

      La coalition “Longue vie à nos objets!” a été créée pour résoudre le problème du gaspillage de ressources dû à l’obsolescence prématurée des biens de consommation. Malgré un consensus sur la nécessité de prolonger la durée de vie des produits, de nombreux obstacles persistent. Par exemple, un sondage récent indique que 97% des répondants ont dû jeter des objets en bon état parce que les réparations étaient coûteuses, ou que les pièces de rechange n’étaient pas disponibles. La mise au rebut annuelle de produits courants, tels que les appareils électroménagers, les vêtements et les appareils électroniques, contribue à la pollution et au gaspillage.

      Le problème réside dans le fait que de nombreux produits sur le marché sont conçus de manière à être irréparables, avec des boîtiers scellés et l’absence de pièces de rechange. Les coûts de réparation sont souvent dissuasifs, et les produits deviennent obsolètes en raison de l’incompatibilité technologique, ou du manque de mises à jour logicielles. Malgré l’envie du public de réparer davantage, les incitations actuelles favorisent davantage le recyclage que la réparation.

      Des rapports et enquêtes récents ont confirmé ces obstacles à la réparation et au réemploi. Les entreprises de détail et de réparation sont en retard en matière d’économie circulaire. Le projet de révision de la Loi sur la protection de l’environnement en réponse à une initiative parlementaire vise à lutter contre l’obsolescence précoce des objets.

      La coalition “Longue vie à nos objets!” soutient ce projet en encourageant les acteurs économiques et politiques à améliorer l’offre du marché et à faciliter les réparations, afin que les consommateurs aient d’autres options que de jeter leurs biens. L’objectif est de favoriser une transition vers une économie circulaire à grande échelle, où les objets durent plus longtemps et sont réparables.

      La coalition “Longue vie à nos objets!” a les objectifs suivants :

      1. Lutter contre le gaspillage et la pollution en prolongeant la durée de vie des objets de consommation.
      2. Influencer les conditions-cadres du marché pour encourager la conception d’objets conformes à l’économie circulaire et promouvoir la durabilité dans divers domaines politiques.
      3. Faciliter l’accès des consommateurs à la réparation et à la réutilisation comme alternatives à l’achat de neuf.
      4. Soutenir le développement d’entreprises innovantes dans les secteurs de la réparation, de la réutilisation et du partage d’objets, ainsi que mettre en avant les initiatives existantes.

      Pour atteindre ces objectifs, la coalition réunit les acteurs impliqués dans la réparation et la réutilisation en Suisse pour partager des informations et mener des actions politiques communes. Ils visent à compléter le travail parlementaire en cours et à maintenir la question de la durabilité en haut de l’agenda politique. De plus, ils prévoient des actions de communication pour sensibiliser le grand public à l’importance de la consommation durable et expliquer les solutions spécifiques adaptées à la Suisse.

      En résumé, la coalition s’engage à promouvoir une transition vers une économie circulaire à grande échelle en Suisse et à faire en sorte que la durabilité ne soit pas simplement un marché de niche.

      Dans la droite ligne du mouvement Zéro Déchet, nous ne pouvions qu’y adhérer!

      Schéma de l’économie circulaire. OFEV

      Schéma de l’économie circulaire. OFEV

      Plus d’infos sur longuevieanosobjets.ch

      Re:Pas Challenge 2023

      Un challenge inter-entreprises pour adopter la vaisselle réutilisable lors des repas à emporter  

      La Ville de Lausanne et le Canton de Genève, en partenariat avec l’association ZeroWaste Switzerland, se sont alliés autour d’un projet pilote à destination des entreprises, organisations et collectivités, visant les déchets liés à la restauration à emporter. La 1ère édition du RE:PAS CHALLENGE a eu lieu du 18 septembre au 8 octobre 2023, soit 3 semaines pour adopter la vaisselle réutilisable de manière ludique.

      Suite à ce défi, un rapport et des statistiques pour mesurer les impacts du projet ont étés édités, notamment pour évaluer le gain en termes d’empreinte carbone et de kilos de déchets évités.   

      Les résultats 2023

      Au final, 45 entreprises et institutions ont participé à cette première édition. A travers elles, ce furent 351 personnes qui ont pensé ou repensé leur manière de consommer à l’emporter. Durant 21 jours, nous avons pu constater l’économie de :

      • 482 kg de CO2 soit l’équivalent de 2’297 km en voiture économisés
      • 115 kg de déchets évités soit l’équivalent de 28 sacs poubelles de 35 litres économisés


      Sur une base annuelle, les chiffres sont encore plus éloquents:

      • 8’201 kg de CO2 économisés soit l’équivalent de 39’049 km en voiture économisés
      • 1’971 kg de déchets évités soit l’équivalent de 461 sacs poubelles de 35 litres économisés

      A toutes les parties prenantes, MERCI pour votre réflexion et votre investissement!


      Selon l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV), 350’000 tonnes d’emballages en plastique sont consommés par an et 18’500 tonnes de ces produits destinés à la consommation à l’emporter sont abandonnées dans la rue chaque année (littering). 2’700 kg finissent leur vie dans les lacs et cours d’eau !  

      Leur fabrication et leur élimination consomment des ressources et de l’énergie, tandis que leur durée d’utilisation est extrêmement courte. Aussi les produits en plastique à usage unique devraient-ils être remplacés, dans la mesure du possible, par des produits réutilisables.  C’est dans ce contexte que plusieurs campagnes ont vu le jour afin de promouvoir l’utilisation de contenants réutilisables auprès des consommatrices et consommateurs de repas et boissons à emporter. Ces solutions sont de mieux en mieux acceptées par le secteur de la restauration et appréciées des clientes et clients. Il reste toutefois du chemin à parcourir en vue de la généralisation du réutilisable dans la restauration à emporter, et du changement des comportements de consommation.   

      Pourquoi un RE:PAS CHALLENGE ?  

      Parce que le défi pour démocratiser le réutilisable est de taille. Pour l’ancrer dans les habitudes de la clientèle consommatrice de repas nomades, le concept de challenge inter-entreprises est un outil ludique qui a fait ses preuves.  

      Un défi pour les entreprises, organisations et collectivités ! 

      Pour cette 1e édition, l’objectif était d’impliquer une cinquantaine d’entreprises de toutes tailles et branches, dans les cantons de Genève et Vaud. Pour les entreprises, c’est une démarche qui s’inscrit dans leur stratégie RSE et un outil de sensibilisation à la réduction des déchets et à la préservation des ressources. Les entreprises qui désiraient rejoindre le challenge pouvaient s’inscrire sur le site internet dédié.


      Le projet RE:PAS CHALLENGE 

      Pendant trois semaines, le temps nécessaire à l’acquisition de nouvelles habitudes, les personnes participant au challenge sont invitées à utiliser des contenants réutilisables lors de leurs repas emportés de la maison ou au moment de l’achat d’un repas ou d’une boisson à emporter. Durant ce laps de temps, les déchets évités sont mesurés, et les impacts deviennent concrets. De plus, des prix à gagner sont une motivation pour s’encourager tout au long du défi.  

      Afin de faciliter le passage à l’action, les entreprises ont reçu un kit de communication, un accès à l’application internet (web app) et, pour stimuler le changement de comportement, des contenants réutilisables pouvaient sont mis à disposition par l’entreprise. Les participantes et participants peuvent également s’équiper de leurs contenants personnels pour toutes leurs consommations à emporter (boîte à repas, gourde, mug, etc.). Enfin, de plus en plus de restaurants proposent de la vaisselle consignée, une alternative bien pratique lorsque l’on n’a pas de contenant à portée de main ou que l’on ne désire pas s’encombrer après avoir dégusté son repas ou sa boisson. 

      De leur côté, les restauratrices et restaurateurs sont invités à accepter les contenants personnels ou à proposer une solution réutilisable, telle que la vaisselle consignée. Pour en savoir plus sur ce projet, cliquez ici : Adoptons le Zéro Déchet !

      RE:PAS CHALLENGE se veut donc avant tout une action stimulante et ludique pour partager ensemble et de manière concrète des valeurs durables. La recette idéale pour appréhender un changement d’habitude plus facilement, d’autant plus s’il est réalisé en équipe!